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Mickaël Lauquin

Mickaël Lauquin

Enseignant certifié en histoire-géographie, j'ai obtenu l'agrégation en 2021, grâce à l'appui des ressources mutualisées au sein de Clio-prépas. J'en suis devenu l'un des animateurs en 2022 avant d'entrer au comité éditorial l'année suivante. Formé en histoire à l'Université de Bourgogne, je m'intéresse à l'épistémologie de l'histoire et de la géographie, à l'histoire connectée, à la World et à la Global History, à l'analyse systèmes-monde. Défenseur des transferts culturels, de la théorie des réseaux et des rencontres entre les civilisations, je privilégie l'échelle globale et la longue durée.

Pour une sociologie de l’environnement. Environnement, société et politique

L’environnement est de plus en plus médiatisé dans la société française contemporaine, alors qu’il occupe encore une maigre place dans les sciences humaines et sociales. Seul un petit nombre de chercheurs, sociologues, politistes, juristes, historiens, pour certains engagés, ont fait de la question environnementale leur thème de prédilection. Les auteurs analysent la résistance des sciences sociales à se saisir de cette question comme une spécificité française liée aux préjugés scientifiques, aux découpages institutionnels et aux conflits disciplinaires. L’environnement est un objet périphérique. Rien de tel dans les pays anglo-saxons où l’environnement dans les sciences sociales occupe une place majeure comme processus dynamique d’interaction entre des facteurs naturels et sociaux. Les auteurs (un socio-anthropologue et une docteure en sciences politiques, spécialiste des politiques publiques de l’environnement) explorent alors les causes à l’origine de cette relégation de la sociologie de l’environnement en France et les difficultés à faire valoir son existence dans la recherche sociologique et dans l’espace public.

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Manifeste pour une géographie environnementale

Denis Chartier et Estienne Rodary défendent une vision « cosmopolitique » de la gestion de la crise environnementale. Après un premier article publié en 2007, appelant à une géographie politique de la conservation de la biodiversité (aussi bien locale que transnationale), ils ont rassemblé plusieurs géographes autour de leur projet. Leur vision se transforme alors en un « manifeste pour une géographie environnementale » en 2016. Engagés, les auteurs alertent l’opinion non éclairée sur les dangers que l’humanité impose à la biosphère et qui hypothèquent sa propre capacité à se reproduire. L’interdépendance renforcée entre l’action humaine et l’environnement planétaire crée à présent une symétrie qui appelle une nouvelle gestion des relations de l’humanité avec la Terre. Il faut désormais penser le « Monde unifié », une « société-monde », un « commun planétaire » qui permette de saisir que les décisions des Etats-nation dépassent les frontières nationales. L’agir politique est en même temps un agir climatique et géologique qui implique à la fois les décideurs politiques, les citoyens, les ONG, les FTN…

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L’Afrique coloniale : une présence prédatrice liée à une vision de la finitude du monde

Le sujet d’agrégation début en 1884 et se termine en 1962. Il intègre donc une vaste période de difficultés du capitalisme occidental (Grande Dépression 1873-1896, Première Guerre mondiale, Krach boursier de Wall Street 1929, crise économique des années 1930, Seconde Guerre mondiale). De plus, l’accélération des découvertes des « blancs de la carte », la deuxième phase de l’impérialisme et la récurrence des concurrences militarisées entre les grandes puissances européennes révèlent une conception mercantile, limitée, voire finie, de la richesse planétaire. En d’autres mots, pour qu’une nation [européenne] devienne riche et puissante, il faut qu’elle appauvrisse et fragilise une autre terre [européenne ou coloniale] dans un jeu d’échanges à somme nulle. Une analyse originale des rapports entre la ruée prédatrice vers l’Afrique coloniale et le capitalisme de la finitude (d’après le dernier ouvrage d’Arnaud Orain) est proposée ici.

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L’écologie politique en France

L'écologie politique est un concept marquant des approches du climat en France depuis les années 1970. Elle est la domestication de violences militantes qui ont pris dans l'ampleur avec l'occupation du plateau du Larzac entre 1971 et 1981. L'écologie politique a ensuite produit des discours démocratisés qui ont renouvelé l'offre politique. Elle a véritablement percé lors des élections européennes de 2019. Cependant, depuis, il faut noter le recul progressif et de plus en plus rapide de cette notion et de ce qu'elle représente dans les discours depuis la reprise économique post-pandémie. Désormais, en France comme dans l'UE et aux Etats-Unis, on fait de plus en plus de politique sans écologie. Ce constat alarmant incite à proposer une fiche de synthèse sur le concept d'écologie politique et son usage des années 1970 à nos jours.

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Comprendre la crise provoquée par le changement climatique d’après The Climate of History in a Planetary Age

Ce livre de Dipesh Chakrabarty (traduit en 2023 sous le titre Après le changement climatique, penser l'histoire, est l’accomplissement d’une réflexion engagée depuis une dizaine d’années sur les effets du changement climatique : changement de la discipline historique elle-même, du rapport de l’homme au temps et au monde, et finalement de la condition humaine. Il explore comment la crise climatique mondiale modifie notre compréhension de l’histoire humaine et de la place de l’humanité dans un cadre planétaire. Il propose une distinction conceptuelle entre le globe (lié à la mondialisation et aux institutions humaines) et la planète (un système géophysique et écologique qui dépasse les actions humaines). C’est ce que l’on a nommé « l’Anthropocène », et que Chakrabarty appelle « l’entrée dans l’âge planétaire ».

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La gestion des océans : un défi global pour un commun planétaire

Cette fiche est une synthèse réalisée à partir de mes lectures personnelles et de mon propre cours de Spécialité Terminale : « De nouvelle frontières ». Les éléments sélectionnés qu’elle comportent rassemblent des connaissances simples et accessibles pour les candidats à l’agrégation autour de la question majeure de la gestion des océans dans la préservation de l’environnement global.

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Le Protocole de Montréal (1987), un exemple de gouvernance mondiale réussie

Le Protocole de Montréal est l’accord international qui assure la protection de la couche d’ozone par l’élimination graduelle à l’échelle mondiale des Substances Appauvrissant la Couche d’Ozone (SACO). Tous les pays membres des Nations Unies (197 pays) ont signé le Protocole de Montréal et tous ont l’obligation d’éliminer graduellement les SACO, qui sont utilisés en réfrigération, en climatisation, dans le gonflement de la mousse, dans les aérosols, dans les solvants et dans d’autres applications. Le Protocole de Montréal, signé en 1987 à Montréal par 24 pays, dont le Canada, est considéré comme étant l’un des accords multilatéraux les plus fructueux. Il a permis d’éliminer la grande majorité des SACO et, par conséquent, la couche d’ozone est en voie de rétablissement. Un grand nombre des substances visées par le Protocole étant également des gaz à effet de serre, le fait de les éliminer a aussi grandement aidé dans la lutte contre les changements climatiques. Cet exemple démontre qu’une coopération mondiale efficace est possible face à une crise écologique globale.

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