La ville et le Cinéma – Préparation Sciences Po – IEP – 2018

En 2008 un cap a été franchi : plus de la moitié de la population mondiale est urbaine. Le cinéma, né dans la ville, développé en son sein, a toujours été intimement lié à cet espace comme le rappelait l’entête du second festival Ville et Cinéma (février 2010) : « Le Cinéma sous toutes ses formes et la ville sous toutes ses facettes sont intimement liés. Le cinéma questionne la ville, la met en scène, la magnifie, l’explore pour mieux la transcender. (…) C’est cette relation intime que nous souhaitons explorer et partager avec le public et des professionnels de la ville et du cinéma ». Le cinéma n’a pas été le seul à s’intéresser à la ville, la littérature s’était de longue date emparé du sujet ; que l’on songe aux embarras de Paris décrit par Montesquieu dans Les lettres persanes au XVIIIè siècle, ou encore aux portraits de Paris chez Balzac (La fille au yeux d’or, 1835, aux Mystères de Paris de Eugène Sue, 1842 ou encore aux écrits de Apollinaire (Alcools et sa Tour Eiffel). Ecrite et décrite, la ville fut aussi un lieu d’expérimentation pour la photographie, cette mère figée du cinéma, chez Cartier Bresson par exemple. Telle l’Urbs de l’Empire romain, la ville semble être le trou noir ultime de l’humanité, centre de tout atour duquel gravite le reste, campagne et nature quasi asservies aux besoins exponentiels des filles d’Uruk, voie de l’immortalité de Gilgamesh, premier héros de l’humanité.

Elevé au rang de science, l’urbanisme actuel est confronté à des problématiques plus denses que celles qu’a dû affronter Haussmann au XIXè siècle. La ville actuelle se densifie de la mondialisation, des échanges. La ville dévore son espace au sens propre comme au figuré, se remplit de richesses, de pauvretés, cloisonnant son espace, ses sociétés. Elle avale les populations extérieures dans les pays en développement ; la métropole se fait mégapole, au sein de mégalopoles toujours plus interdépendantes. La ville s’impose comme le lieu de décision par excellence, de création aussi. Du bureau d’un building peuvent dépendre les vies de millions, de milliards, de personnes.

Ces évolutions ne sont pas sans être critiquées ; Olivier Mongin, écrivain et essayiste français, affirme ainsi que « La ville n’existe plus », soutenant que « l’explosion démographique, l’irruption des mégapoles, l’étalement chaotique, l’avènement d’une civilisation en réseau ont eu sa peau ». Il dénonce l’avènement de ce « monde de réseaux », qui fait que « les flux l’emportent sur les lieux » .

Toutes ces problématiques sont abordées par le cinéma, fenêtre animée sur le monde.

La ville est-elle un lieu de cinéma ou une actrice centrale du 7è art ?

=> l’objectif de cette modeste synthèse est de permettre aux candidats d’étoffer les exemples, les analyses quant à la ville sous tous ses aspects. Divers extraits vidéos sont utilisés et cette fiche ne prétend aucunement à l’exhaustivité.

Les Clionautes multi-écran

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