Sélectionner une page

Mickaël Lauquin

Mickaël Lauquin

Approche géo-historique du système-monde environnemental

Cette fiche s'inspire d'une réflexion critique et post-moderne menée par Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz dans le chapitre "Capitalocène" de L'événement anthropocène: la Terre, l'histoire, et nous (Seuil, 2016). Elle intéresse la question d'agrégation sur les environnements en proposant une approche géo-historique du système-monde environnemental (ce qu'ils qualifient de "système-Terre") de la période des premiers impérialismes coloniaux du XVIIIe siècle à notre propre période contemporaine. Selon eux, les gouvernements européens et nord-américains n'ont pas véritablement saisi l'urgence de la mise en place d'une véritable transition écologique à l'ère de l'Anthropocène: ils ont par exemple cessés de lutter contre la déforestation en Europe, mais ont imposé la monoculture productiviste et la destruction des forêts primaires en Malaisie, en Indonésie, au Brésil... Ce faisant, ils n'ont pas réglé le problème des pollutions environnementales et des atteintes humaines aux écosystèmes: ils ont simplement déplacé le problème. Les Occidentaux peuvent se vanter aujourd'hui de lutter contre toutes les pollutions, mais en réalité, leurs entreprises publiques et privées continuent de polluer les pays du Sud.

Lire …

Le Siècle des Antonins: gouverner l’Empire romain en Orient et renforcer le commerce avec l’océan Indien

La fiche propose un rappel chronologique sur les empereurs romains de la dynastie des Antonins (de Trajan en 98 à Commode en 192) grâce à la partie "Repères" du manuel Atlande. Le IIe siècle des Antonins coïncide avec une phase majeure du renforcement du Principat, mais aussi de l'extension de l'empire romain en Orient, dont certains historiens (Matthew Fitzpatrick) pensent qu'il s'agissait d'une politique consciente et délibérée, motivée par les sénateurs, afin de contrôler les routes du commerce avec l'Inde. Plusieurs empereurs mènent des guerres en Dacie (région du Danube) et en Asie contre l'Empire parthe. Le second point important de cette chronologie est l'importance des connexions commerciales et diplomatiques entre l'Empire romain et les Etats de la péninsule arabique et de l'océan Indien. La fin du Ier siècle et la première moitié du IIe siècle sont, selon l'historiographie récente (Matthew Cobb), la période la plus dynamique en ce qui concerne les échanges entre entre la Méditerranée romaine et l'océan Indien. La 2e partie de la fiche propose donc de revenir sur les contacts et les échanges au cours du IIe siècle. De cette manière, les candidats aux concours pourront argumenter que l'Empire romain n'est pas le centre du monde …

Lire …

Pourquoi faut-il « ré-orienter » l’histoire du monde global? Partie 6 – Le galion de Manille

Dennis Flynn et Arturo Giraldez est que la mondialisation débute en 1571 avec la fondation de Manille. Le comptoir érigé par les Espagnols aux Philippines sert à échanger l'argent des mines de Nouvelle-Espagne avec les préciosités chinoises (porcelaine, soie...). La mondialisation est née de la rencontre entre une réforme fiscale inévitable dans la Chine des Ming, abandonnant le système de papier-monnaie pour un étalon-argent, et la découverte de mines d'argent en Amérique. L'Espagne, en dominant le marché mondial de l'argent, devient l'un des principaux fournisseurs d'argent de l'Empire des Ming dans le dernier tiers du XVe siècle. En échange, les Chinois abandonnent volontiers l'or qui est considéré comme de moindre valeur. C'est grâce à ces échanges, portés par le célèbre « galion de Manille », que les Espagnols mènent une politique militaire vigoureuse en Europe. C'est le commerce d'argent avec la Chine qui explique l'hégémonie de l'Espagne pendant son Siècle d'Or.

Lire …

Pourquoi faut-il « ré-orienter » l’histoire du monde global? Partie 5 – La Grande Divergence

Kaoru Sugihara reprend le dossier de la grande divergence pour en donner une nouvelle chronologie et insister sur l'autonomie des pays comme le Japon. L'économie de l'Asie était beaucoup plus dynamique que celle de l'Europe jusque vers 1850-1870. C'est le fruit de deux voies de développement totalement différentes: le développement de technologies à forte intensité de main-d'œuvre (« labour-intensive technology ») en Asie et l'industrialisation à forte intensité de main-d'œuvre (« labour intensive industrialisation ») en Angleterre et en France. Ce n'est qu'après la défaite du Japon en 1945, avec l'occupation du Japon par les Etats-Unis et les aides économiques à la reconstruction du pays (plan Dodge) que les deux voies ont fusionné. Le Japon est devenu la première puissance industrielle et économique d'Asie; les substitutions des importations ont provoqué le développement de l'industrialisation; les délocalisations ont entraîné le « vol des oies sauvages » et les Nouvelles Economies Industrialisées (Singapour, Hong-Kong, Taïwan, Corée du Sud) et l'économie japonaise a eu les moyens de mener une conversion sectorielle vers les services et le développement des hautes technologies, qui font encore son succès aujourd'hui. 

Lire …

Pourquoi faut-il « ré-orienter » l’histoire du monde global? Partie 4 – La Chine et le système tributaire

Takeshi Hamashita décrit l'antériorité d'un système-monde asiatique en développant la notion de "région-monde". L'Asie de l'Est aurait été, depuis la dynastie Han, un système-monde régional migratoire, tributaire et commercial dominé par la Chine. Il anime ainsi une multiplicité de semi-périphéries autour d'un système de don-contre don appelé le « chao-gong ». A partir de la fin du XVe siècle, seul le Japon post-ère Sengoku aurait été en mesure de se transformer en une semi-périphérie capable de concurrencer le centre chinois. Ainsi, quand les Européens pénètrent l'Asie de l'Est et du Sud-Est au XVIe siècle, ils entrent dans un monde déjà parfaitement organisé.

Lire …