Photographie de Marie Englebert

Cette photographie représente le quartier chinois de la ville portuaire japonaise de Yokohama. Elle a été prise le 1er Février 2014 lors du Nouvel An chinois. Yokohama est la deuxième plus grande ville du Japon, après l’agglomération de Tokyo, avec plus de 3,7 millions d’habitants. En tant que premier port japonais, Yokohama est marqué par une large diversité de cultures et de communautés étrangères.

On constate une rupture centrale dans la photographie. La ville moderne, à droite, et l’architecture traditionnelle, à gauche, se confrontent. Les paraboles et câbles au sommet de la tour rouge moderne laissent supposer un bâtiment résidentiel, ou bien encore des bureaux. A l’inverse, le temple traditionnel vert et jaune traduit une fonction à la fois religieuse et sociale, réunissant les membres d’une même communauté (ici, chinoise). Tout en bas à droite, l’inscription « Coca-Cola » démontre la confusion des époques et des cultures : le contemporain se mêle à l’ancien, la culture américaine à la chinoise.

En réalité, la marque multinationale Coca-Cola est ici présente pour soutenir la fête du Nouvel An chinois – très symbolique aux yeux de la communauté asiatique, comme pour rappeler le Traité du commerce et navigation de 1859 entre le Japon et les Etats-Unis, qui permit à Yokohama de devenir une ville majeure. Cette fête révèle l’importance de ce quartier chinois au sein de Yokohama. Il est en effet le plus influent de tout le Japon et date d’il y a plus de 150 ans. Par là même, il fait office de quartier chinois de la banlieue de Tokyo (Yokohama est situé à seulement 30 kilomètres au sud de Tokyo, dans la baie de Tokyo) qui témoigne de la proximité géographique, économique, sociale et culturelle entre les deux agglomérations.

On remarque derrière la balustrade du temple une foule, venue assister aux divers spectacles et profiter de la fête. Celle-ci n’attire pas seulement la communauté chinoise et la population japonaise, mais également bon nombre de touristes (dont je faisais partie). On constate donc que Yokohama continue sa vocation multiculturelle, héritée d’une tradition de commerce maritime, tout en continuant son expansion dans des domaines socioéconomique, culturel et même politique en s’adaptant de manière dynamique et moderne à cette demande croissante d’immigrants venus s’installer dans une cité cosmopolite.

Mon choix de photographie s’est naturellement porté sur le Japon, pays singulier de mon année entre parenthèses en tant qu’étudiante d’échange, au cours de laquelle j’ai pu immortaliser des moments clefs de cette riche expérience.

Marie Englebert, HK Sainte-Marie Lyon