Contestations – France – Royaume-Uni – Pouvoirs
Introduction : Michel FIGEAC
Sujet de comparaison franco-anglaise. Jeu de miroir permanent. Chronologie : on aurait pu remonter aux années 1620 (pour comprendre les causes de la chute de Charles Ier et voir la mise en place de l’Etat militaro-fiscal sous Richelieu).
1640 : les 2 monarchies traversent troubles révolutionnaires et contestations politiques. En France, le « tour de vis » fiscal opéré par Richelieu et poursuivi par Mazarin est réputé en être la cause. « Vive le roi sans gabelle ». En Angleterre, l’idée monarchique survit à la révolution et à l’exécution de Charles Ier en 1649 et Charles II peut ignorer l’interrègne dans sa déclaration de Bréda en avril 1660.
1688 : éviction de Jacques II. Plus un coup d’Etat qu’une vraie révolution. On a dit que c’était le début de la monarchie constitutionnelle anglaise : erreur. Les droits régaliens du roi ne sont pas restreints immédiatement : il peut toujours convoquer et renvoyer Parlement. La permanence des chambres et la périodicité des élections sont plus tardives : quand les guerres avec la France obligent à renouveler les prêts avec la Banque d’Angleterre (l’Etat militaro-fiscal anglais se met en place entre 1688 et 1694). Le vrai tournant pour la monarchie vient en 1714, après la mort d’Anne. Pour se conformer au Settlement Act de 1701, qui réserve la couronne à des protestants, on va chercher les cousins Hanovre. Le Parlement est alors au centre du pouvoir.
La monarchie française connait une évolution différente. La lassitude des désordres de la Fronde aboutit à un consensus autour du pouvoir absolu. Après la mort de Mazarin, le roi gouverne sans principal ministre (« Je commençai à jeter les yeux sur toutes les diverses parties de l’Etat » expose Louis XIV dans ses Mémoires). Le programme architectural de Versailles illustre dans la pierre ce programme politique : la chambre du roi est au centre. Mais la monarchie absolue n’est pas le fait du seul Louis XIV, c’est le fruit d’une longue maturation dans l’esprit des Français.
Fin XVIIe : 2 modèles se font face. La 2e révolution anglaise favorise la mutation idéologique de l’Europe et elle marquera aussi l’opinion française. Le nom de John LOCKE y est attaché. En 1689, le face-à-face est aussi le début d’un conflit séculaire (Jean Meyer a parlé de « nouvelle guerre de Cent ans »), puisque la guerre de la Ligue d’Augsbourg commence (même s’il y a une longue période de paix après 1713).
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