Illustration : La bataille d’Azincourt (miniature tirée de l’Abrégé de la Chronique d’Enguerrand de Monstrelet, XVe siècle, Paris, BnF).

Présentation du programme d’histoire moderne (spécialité histoire) – Classe de Première Supérieure (concours ENS LSH Lyon) :

La question d’Histoire médiévale aborde de nouveau un épisode bien connu de l’Histoire de la France et de l’Angleterre. Le choix de commencer l’étude en 1328 s’explique : si la guerre commence bien 1337, il est nécessaire de connaître les conditions de l’arrivée sur le trône de Philippe de Valois en 1328 pour comprendre la suite des événements. En intégrant au programme la période 1328-1337 il s’agit d’attirer l’attention des candidats sur les origines immédiates de la guerre qui expliquent en partie son inhabituelle durée. La date finale retenue est celle de 1453, qui correspond à la victoire de Castillon et à la prise de Bordeaux par les armées de Charles VII (ainsi le traité de Picquigny de 1475 est-il hors du programme).
Le centre du sujet est bien la guerre, sous tous ses aspects, et avec toutes ses conséquences. Il faut donc connaître les principales phases du conflit, les batailles et les sièges importants, les principales trêves, les grandes figures militaires. Les questions relatives aux mutations de l’armement, aux différentes formes de la guerre (batailles, sièges, chevauchées) sont à étudier, de même que les problèmes du recrutement et de l’encadrement des combattants (ost féodal, armées royales, Grandes Compagnies, etc.), ainsi que la progressive professionnalisation du métier des armes. Les manuels aisément disponibles traitent bien ces éléments. L’historiographie récente apporte quelques aspects nouveaux dans le cadre d’une part de « la nouvelle histoire bataille », qui s’efforce d’appréhender l’expérience vécue du combat, dans la ligne – à titre d’exemple – du livre de John Keagan (Anatomie de la bataille), d’autre part de la notion de « révolution militaire » (travaux de Clifford Rogers, cité en bibliographie).
La question ne relève pas seulement de l’Histoire militaire. La nature et la durée de la guerre ont entraîné des conséquences importantes pour les sociétés : les conséquences démographiques (mortalité, déplacements de populations), les perturbations causées par la guerre dans le monde rural et le monde urbain, les réactions et adaptation de ces mondes sont à prendre en compte. Le problème du financement de la guerre (solde des troupes, développement de la fiscalité royale) fait aussi partie du sujet, de même que les rapports entre la guerre et le développement de l’Etat. Enfin les conceptions de la guerre, ses critiques ou sa valorisation, sont à connaître, de même que la création par la guerre de nouvelles formes de solidarité (formation d’ordres de chevalerie, émergence ou renforcement d’une conscience nationale par exemple). Il s’agit donc de mettre cet événement guerrier en perspective historique, d’appréhender son rôle et sa place dans l’évolution des deux pays et dans leurs relations qui évoluèrent vers un divorce croissant.
A propos des limites du sujet, et pour éviter toute incertitude : il n’y a pas à étudier la France ou l’Angleterre dans leur ensemble pendant la Guerre de Cent Ans. Les institutions, par exemple, ne doivent être connues que dans la mesure où elles permettent d’expliquer les faits militaires ou lorsqu’elles sont perturbées par le conflit. De même l’environnement conjoncturel assez difficile traversé par les deux pays (crise économique, Peste Noire) est à connaître dans ses grandes lignes, sans entrer dans les détails.
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Les candidats devront bien sûr porter leur attention sur les sources dont nous disposons, les principaux chroniqueurs et témoins de la période (Froissart, Jean de Venette, Honoré Bonnet, le Héraut Berry, Enguerrand de Monstrelet, Christine de Pisan, Jean de Bueil, Alain Chartier, le Journal d’un Bourgeois de Paris, etc.) et les textes importants promulgués par les autorités (traités, ordonnances, par exemple).

 

Indications extraites de la notice de présentation du programme sur le site de l’ENS Lyon. La version intégrale de ce texte est téléchargeable ici :
http://www.ens-lyon.fr/admissions/session-2017-306361.kjsp?RH=CONCOURS&RF=1460384774118
Elle comporte une orientation bibliographique.

Recensions de la Cliothèque portant sur des ouvrages utilisables pour l’étude de ce programme :

– Synthèse de référence

Guy Bois :

 

– Des angles thématiques

Colette Beaune :

Renaud Beffeyte :

Stéphane William Gondoin :

 

– La figure de Jeanne d’Arc

Colette Beaune :

Gerd Krumeich :

François Sarindar-Fontaine :

Ressources documentaires externes :

Études monographiques

Patrice Barnabé (2001) :

Paul Benoit (1987) :

Claudine Billot (1987) :

Serge Boffa (1994) :

Robert Boutruche (1947) :

Jean-Christophe Cassard (2008) :

Vincent Challet (2007) :

Philippe Contamine (1953) :

Philippe Contamine (1975) :

Philippe Contamine (1994) :

Kenneth Fowler (1987) :

Marlène Hélias-Baron (2008) :

Jérôme Jambu (2009) :

Françoise Michaud-Fréjaville (2005) :

Françoise Michaud-Fréjaville (2005) :

Françoise Michaud-Fréjaville (2005) :

Françoise Michaud-Fréjaville (2005) :

Françoise Michaud-Fréjaville (2005) :

Jean-Marie Moeglin (2010) :

Josiane Teyssot (1996) :

Věra Vejrychová (2014) :

Marina Viallon (2015) :

 

-Compte-rendus bibliographiques

Jacques Boussard (1963) :

Vincent Challet (2008) :

Estelle Doudet (2003) :