A podcaster pour approfondir le cours sur les risques : 4 émissions de Culture Monde.

  • Répondre à l’urgence, la Chine face un défi politique majeur

06.01.2014 – 11:00

La Chine par son emplacement, ses fleuves et sa superficie, est sujette presque chaque année à des catastrophes naturelles parmi les plus violentes au monde. A la frontière sismique autour du Pacifique et de la zone sismique Méditerranée-Himalaya, c’est l’un des pays les plus marqué par les séismes. En avril dernier c’était à Ya’an, en 2010 à Yushu, mais l’on oublie toujours pas celui de 2008 à Wenchuan, l’un des plus meurtriers de l’histoire du pays.
L’été dernier, la Chine a également connu les pires inondations depuis plus d’un siècle dans le nord-est, et en octobre le typhon Fitow a fait au moins une dizaine de morts dans la région de Wenzhou.
La liste est longue et les victimes nombreuses, de quoi s’interroger ce matin sur la gestion et la prise en charge de ces catastrophes naturelles fréquentes et surtout massivement meurtrières.
Contrairement aux autres pays de notre semaine sur le sujet – le Japon, les Philippines ou encore Haïti- politiquement ouverts à l’aide internationale, la Chine a tenté de développer une gestion interne et nationale et ce dès 1976 avec la création de l’Administration nationale des séismes, une institution chargée de prévoir les tremblements de terre.
Cependant, il semble que le tremblement de terre du Sichuan en 2008 ait complètement changé la donne et ait contraint le gouvernement chinois à s’appuyer non seulement sur les ONG mais également sur les entreprises nationales pour l’aider dans sa gestion.
Comment sont politiquement gérées les catastrophes naturelles en Chine ? Dans quelle mesure le tremblement de terre de 2008 a-t-il redessiné les contours de cette gestion ? A-t-il été même jusqu’à modifier la politique nationale ?
Invité(s) :
Jean-François Di Meglio, président d’Asia Centre
Laurent Hou, doctorant à la Sorbonne Paris IV, spécialiste de la société civile et des ONG en Chine.
Marie Holzman, sinologue, présidente de l’association Solidarité Chine.

http://www.franceculture.fr/emission-culturesmonde-du-sichuan-a-port-au-prince-gerer-les-catastrophes-14-repondre-a-l’urgence-la

  • La société japonaise face à un désastre inédit

Deuxième volet de notre série consacrée aux catastrophes. Direction le Japon aujourd’hui pour un retour sur le 11 mars 2011. Ce jour là, un séisme de magnitude 9 et un tsunami d’une violence rare dévastent une grande partie des côtes nord-est du pays. Près de 20 000 victimes sont à déplorer. Quelques heures plus tard et les jours suivants la centrale nucléaire de Fukushima, dont le circuit de refroidissement a été endommagé par le tsunami, connaît une série d’explosions. C’est l’accident nucléaire le plus grave depuis Tchernobyl. Rapidement l’Etat japonais « part en guerre » contre les conséquences de la catastrophe de Fukushima : évacuation des habitants dans une zone de 20 km, puis de 30 km à la ronde, relogement de ces populations dans des préfabriqués. Mais c’est surtout le nettoyage des éléments radioactifs qui mobilise les autorités. Les « liquidateurs » (à commencer par les employés de la centrale) se succèdent pour faire face à l’urgence et tenter de contenir les fuites radioactives…
C’est cette guerre contre la radioactivité qui nous intéresse pendant la plus grande partie de cette émission. Où en est-on, près de trois ans après la catastrophe? Les mesures prises en urgence par l’Etat et par TEPCO, l’opérateur de la centrale ont-elles permis de limiter la contamination radioactive? Au-delà, comment la société japonaise a-t-elle réagi face à un événement d’une nature et d’une ampleur inédites?
Poser ces questions nous amènera à revenir sur les conditions de l’implantation de l’énergie civile nucléaire au Japon dès les années 1950. Un choix stratégique qui a de quoi surprendre, quelques années seulement après Hiroshima et Nagasaki. Des débats autour de l’énergie nucléaire – et ses risques – ont-ils eu lieu ces dernières décennies? Ces dernières années? Comment comprendre la relative faiblesse des mobilisations anti-nucléaires dans le pays?

Invité(s) :
Philippe Pelletier, géographe français, spécialiste du Japon. Professeur à l’Université lyonnaise Lumière.
Cécile Asunama-Brice, doctorante à l’EHESS, adjointe du directeur du bureau régional Asie du nord du CNRS.

http://www.franceculture.fr/emission-culturesmonde-du-sichuan-a-port-au-prince-gerer-les-catastrophes-24-la-societe-japonaise-fa

  • Après le passage du typhon Haiyan: la politique du bouc émissaire

Le 8 novembre dernier, un typhon d’une violence inouïe s’abat sur les Philippines. En quelques minutes, Haiyan ravage l’une des régions les plus pauvres du pays et fait 5200 victimes sur son passage. Les dégâts provoqués par des vents dépassant les 300 km/h contraignent près de 4 millions de personnes à se déplacer. La crise humanitaire guette : les secours peinent à s’acheminer dans les régions dévastées. Le monde entier s’émeut, les ONG se mobilisent tandis que le pays compte ses morts.
Des tragédies comme celles-là surviennent tous les 20 ou 30 ans aux Philippines. L’archipel situé au carrefour de la route des typhons et de la ceinture volcanique du Pacifique ouest subit régulièrement des glissements de terrain, des séismes, des éruptions volcaniques et des cyclones. Des évènements qui passent parfois inaperçues. Et d’autres fois qui ravagent des régions entières. On pense aux glissements de terrain à Ormoc il y a vingt ans ou encore au séisme du golfe de Moro il y a près de quarante ans qui ont tout deux tué 6 000 personnes.
Après le drame, vient le temps des responsabilités. Les coupables jetés en pâture par le gouvernement philippin et les médias sont toujours les mêmes : la nature et le réchauffement climatique d’abord, les populations pauvres et les groupes rebelles, ensuite ; Des boucs émissaires un peu trop commodes comme nous l’explique Xavier Huetz de Lemps, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Nice-Sofia Antipolis et spécialiste des Philippines. Pour lui, ces catastrophes au bilan humain toujours plus lourd sont d’abord liées aux défaillances de l’Etat et à l’explosion démographique de l’archipel. Cependant, face à des élus locaux souvent corrompus, se tient une société civile parmi les plus engagées et les plus efficaces au monde.

Invité(s) :
Xavier Huetz de Lemps, historien, spécialiste des Philippines, professeur en histoire contemporaine à l’Université de Nice-Sofia Antipolis.
Jean-Christophe Gaillard, docteur en géographie, professeur associé à l’université d’Auckland, grand spécialiste des Philippines, membre du GRED (Gouvernance, Risque, Environnement et Développement), laboratoire au sein de l’université de Grenoble.
Sophie Boisseau du Rocher

http://www.franceculture.fr/emission-culturesmonde-du-sichuan-a-port-au-prince-gerer-les-catastrophes-34-apres-le-passage-du-typ