Illustration : portrait du naturaliste Daubenton par Alexandre Roslin, 1791 (source : Wikipedia commons)

Présentation du programme d’histoire moderne (spécialité histoire) – Classe de Première Supérieure (concours ENS LSH Lyon) :

L’histoire des sciences a connu des renouvellements majeurs depuis une trentaine d’années : (…) l’activité scientifique est désormais envisagée comme un savoir situé socialement et géographiquement (…) en mettant en évidence les conditions culturelles, sociales, politiques qui ont abouti à leur construction. La compétition entre les puissances anglaise et française pour la prédominance en Europe est l’un des moteurs des politiques mises en oeuvre par les Etats pour accélérer l’accumulation des connaissances « utiles » sur le monde, grâce notamment au soutien apporté aux institutions scientifiques et aux savants. Il faut toutefois se garder d’imaginer des sciences confinées dans des sphères nationales étanches. Bien au contraire, les complexes réseaux d’une « République des sciences » qui se veut indépendante des enjeux politiques, facilitent la circulation et la confrontation des idées au siècle des Lumières.
Les bornes chronologiques du sujet proposent de réfléchir sur un long XVIIIe siècle se terminant à l’orée de la Révolution française : 1687 est l’année de la publication de l’oeuvre maîtresse d’Isaac Newton, Philosophiae Naturalis Principia Mathematica. Le XVIIIe siècle est le siècle par excellence de la « philosophie naturelle » et des « naturalistes ». Sont exclues du périmètre du sujet les sciences de l’homme (…). Par le terme de « sciences », on entendra les sciences fondamentales et appliquées portant sur la connaissance de la nature : mathématiques, astronomie, physique, météorologie, chimie, géologie, sciences du vivant (botanique, zoologie), médecine. On ne saurait en revanche ignorer les principales inventions techniques contribuant à la construction et à l’autonomisation de ces périmètres scientifiques (électricité, paratonnerre, machines à vapeur, montgolfières, etc.) d’autant qu’elles contribuent à la mise en spectacle des sciences et à leur large diffusion dans les sociétés.
Les candidat-e-s fréquenteront bien entendu les principaux hommes et femmes de sciences ainsi que leurs travaux, mais ils devront aussi être en mesure de comprendre où et comment s’élaborent ces productions scientifiques, comment elles se diffusent, à quelles résistances elles se heurtent. Ils s’attarderont également sur la question des réceptions, afin de comprendre comment les sciences en sont venues à faire partie de l’horizon culturel et social quotidien au XVIIIe siècle, au moins dans les catégories moyennes et chez les élites françaises et anglaises (éducation, sociabilités savantes, lectures, collectionnisme, expérimentation, observation naturaliste etc.).

Indications extraites de la notice de présentation du programme sur le site de l’ENS Lyon. La version intégrale de ce texte est téléchargeable ici :
http://www.ens-lyon.eu/admissions/session-2016-264825.kjsp?RH=CONCOURS&RF=1431951393276
Elle comporte une orientation bibliographique.

Recensions de la Cliothèque portant sur des ouvrages utilisables pour l’étude de ce programme :

– Synthèse de référence :

Simone Mazauric :

  • Histoire des sciences à l’époque moderne
  • http://clio-cr.clionautes.org/histoire-des-sciences-a-l-epoque-moderne.html

– Des angles thématiques :

Elisabeth Badinter et Danielle Muzerelle (dir.) :

  • Madame Du Châtelet, la femme des Lumières
  • http://clio-cr.clionautes.org/madame-du-chatelet-la-femme-des-lumieres.html

Bruno Belhoste :

  • Paris Savant : parcours et rencontres au temps des Lumières
  • http://clio-cr.clionautes.org/paris-savant-parcours-et-rencontres-au-temps-des-lumieres.html

Patrice Bret et Brigitte Van Tiggelen (Dir.) :

  • Madame d’Arconville, une femme de lettres et de sciences au siècle des Lumières
  • http://clio-cr.clionautes.org/madame-d-arconville-une-femme-de-lettres-et-de-sciences-au-siecle-des.html

Des ressources documentaires externes :

– Politiques et méthodes de la recherche :

Patrice Bret :

  • Des essais de la monnaie à la recherche et à la certification des métaux : un laboratoire modèle au service de la guerre et de l’industrie (1775-1830) (2000)
  • http://ahrf.revues.org/154

Christiane Demeulenaere-Douyère et David J. Sturdy :

  • Les sciences au service de l’économie : stratégies gouvernementales en Grande-Bretagne et en France au début du XVIIIe siècle (2010)
  • http://dht.revues.org/1467

Peter M. Jones :

  • Matthew Boulton et ses réseaux, à partir des Archives de Soho à Birmingham (2009)
  • http://dht.revues.org/466

Jacques Le Breton :

  • La conservation et la restauration des instruments scientifiques des XVIIIème et XIXème siècle : un terrain de recherches et de valorisation en histoire des sciences (1997)
  • http://sabix.revues.org/828

Pascale Mafarette-Dayries :

  • L’Académie royale des sciences et les grandes commissions d’enquête et d’expertise à la fin de l’Ancien Régime (2000)
  • http://ahrf.revues.org/152

Marie Thébaud-Sorger :

  • « Nation fière, nation légère… » La France, l’Angleterre et l’invention des ballons à la fin du XVIIIe siècle (2010)
  • http://dht.revues.org/1473

Claude Viel :

  • Le salon et le laboratoire de Lavoisier à l’Arsenal, cénacle où s’élabora la nouvelle chimie (1995)
  • http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1995_num_83_306_4478

– Hommes et femmes de sciences :

Bruno Belhoste :

  • Gaspard Monge, un savant acteur de son temps (2007)
  • http://sabix.revues.org/165

Danielle Fauque :

  • Alexis-Marie Rochon (1741-1817), savant astronome et opticien (1985)
  • http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0151-4105_1985_num_38_1_3990

Bernard Joly :

  • Etienne-François Geoffroy, entre la Royal Society et l’Académie royale des sciences : ni Newton, ni Descartes (2012)
  • http://methodos.revues.org/2855

Mireille Touzery :

  • Émilie Du Châtelet, un passeur scientifique au XVIIIe siècle (2008)
  • http://histoire-cnrs.revues.org/7752

Claude Viel :

  • Duhamel du Monceau, naturaliste, physicien et chimiste (1985)
  • http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0151-4105_1985_num_38_1_3993

– Réception et diffusion des sciences :

Patrice Bret :

  • Un bateleur de la science : le « machiniste-physicien » François Bienvenu et la diffusion de Franklin et Lavoisier (2004)
  • http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahrf_0003-4436_2004_num_338_1_2740

Jean-Luc Chappey :

  • Enjeux sociaux et politiques de la « vulgarisation scientifique » en Révolution (1780-1810) (2004)
  • http://ahrf.revues.org/1578

Claudine Cohen :

  • Benoît de Maillet et la diffusion de l’histoire naturelle à l’aube des Lumières (1991)
  • http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0151-4105_1991_num_44_3_4193

Adeline Gargam :

  • Savoirs mondains, savoirs savants : les femmes et leurs cabinets de curiosités au siècle des Lumières (2009)
  • http://genrehistoire.revues.org/899

Renske Langebeek :

  • L’aménagement des collections d’Histoire naturelle aux XVIIIe et XIXe siècles (2011)
  • http://ocim.revues.org/841

Patrick Latour :

  • Entre Humanisme et Lumières : la bibliothèque du collège Mazarin et ses fonds scientifiques au début du XVIIIe siècle (2005)
  • http://rde.revues.org/295

Pascale Mormiche :

  • Instruments et pratique scientifique : l’évolution des choix et des pratiques dans le cabinet de physique des enfants de France à Versailles d’après les inventaires des Menus Plaisirs (1758-1765) (2006)
  • http://crcv.revues.org/11584

Josette Rivallain :

  • Cabinets de curiosité, aux origines des musées (2001)
  • http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/outre_1631-0438_2001_num_88_332_3878

Claude Viel :

  • Le cabinet d’histoire naturelle de Jean Hermann à Strasbourg (1989)
  • http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1989_num_77_280_3991