Photographie de Gabrielle Geffroy, Gabrielle de Raigniac, Héloïse Dung

Cette photo a été prise dans la ville italienne de Venise sur la place Saint Marc, un des lieux les plus touristiques de la ville.
Venise est une ville invraisemblable construite à partir de 122 ilots, sur un marécage et des zones submergées. Cependant l’homme a utilisé des pieux de bois pour faire tenir sa ville sur la mer.
La photo montre également le moyen d’accès à cette place, on aperçoit, outre les installations de vente de souvenirs touristiques, un arrêt de vaporetto, lieu où l’on attend puis prend un bateau bus.

L’arrêt de vaporetto, San Zaccaria, est le croisement de différentes lignes : la 1, la 5.1, la N,…
Le passager doit composter son ticket à la manière du pass’ navigo à Paris. Le système de transport vénitien a donc des similitudes avec le système du métro parisien dans la mesure où il dessert assez efficacement la ville en mettant en place un système complexe d’axes qui convergent vers des pôles.
On peut cependant se demander si le système des vaporetto n’est pas uniquement au service des touristes. En effet, on ne retrouve ce système que dans les lieux touristiques et le ticket à la journée coûte une vingtaine d’euros, les Vénitiens semblant pour la plupart posséder leur propre bateau. Il y aurait alors plusieurs moyens de gérer sa mobilité à Venise.

Tout le long du canal on observe des boutiques de souvenirs identiques, la survie de tant de boutiques de ce genre indique l’importance du tourisme dans l’économie de Venise.
On observe également sur la photo des tréteaux et des passerelles. En effet, quand certaines conditions météorologiques sont réunies, un phénomène se déroule : l’acqua alta. C’est à dire que l’eau déborde du canal pour investir la ville. Les passerelles servent alors à permettre le déplacement malgré tout.

L’acqua alta, qui veut dire « haute marée » est un phénomène qui se produit essentiellement entre l’automne et le printemps. Le cas le plus extrême répertorié est advenu le 4 novembre 1966. L’eau avait alors plus de 194 cm par rapport à la normale. L’acqua alta, sur le lieu de notre photo serait donc un risque majeur puisqu’il s’agit d’un risque qui touche l’homme, les capitaux, et la culture. L’acqua alta est dangereuse si des personnes sont prises au piège par les eaux, d’autant plus que Venise est une ville à statut particulier dans la mesure où elle accueille chaque année 20 million de touristes. La grande marée peut aussi endommager le système d’accueil des touristes et abîmer les bâtiments historiques de Venise.
Pour prévenir ce risque et ainsi éviter une catastrophe de large ampleur, un système de prévision météorologique a été mis en place. Ce système permet alors de prévenir la population en cas de danger par le biais de sirènes placées stratégiquement dans la ville et d’installer, comme sur la photo, des tréteaux et passerelles pour permettre que le déplacement, notamment celui des touristes. Les acteurs de la gestion de ce risque sont donc principalement la ville de Venise et l’Etat.

Nous avons sélectionné cette photo car elle met en avant plusieurs aspects de Venise et permet ainsi de comprend certains enjeux liés à cette ville complexe.
Le vaporetto reste l’unique moyen de transport dans une ville où les voitures sont inutiles.
Mais, même si le transport traditionnel par voie fluviale a été conservé, Venise s’est modernisée comme en témoigne l’aspect de cette station de vaporetto qui se rapproche de celle d’un métro.
C’est ici l’aspect de prévention et surtout de protection mis en place par la ville de Venise qui nous a intéressé.
L’aspect rudimentaire de ces tréteaux face à l’ampleur du phénomène est étonnant. Le paysage vénitien ne doit pas, cependant, être dénaturé.
Il y a donc un juste milieu que Venise doit s’efforcer de trouver.

Gabrielle Geffroy, Gabrielle de Raigniac, Héloïse Dung
HK BL 2013-2014.