Pour ouvrir cette conférence, je voudrais poser avec vous cette question simple en apparence mais dont les réponses ne sauraient épuiser la définition : qu’est-ce qu’un nouveau- chrétien, qu’est-ce qu’un converso sous les Rois Catholiques ? Est-ce cet être hydride, à la jonction de deux identités, plus tout à fait juif, mais pas encore chrétien, « figé dans un état transitoire » dont il faut se méfier ? En 1488, un inquisiteur anonyme, dans un ouvrage intitulé Livre d’Alboraïque, comparait le nouveau-chrétien à la célèbre monture de Mahomet, mi-cheval mi-mule dévastant tout sur son passage.

Dans son acception première, le vocable « nouveau-chrétien » suppose un acte de conversion individuel, qui entérine à son tour l’acceptation par un homme du baptême.Néanmoins, ce qualificatif « nouveau », en s’appliquant pareillement aux enfants et aux descendants de ces convertis sans limite générationnelle,semble réactualiser sans cesse cet acte de conversion comme si la suspicion qui pèse sur le converti rejaillissait sur sa descendance.

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