Photographie de Saaida Ouriachi

LOCALISATION :

La photographie a été prise à Salvador, une ville du Brésil capitale de l’État de Bahia. Celle-ci est située sur une péninsule au bord de l’océan Atlantique au nord-est du pays. Sa dénomination exacte est São Salvador da Bahia de Todos os Santos, « Saint Sauveur de la Baie de tous les Saints » ou Bahia la Noire. C’est le plus beau fleuron du Brésil colonial qui grandit, se transforme, se modernise, sans pour autant perdre son âme.

DESCRIPTION :

Au premier plan de cette photographie la mer est l’élément dominant, cette eau bleue turquoise est le lieu de pêche pour bons nombres d’habitants. Nous y voyons d’ailleurs une barque bleue avec deux personnes ainsi que quelques touristes et locaux qui nagent dans cette eau. Juste derrière ce fleuron, nous pouvons apercevoir des petites maisons blanches avec un toit de fortune marron construit à l’aide d’objets divers sur deux étages appelés « favelas ». Elles sont environ une soixantaine de favelas étalées le long de la mer les unes sur les autres avec de chaque coté des palmiers qui les délimitent. Juste au dessus des favelas, se trouve des maisons de haut standing souvent des villas ou des pavillons luxueux créant ainsi un contraste entre ses favelas et ses villas construites récemment. Un peu plus loin de ces maisons de haut standing, se trouve des tours de bureaux mais aussi des tours de logements. Ici nous pouvons apercevoir une tour blanche de 120 étages et deux autres grandes autres tours un peu plus loin. La végétation est un des éléments principaux dans la ville de Salvador ainsi que dans tout le Brésil.

INTERPRETATION:

Cette photographie est représentative de la structure de division des villes au Brésil avec d’abord les favelas souvent habitées par des populations pauvres puis des maisons de hauts standings construites récemment et enfin la présence de hauts buildings abritant de grandes sociétés ou des appartements de luxe achetés par des étrangers ou des locaux riches. Ainsi la ville de Salvador est divisée entre sa partie haute, avec notamment le Pelourinho, et la partie basse la cidade baixa où se trouvent la première cathédrale et les immeubles administratifs Autour de ce centre historique, la ville s’étend sur une importante superficie, faite de quartiers souvent très typés (pavillonnaires, favelas, anciens villages intégrés dans la métropole, grands ensembles, immeubles luxueux) séparés par des voies rapides. La majorité de la population a une ascendance africaine, ce qui lui vaut le surnom de Rome noire, une culture africaine marquée (nourriture épicée et rites vaudous), des danses (samba) et un carnaval coloré. Les conditions sanitaires ne sont pas correctes pour au moins un tiers d’entre eux.

INTERET :

Je n’ai pas choisi cette photo par hasard, car la première fois où je suis allée dans cette ville c’était il y a cinq ans et j’avais été touchée par le paysage et par la population. Il n’y avait pas encore de buildings ou de villas, juste des favelas avec la mer et la végétation pour paysage dominant.
En y retournant pour les fêtes de fin d’année en 2012 j’ai été marquée par les transformations subies par la ville. Aujourd’hui villas de luxe et grandes tours sont le mot d’ordre dans la ville. Partout des chantiers de constructions sont présents. J’ai fait la rencontre d’une famille vivant dans les favelas et j’ai pu côtoyer leur quotidien. Une chose m’a marqué et que je n’avais pas ressenti la première fois de mon arrivée : les riches et les pauvres se côtoient sans jamais échanger un regard ni un sourire alors qu’ils sont voisins. Les uns ont peur des autres mais pour des raisons différentes : un mur invisible les sépare chaque jour alors qu’ils se ressemblent.

Saaida Ouriachi, HK/AL