Sélectionner une page

Les sociétés africaines et le monde: une histoire connectée 1900-1980

Nos derniers articles

Repenser le colonialisme

L’ouvrage écrit par Ann Laura Stoler et Frederick Cooper a bouleversé la façon de penser le colonialisme et apporte une réflexion importante dans le développement des New Imperial Studies. Plutôt que de raconter les colonisations d’un seul point de vue (celui de la métropole ou celui de la colonie devenue indépendante), les auteurs proposent de les englober dans une histoire des empires qui permet d’étudier ensemble, dans leurs interactions réciproques, les dominants et les dominés. Les colonies n’étaient pas des espaces vierges qu’il suffisait de modeler à l’image de l’Europe ou d’exploiter selon ses intérêts ou ses désirs ; et les Etats européens n’étaient pas des entités autonomes qui, à un moment de leur histoire, se sont projetés outre-mer. Les unes et les autres se sont mutuellement construits. 

Une perspective globale qui veut renouveler l’histoire du « nouveau colonialisme » depuis la deuxième moitié du XIXe siècle. Il vise à renouveler l’épistémologie des études coloniales en associant les métropoles et les colonies dans un nouveau champ : l’espace impérial. L’ouvrage collectif part du principe que l’Europe a été faite par ses projets impériaux, et que les rencontres coloniales ont été façonnées par les événements survenus en Europe. Cela permet d’analyser les relations entre les métropoles et les colonies sous un nouvel angle. Les auteurs critiquent les façons de faire l’histoire postcoloniales qui négligent la complexité de la rencontre et la fabrique des identités. Ils préfèrent une approche culturelle à l’approche d’économie politique et mettent en lumières les « tensions d’Empire » qui émergent dans les discours produits par les Européens. Ann Laura Stoler et Frederick Cooper montrent finalement comment de nouvelles définitions de la modernité ont été développées et comment de nouveaux discours et de nouvelles pratiques d’exclusion ont été élaborés. Un déplacement de la focale qui permet de renouveler la recherche. Un ouvrage d’historiographie à connaître et auquel il faudra souvent faire référence.

Lire …

L’Empire colonial français en Afrique : métropole et colonies, sociétés coloniales, de la conférence de Berlin (1884-1885) aux Accords d’Évian de 1962: l’ordre colonial français en action

Cette fiche de lecture concerne le chapitre 15 du manuel de préparation au concours de l’agrégation. Le chapitre est rédigé par Yannick Clavé et met en avant l’ordre colonial. Il décrit comment l’État français s’approprie les territoires africains pour ensuite mettre en place des structures permettant de les contrôler et de les administrer. Cet ensemble d’institutions variées instaure un système autoritaire et inégal.

Lire …

Décolonisations ? Elites, jeunesse et pouvoir en Afrique occidentale française (1945-1960)

Nicolas Bancel s’interroge sur les ruptures ou les continuités qu’ont pu provoquer les décolonisations en Afrique, en articulant à la fois histoire politique et histoire sociale focalisée sur la jeunesse. Son travail s’inscrit dans un renouvellement important au sujet des décolonisations

Lire …

Différencier les formes historiographiques de l’histoire globale

La question au programme de l’agrégation externe d’histoire 2023 envisage les sociétés africaines dans leurs connexions avec le monde. Elle s’inspire donc particulièrement des réflexions liées au Global Turn né dans les années 1990. Ce courant s’est, très largement développé dans le monde anglo-saxon (bien plus qu’en France) depuis le début du XXIe siècle. Au cœur de la question se trouvent les concepts de « connectedness » et d’« agency » (« connectivité » et « agentivité »). Il s’agit de comprendre comment les acteurs, les objets, les marchandises, les cultures africaines ont été reliées au reste de la planète au XXe siècle, et comment ils ont influé sur le reste du monde autant que le reste du monde a influé sur eux-mêmes.

Lire …
Chargement