Sophie Body Gendrot. Du beurre et des canons : guerre du Vietnam et guerre à la pauvreté. 

L’examen rétrospectif de la politique entreprise par Lyndon Johnson de « la grande société », apparaît selon l’auteur comme plutôt négatif en termes de bilan. La guerre du Vietnam et l’escalade militaire mais aussi budgétaire, ont conduit à laisser cette politique sociale sur le bord de la route. En réalité, Sophie Body Gendrot entend démontrer qu’en dépit d’une apparence d’échec, la guerre à la pauvreté a été soutenue par le congrès tout au long de la guerre du Vietnam.

Dans une interview personnelle, McGeorge Bundy aurait rapporté ce propos de Johnson : « la grande société, c’était ma passion, la guerre du Vietnam mon devoir. Le devoir a eu raison de la passion. ».

À partir de 1964, le président Johnson a souhaité poursuivre l’œuvre esquissée par Kennedy et en faire la pièce maîtresse de sa politique globale en matière d’éducation, de sécurité sociale, de développements urbains, d’État-providence, et de droits civiques. L’idée est de surpasser le New Deal de Roosevelt, d’aller plus loin que Kennedy.

Selon sa biographe, Doris Kearns, le président Johnson cultive l’ambiguïté sur le Vietnam. Il est bien décidé à ne pas perdre l’un des conflits de la guerre froide, mais en même temps il souhaite éviter un débat global sur la guerre qui remettrait en cause sa politique de lutte pour la grande société.

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