Un ouvrage classique sur la pensée et l’idéologie politique de l’Empire byzantin à l’époque médiévale.

Hélène Ahrweiler identifie et analyse les différentes composantes de l’idéologie politique de l’Empire byzantin : si ses caractéristiques fondamentales restent identiques au cours des siècles, certains aspects ont été mis en avant en fonction des circonstances, afin d’unir le peuple de l’empire.

Chapitre 1 – L’universalisme

1/ L’origine de l’Empire byzantin : légende et histoire

Durant l’époque protobyzantine (IVe – fin VIe siècle), les caractéristiques fondamentales de l’idéologie impériale sont : l’attachement aux valeurs romaines (les habitants de l’empire se nomment « Romains »), et le christianisme, Constantinople étant choisie par Dieu. La conception romano-chrétienne de l’universalité de l’empire en découle.

Les deux mesures prises par Constantin pour redresser l’Etat, à savoir l’acceptation du christianisme (édit de Milan) et la fondation de Constantinople (« nouvelle Rome », « nouvelle Jérusalem », ville de Marie), font de son règne l’acte de naissance de cet empire.

2/ Naissance des idéologies byzantines : grandeurs et contradictions

Avec la chute de l’Empire romain d’Occident en 476, Constantinople demeure le seul bastion de la chrétienté, le refuge de la culture gréco-romaine, le centre du monde civilisé. L’empereur est le seul empereur, le patriarche est égal au pape et œcuménique, Rome se soumet à Constantinople (jusque 800). Si l’Empire d’Orient résiste de manière efficace (absorption d’éléments étrangers, paiement de tributs pour détourner les envahisseurs vers l’Occident en les dressant les uns contre les autres), ses frontières restent menacées en permanence (Perses sassanides, Avaro-slaves, Bulgares).

Deux principes opposés dominent l’histoire de l’empire :

  • en Orient, maintenir le territoire romain, quitte à abandonner les territoires perdus = principe réaliste et « conservateur ». Politique défensive
  • reconquérir les terres autrefois romaines en Occident = principe idéaliste de l’universalité de l’empire romain (avec Justinien), politique offensive.

La guerre est donc fondamentale dans l’histoire de l’empire, et l’armée veut rester dépositaire des valeurs historiques et politiques de l’empire.

3/ Les rêves universalistes : les efforts de Justinien et d’Hérakleios

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