Le Moyen-Orient est une « notion géopolitique forgée par les Britanniques », qui connaît des évolutions au gré de ses appropriations territoriales, comme les mandats.
En France, le Moyen-Orient recouvre un espace compris entre l’Egypte et le Yémen, intégrant la Turquie, l’Irak, la Perse, la Syrie, le Liban, la Jordanie, Israël, l’Arabie Saoudite, les Emirats du Golfe, le Koweït, Bahreïn, le Qatar et Aden.
Au début de la chronologie proposée par l’étude, cet espace est dominé par deux Empires, le Qajar et l’Empire ottoman qui connaissent de profonds changements jusqu’en 1980.
Dynamiques, transformations et permanences caractérisent cet espaces qui a fait l’objet de recherches scientifiques renouvelées et faisant appel à des sources et des thèmes différents.
HISTORIOGRAPHIE
Il est pertinent d’appréhender la question par les périodes d’émergence historiographique.
Le cadre colonial des 18e et 19e siècles offre plusieurs lectures du Moyen-Orient contemporain. Les premiers discours relèvent d’abord des récits des voyageurs et des connaisseurs de la région, qui sous une forme « journalistique » analysent les événements, fournissent des descriptions d’espaces encore méconnus (péninsule arabique). C’est « le début d’une littérature géopolitique ». Les fonctionnaires britanniques et français complètent cette « mise en récit du Moyen-Orient contemporain ». De plus, l’histoire de l’Empire ottoman est mise en récit, dans le contexte de la Nahda, période de foisonnement intellectuel.
Parallèlement, la redécouverte du Moyen-Orient s’effectue dans la tradition de « l’orientalisme académique » née à la fin du 18e siècle. Ce courant s’inscrit dans la littérature et les arts orientaux qui permettent de faire émerger deux disciplines, l’archéologie et la philologie, lesquelles mettent en place une chronologie des civilisations et un classement linguistique. Le contexte colonial mis en lien avec la recherche académique tend ainsi à hiérarchiser les peuples.
Après la Première Guerre mondiale, la recherche devient institutionnelle avec les enquêtes de la Chatham House, qui analysent les changements de la société moyen-orientale, puis l’Institut français de Damas et le Centre des hautes études sur l’Afrique et l’Asie moderne, en charge de la formation des fonctionnaires coloniaux. Cette institutionnalisation n’offre cependant qu’une vision servant les intérêts coloniaux.
En Turquie, une histoire officielle est mise en place chargée d’attester d’une généalogie turque liée à l’espace et à l’appartenance, légitimant de ce fait cet État.
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