CONCLUSION : L’ÉQUATION RÉVOLUTIONNAIRE
Les révolutions sont pour la plupart d’entre elles des constructions / des rationalisations après coup de phénomènes contingents ; les historiens leur assignent des causes et des buts qu’ignoraient le plus souvent leurs acteurs. Apparue essentiellement au XIXème siècle, complétée au XXème siècle, la révolution anglaise ne déroge pas à cette règle. Elle décrit une série disparate de phénomènes disjoints dans l’espace et discontinus dans le temps. À une tentative d’unification des 3 royaumes, menée d’abord en solitaire par la couronne, puis poursuivie par une Église protestante en voie de confessionnalisation, succédèrent une révolution écossaise en 1637, puis une révolution irlandaise en 1641, et enfin une révolution anglaise en 1642. La République et l’Interrègne correspondent à partir de 1649 à une phase digestive : la Grande Bretagne et L’Irlande font pour la première fois l’expérience de l’unité ; elles se présentent aussi comme une grande puissance à l’instar des Provinces-Unies, de l’Espagne et de la France, qu’elles vont à moyen terme concurrencer et dépasser sur le plan de l’expansion coloniale. Au moment de la Révolution française, Jane Austen (une jeune fille de 16 ans) écrit dans son Histoire de l’Angleterre (1791) : « Les événements du règne de ce monarque sont trop nombreux pour ma plume, et le récit des événements (à l’exception de ceux que j’invente) ne m’intéressent pas ». On voit clairement là la place de la mort de Charles Ier dans la mémoire insulaire: elle constitue un tournant majeur que l’on ne saurait tout à fait oublier.
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