1895, c’est la « date de naissance du cinéma » et, à quelques années près, la fin de la Conquête de l’Ouest.
« Le western paraît avec l’aube du cinéma américain, quand à peine s’achève la conquête de l’Ouest », écrit Raymond Bellour « Le grand jeu », Le western. Sources, mythes, auteurs, acteurs, filmographies, Paris, Union générale d’éditions, 1966, réédition Paris, Gallimard, collection « TEL », 1993, p. 15.
Un lien profond se noue entre les débuts du cinéma américain et l’histoire de l’Amérique, autour de la notion de frontière. Celle-ci délimite ce qui est western, adjectif désignant d’abord cet espace mouvant, se déplaçant au fur et à mesure de l’avancée des pionniers sur le continent, d’Est en Ouest, de l’Atlantique au Pacifique. Cette frontière ne représente donc pas simplement un espace géographique, elle représente surtout une dynamique de conquête. Au cinéma, western est d’abord un adjectif associé à des genres préexistants (le drame, la comédie, le film d’aventures) et désigne la localisation géographique des histoires racontées. Puis, quand la dynamique de la frontière devient l’enjeu essentiel des histoires (les pionniers ; les cow-boys ; les shérifs et les hors la loi ; la cavalerie et les Indiens, …), l’adjectif western s’emploie comme un nom : le western, un nouveau genre cinématographique est né.

  • Les westerns de Ford et les enjeux épistémologiques de l’histoire :

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