Photographie d’Inès Fabre
La photo a été prise le 12 septembre 2015 dans le centre-ville de Nîmes, préfecture du Gard, dans le Languedoc-Roussillon, dans le Sud de la France.
Au premier plan, on peut voir un espace publique récemment aménagé pour accueillir les promeneurs en ville : un espace vert avec des platanes, des micocouliers et des pelouses a été équipé d’une piste cyclable et de bancs. On distingue d’ailleurs au centre de la prise de vue un certain nombre de personnes qui semblent profiter de cet endroit pour se reposer et prendre l’air.
Au second plan, on aperçoit la voirie : une rue avec une voiture et un bus de ville, ainsi que de larges trottoirs. Enfin, à l’arrière-plan, on peut reconnaître les arènes, imposant monument historique datant de la construction de la ville romaine.
Situées au cœur du centre historique de Nîmes, les arènes constituent le point central du dynamisme de la ville. En effet, cette préfecture du sud de la France semble puiser sa source économique principale dans le tourisme car elle possède un large héritage romain, comme en témoignent notamment ces arènes bien conservées qu’on voit en partie à l’arrière-plan de la prise de vue. Les arènes attirent les visiteurs grâce à l’ancienneté impressionnante de leur construction, et grâce aux événements culturels qu’elles permettent de développer. Car cette immense construction accueille des foules entières pour toutes sortes de spectacle notamment les corridas qui se déroulent pendant la feria, période festive de l’année qui attirent les touristes à l’échelle locale, régionale et même nationale. L’aménagement des alentours des arènes représente donc un enjeu fondamental pour la ville qui doit assurer à la fois la circulation intra-urbaine et les liaisons avec la périphérie urbaine, et à la fois l’accueil des flux touristiques.
Le cadre se doit d’être accueillant, d’où l’effort visible de propreté, de confort et de praticité réalisé dans l’aménagement de l’espace publique qui côtoie les arènes. Les vélos rangés sur la gauche ou les poussettes qu’on aperçoit au milieu des marcheurs témoignent du fait qu’il s’agit ici d’un lieu de promenade, de détente et de loisir, lieu propre à plaire aux touristes ainsi qu’aux résidents des quartiers populaires du centre-ville qui ne bénéficient pas de beaucoup d’espace chez eux, et qui n’ont surtout pas de jardins. Les gens flânent dans le centre ville, se reposent sur les bancs et profitent de la proximité avec un important monument culturel. On peut parler pour ces aménagements du mobilier urbain de politique d’artialisation, que le philosophe Alain Roger définit comme l’intervention de l’art dans la transformation de la nature selon des normes culturelles. En effet, ici, la ville doit tenir compte à la fois de son riche patrimoine culturel, en respectant des règles d’esthétique, et à la fois des espaces verts qui sont nécessaires à la ville, en suivant par là une politique de verdissement.
Mais en même temps, le centre ville doit permettre la circulation fluide des personnes et des véhicules. Or on peut voir sur la photo que le centre-ville est desservi par des transports en commun : la ligne de bus va même au-delà de la ville puisque Courbessac, qu’on peut lire en majuscule à l’avant du bus, désigne un village de la banlieue nîmoise. De plus, les voitures et les vélos peuvent également circuler, assurant par là des flux actifs qui dynamisent l’espace urbain.
Cette photo témoigne bien d’une organisation complexe du territoire, territoire que la ville de Nîmes exploite aussi bien sur le plan culturel que sur le plan pratique, relevant ainsi le défi de préserver un cadre historique et de moderniser l’espace publique.
Etant née à Nîmes, j’apprécie de pouvoir comprendre comment fonctionne ma ville et suivre les décisions de la mairie concernant l’aménagement du territoire urbain. Ici je réalise l’enjeu économique et culturel que représentent les travaux de restauration du centre-ville et les installations de nouveaux modes de transports comme les « tram-bus ».
Inès Fabre, HK Sainte-Marie Lyon
