Photographie d’Etienne Boscals de Réals
Nous sommes le 2 mai 2015 à Lyon. Vous êtes perché sur une des grues du chantier de construction du bâtiment TerrAlta, au 77, boulevard Marius Vivier Merle et vous regardez en direction du Nord-Ouest. Vous êtes dans le quartier d’affaires de la Part-Dieu, cœur économique de la ville dont l’influence dépasse largement les frontières de l’agglomération.
Au premier plan, le bras de la grue coupe le ciel nocturne d’un trait de lumière rouge. Cette grue est le témoin d’un quartier d’affaire en pleine expansion ; vous ne la voyez pas, mais vous êtes au dessus de la structure en construction de TerrAlta qui cumule, avec ses 8 étages et son local commercial, 10 574 m² de surface pouvant accueillir jusqu’à 880 personnes dans les bureaux. D’autres blocs de bureaux sont visibles de l’autre côté la voie ferrée ; 850 entreprises ont leur siège social dans le secteur. La Part-Dieu est ainsi en interaction avec les différentes unités de production de ces firmes. Marchez quelques centaines de mètres pour passer la porte du plus important centre commercial urbain d’Europe : la Part-Dieu est un quartier d’échange économique à tous les niveaux, entre businessmen comme entre magasins et consommateurs.
Vous surplombez les quais éclairés de la gare ferroviaire, où arrivent et d’où partent chaque jour des trains à destination et en provenance de toutes les villes importantes du pays. C’est un point nodal à différentes échelles : à l’échelle de la ville, grâce au réseau TCL, à échelle nationale grâce à la gare SNCF, mais également à échelle mondiale : il vous suffit de sauter dans un tramway Rhône-Express pour arriver directement à l’aéroport international Saint-Exupéry.
Si vous laissez votre regard se perdre sur les bâtiments qui bordent la voie ferrée, il sera attiré par les éclats colorés des enseignes des hôtels accueillant les touristes et les hommes d’affaire en déplacement professionnel. Les habitations sont rares aux abords immédiats de la gare et des bureaux : en dehors des hôtels, il vous sera difficile de trouver des fenêtres éclairées, alors qu’il n’est même pas 22h00.
Le cliché de nuit, à travers les contrastes, lumineux, permet de mettre en évidence certains éléments beaucoup moins visibles de jour. Il est intéressant de voir ici la clarté avec laquelle la lumière met en avant les différents axes et pôles d’échange : le chemin de fer, les hôtels, les constructions. Cette photographie a bel et bien une dimension géographique, en montrant que le quartier d’affaires de la Part-Dieu est structuré par des échanges économiques et humains.
Etienne Boscals de Réals, HK Sainte-Marie-Lyon