C’est avec évidemment beaucoup de plaisir que je publie ce très beau texte parodique qui raconte avec beaucoup de justesse l’inquiétude des candidats préparant les concours, dans la situation qui est celle de ce printemps 2020.
On appréciera aussi l’incontestable talent de Mélanie, et on lui souhaite bien évidemment le meilleur pour l’échéance qu’elle aura à affronter.
Ils sont là, le poids et l’ennui
Qui me courbent le dos
Et mon ventre toujours alourdi de fruits
De gâteaux
Qui m’aident beaucoup aujourd’hui
Que j’en ai pas besoin, ils me tiennent compagnie, et retiennent mes larmes
D’angoisse
Qui s’écoulent sur mon corps tremblant de devoir affronter
Mes écrits du printemps en plein coeur de l’été
Quelle poisse
Moi qui m’efforce depuis septembre
De tout lui consacrer
Je rêve d’un horizon débouché
Grand ouvert sur ma chambre
Emmenez-moi au bout de l’agreg
Emmenez-moi faire une rentrée scolaire
Et tant pis pour la misère Je n’me plaindrai pas du salaire
A l’affût dès le lever du jour
’infos de première main
Je désespère de tous les discours, qui me laissent sur ma faim
‘Toute façon j’ai pas faim, je mange des gâteaux
Pour apaiser mes craintes de m’être brisée les os Sur les chaises
Et les bancs des amphithéâtres qui très inconfortables
Nous font les fesses grisâtres d’être restées à table
Pour des fraises
Quand le soir tombe, que les médias
Se mettent en veille
Je ferme un de mes yeux raplaplas
Espérant des nouvelles
Emmenez-moi au bout de l’agreg
Emmenez-moi faire une rentrée scolaire
Et tant pis pour la misère
Je n’me plaindrai pas du salaire
Un beau jour dans une salle d’examen
Toute baignée de soleil
Je prendrai place avec mes gâteaux, mes chips et mes bouteilles
Je m’imagine bien déjà découvrant le sujet
Pensant “qu’est-ce c’est qu’ça”, mais restant volontiers
Les sept heures
Faut dire que c’est pas grand chose sept heures à travailler
Après des mois d’osmose avec le canapé
Sans moteur
Si je l’ai, je serais bien heureuse
Une image d’Épinal
Même affectée comme stagiaire en Creuse
Ce serait le Graal
Emmenez-moi au bout de l’agreg
Emmenez-moi faire une rentrée scolaire
Et tant pis pour la misère
Je n’me plaindrai pas du salaire
Emmenez-moi au bout de l’agreg
Emmenez-moi faire une rentrée scolaire
Et tant pis pour la misère
Je n’me plaindrai pas du salaire
La la la la…