Rappel : fiche 1, Le Prince de Machiavel ;
http://clio-prepas.clionautes.org/spip.php?article4526#.VLJ-mnsZ6VA

fiche 2, L’Utopie de More ; http://clio-prepas.clionautes.org/spip.php?article4528#.VLKBzXsZ6VA

fiche 3, L’Eloge de la Folie d’Erasme.
http://clio-prepas.clionautes.org/spip.php?article4529#.VLKB8nsZ6VA


François Rabelais. La Vie très horrificque du grand Gargantua, père de Pantagruel. Jadis composée par M Alcofribas, abstracteur de Quinte essence. Livre plein de pantagruelisme. 1534.

Édition utilisée dans la présente fiche. Folio 1976. Publié sur le texte définitif établi et annoté par Pierre Michel. Préface de Michel Butor. Gallimard 1965 pour la présentation et l’annotation. 1969 Michel Butor pour la préface.

Remarque sur l’édition utilisée. Dans les années 70 en classes préparatoires lettres, les professeurs qui voulaient faire découvrir Rabelais avaient à portée de main et de bourse pour leurs étudiants, une superbe édition des œuvres de Rabelais par la récente collection Folio de Gallimard. Je me suis appuyé sur cette édition pour élaborer la fiche qui suit. Elle a un charme indescriptible : celui de réunir en volume, un texte en moyen français sur la page de droite et des notes linguistiques courtes et efficaces sur la page de gauche. Un régal absolu que lesdites éditions seraient bien avisées de rééditer.

I LE CONTEXTE :

1494-1553
La vie de François Rabelais débute par une inconnue et se termine par une autre. Quand est-il né ? Quelles sont les circonstances de sa mort, même si son âge pouvait à l’époque servir d’explication suffisante mais pas nécessaire ? Aux certitudes se mêlent les doutes. Ainsi Rabelais est-il à l’image de son temps : mélange de truculence, de violence, d’approximations et d’intenses réflexions littéraires, philosophiques, religieuses et artistiques.

La publication du Gargantua vaudra à son auteur les reproches des pouvoirs temporels et spirituels. D’autant plus, que, si la conception du livre est antérieure à cette date, l’édition de 1534 tombe mal. 1534, c’est l’affaire des « placards », textes violemment anti-catholiques, affichés en de nombreux endroits de la capitale. Par qui ?… Pour un roi, François Premier, tout d’abord enclin à tolérer l’évangélisme et les nouvelles idées religieuses, cet acte séditieux est intolérable. La Boétie en verra les premières conséquences et Montaigne, l’ami de toujours, saura ce que le jour de la Saint Barthélémy va inscrire dans la mémoire collective française. Quant à Rabelais, il passera son temps à éviter les persécutions.

Médecin, mi-moine, mi-défroqué, Rabelais va exercer ses talents, à Orléans, Montpellier, Lyon. Constamment en lien avec les penseurs les plus en pointe de son temps, notamment Erasme, il ne doit sa relative tranquillité qu’à la protection des Du Bellay, Jean et Guillaume, prélats mandatés auprès du Vatican par François Premier en 1534 et 1537 pour se tenir informés des tractations entre Henri VIII d’Angleterre et l’église catholique.

L’intérêt du couple Pantagruel, Gargantua, c’est qu’ils ont probablement été conçus d’un même mouvement. Le fils, Pantagruel, verra le jour littérairement avant son géniteur, en 1532, date de la publication posthume du Prince de Machiavel. Le père naîtra après son fils en 1534. Cet ordre c’est déjà du Rabelais : une contrepèterie chronologique digne du célèbre contrepet rabelaisien : « femme folle à la messe ».

Le reste de ce cours est réservé aux adhérents des Clionautes http://www.clionautes.org/?p=493#.VLJ7jHsZ6VA