Présentation du programme d’Histoire antique pour la spécialité histoire – Classe de Première Supérieure (concours ENS Ulm – session 2019) :
« L’intitulé du programme invite à se pencher sur une période cruciale de l’histoire romaine, celle de l’affirmation de Rome comme puissance méditerranéenne. Le cadre chronologique proposé, de la première guerre punique jusqu’au règne d’Auguste, permet d’en saisir tous les enjeux, depuis l’émergence de Rome sur la scène internationale jusqu’à la recomposition politique d’une cité devenue un empire. S’il attend des candidats une appréhension générale de ces évolutions, le jury entend centrer l’approche de la question sur la documentation concernant plus précisément la conquête, ses modalités et ses conséquences, en privilégiant notamment la période qui va de la victoire de Zama en 202 av. J.-C. au déclenchement de la guerre civile en 49 av. J.-C. (…)
Plusieurs thématiques seront ainsi à privilégier, sans qu’elles épuisent pour autant tous les aspects de la question au programme et les approches qu’on peut en avoir :
– L’armée romaine et la conquête : l’organisation de l’armée comme instrument de la conquête, les évolutions du recrutement et l’impact social du service militaire, le rôle politique des soldats ont donné lieu à des réévaluations récentes et constituent des questions importantes pour comprendre les enjeux de la période.
– L’impérialisme romain : sans ignorer les débats historiographiques autour de ce concept, mais sans s’y perdre non plus, on étudiera plus particulièrement les acteurs de l’expansion territoriale romaine, leurs motivations, leurs comportements.
– La nature et les formes de la domination romaine : l’analyse des relations que Rome entretient avec les états qu’elle soumet, l’étude des structures administratives et des pratiques de gouvernement progressivement qui sont mises en place au gré de la conquête permettent de mieux comprendre le processus de formation d’un empire, sans oublier pour autant la diversité des rapports de force et des situations envisagées.
– Les mutations socio-économiques et la crise des institutions républicaines : si Polybe expliquait le succès de l’expansion romaine par l’équilibre des pouvoirs au sein de ses institutions, l’historiographie romaine voyait dans la conquête la source des maux qui emportèrent la République : enrichissement et corruption morale. Ces schémas explicatifs qui ont longtemps guidé l’historiographie moderne sont aujourd’hui soumis à d’importantes relectures qui invitent à analyser de façon plus nuancée le fonctionnement politique de Rome, les conséquences de la conquête sur l’économie italienne ou l’émergence des imperatores. Au-delà des ressorts purement institutionnels, on s’intéresse désormais à la culture politique des Romains, à l’ethos de la nobilitas et au rôle du populus pour mieux comprendre les dérèglements qui conduisirent à la guerre civile ».
Indications extraites de la notice de présentation du programme sur le site de l’ENS Ulm. La version intégrale de ce texte est consultable sur le site de l’ENS. Elle comporte des indications bibliographiques.
Recensions de la Cliothèque portant sur des ouvrages utilisables pour l’étude de ce programme :
– Des synthèse de référence
Christophe Badel :
Atlas de l’Empire romain : construction et apogée, 300 av J-C – 200 après JC
Jean-Yves Boriaud :
Histoire de Rome
– Des angles thématiques
Guy Bajoit :
Le modèle culturel aristocratique de la Rome antique
Hédi Dridi :
Carthage et le monde punique
Alexandre Grandazzi :
Urbs. Histoire de la ville de Rome, des origines à la mort d’Auguste
François Gilbert :
Le soldat romain à la fin de la République et sous le Haut-Empire
Adhérer aux Clionautes
Ressources documentaires consultables en ligne :
– L’armée romaine
François Cadiou (2009) :
Le service militaire et son impact sur la société à la fin de l’époque républicaine : un état des recherches récentes
Peter Garnsey (1994) :
L’approvisionnement des armées et la ville de Rome
François Hinard (1990) :
Les révoltes militaires dans l’armée républicaine
Anthony-Marc Sanz (2011) :
La République romaine et le mercenariat au temps des Guerres Puniques – Une approche idéologique
– Impérialisme romain et pratiques de la domination romaine
Monique Clavel-Lévêque (1983) :
La domination romaine en Narbonnaise et les formes de représentation des Gaulois
Julien Dubouloz et Sylvie Pittia (2009) :
La Sicile romaine, de la disparition du royaume de Hiéron II à la réorganisation augustéenne des provinces
Jean-Louis Ferrary (2015) :
Rome et les monarchies hellénistiques dans l’Orient méditerranéen : le légat et le proconsul
Marie-Rose Guelfucci (2009) :
Troie, Carthage et Rome : les larmes de Scipion
Ella Hermon (1984) :
Qu’est-ce que « l’impérialisme romain » pendant la République ?
Fabien Limonier (1999) :
Rome et la destruction de Carthage : un crime gratuit ?
Christel Müller (2014) :
Les Romains et la Grèce égéenne du Ier s. av. J.-C. au Ier s. apr. J.-C. : un monde en transition ?
Pierre Sánchez (2009) :
« On a souvent besoin d’un plus petit que soi » : le rôle des alliés de moindre importance dans la construction de l’Empire romain au IIe siècle av. J.-C.
Paul Veyne (1975) :
Y a-t-il eu un impérialisme romain ?
– Fonctionnement politique et crises de la république romaine
Camille Bonnan-Garçon, Jean-François Thomas (2013) :
Le prestige politique à Rome : de l’auctoritas patricienne au prince augustus
Hinnerk Bruhns (1990) :
Parenté et alliances politiques à la fin de la République romaine
Clément Bur (2015) :
Les usages politiques de l’infamie : l’exemple de la législation sur la brigue électorale des Gracques à Auguste (133 avant J.-C.-14 après J.C.)
Élisabeth Deniaux (1993) :
Clientèles et pouvoir à l’époque de Cicéron
Claire Feuvrier-Prévotat :
Peut-on gouverner à Rome sans argent ? À propos du De inventione de Cicéron (1999)
Egon Flaig (1994) :
Repenser le politique dans la République romaine
Jacques Gaillard (1975) :
Que représentent les Gracques pour Cicéron ?
Antonio Gonzales (2015) :
Du praedium au fundus. Proscriptions, expropriations et confiscations chez les Agrimensores romains : problèmes techniques et juridique
Joseph-Marie Hellegouarc’h (1954) :
La conception de la « nobilitas » dans la Rome républicaine
Frédéric Hurlet (2014) :
Les métamorphoses de l’imperium de la République au Principat
Luigi Labruna (1993) :
« Ennemis et non plus citoyens ». Réflexions sur la « Révolution romaine », et les rapports gouvernants/gouvernés dans la crise de la République
Raphaëlle Laignoux (2015) :
Politique de la terre et guerre de l’ager à la fin de la République. Ou comment César et les triumvirs ont « inventé » des terres pour leurs vétérans
Henri-Irénée Marrou (1978) :
Défense de Cicéron
Alain Michel (1990) :
Cicéron et la crise de la République romaine