Deux réserves toutefois doivent être émises, et l’ont été par divers collègues, concernant les programmes de lettres BEL d’une part, les programmes d’option histoire à Lyon. La première engage directement le travail des candidats, la deuxième plus précisément celui des professeurs, toutes deux posant la question de la mémoire des accords trouvés entre Ecoles et préparateurs lors des réunions plénières et des rencontres disciplinaires annuelles.
En lettres, le programme soumet à nouveau cinq œuvres à la réflexion des candidats, alors que les dernières réunions disciplinaires avaient demandé que l’on s’en tienne à quatre, et que les réunions plénières avaient dit la satisfaction des professeurs devant ce nombre de quatre, qui permet à la fois l’approfondissement des textes et leur croisement à partir des questions transversales. Respectueux du cadre juridique qui définit l’épreuve, et qui stipule que cinq œuvres peuvent être inscrites au programme, nous en avons pris acte, tout en demandant aux Ecoles de bien vouloir examiner la possibilité de ramener le volume de la cinquième œuvre (Le siècle de Louis XIV) à des proportions qui hypothèquent moins la lecture et l’étude effective du texte. Il semble que cette requête puisse être entendue, et nous en remercions le jury, mais nous tenons à rappeler que nos échanges auraient dû le conduire à s’en tenir, sans préjudice pour la qualité de la formation des futurs candidats, à quatre œuvres.
En option histoire, les programmes en eux-mêmes ne sont pas en cause, mais seulement l’engagement qui avait été pris à Lyon, il y a quelques années, que l’une des deux questions reviendrait à l’identique. Cet engagement, négocié par les associations de professeurs en vue d’alléger leur très lourde charge de préparation, sans nuire ni à la formation des candidats, ni à la liberté d’invention de sujets par les jurys, avait été tenu ces dernières années à la satisfaction de tous. Les professeurs ne comprennent donc pas qu’il n’ait pas été tenu cette année, aussi intéressants soient les programmes.
Soucieuse contre vents et marées que, dans un univers littéraire qui a montré ces dernières années sa solidarité en donnant naissance à la Banque d’Epreuves Littéraires, le dialogue et le respect mutuel demeurent exemplaires tout autant qu’efficaces, l’APPLS souhaite rappeler les Ecoles et les jurys à la mémoire des échanges qu’ils ont eus avec les professeurs et leurs associations, et dont un certain nombre de comptes rendus, pour la plupart disponibles sur son site, ont enregistré les résultats. Elle demande que les programmes concernés puissent être retouchés rapidement (retour à quatre œuvres en lettres, ou du moins réduction du texte de Voltaire ; retour d’une des deux questions à l’identique en option histoire à Lyon). A plus long terme, elle demande que cette question de la mémoire des engagements et accords pris ou trouvés soit mise à l’ordre du jour des dialogues avec les Ecoles : qu’une banque commune de documents de référence soit mise en place ou que des arrêtés ministériels modifiés intègrent les principes de retour. Il n’y va nullement du désir des professeurs de contester la souveraineté des jurys, qui doit demeurer pleine et entière, mais d’éviter d’inutiles tensions, fort coûteuses aussi bien en temps qu’en énergie, pour chacune des parties prenantes. La BEL est désormais un dispositif d’une complexité telle qu’il importe qu’elle se dote de principes de fonctionnement sans continuelle ambiguïté.