Cette fiche de lecture porte sur les chapitres 1 à 4 de la 2e partie du manuel Armand Colin. Concentrée de la fin des guerres d’Italie à l’assassinat d’Henri IV, elle porte sur la construction de l’Etat au XVIe siècle, durant la période de la Renaissance et les guerres de religion. La première partie est fichée ICI et la troisième est fichée ICI.

La Construction de l’État monarchique de la première modernité (Gautier Mingous)

Chapitre 1 : Introduction

– Attention à la vision téléologique de la problématique sur cette période
Une historiographie répandue a une vision linéaire allant d’une monarchie contractuelle et consensuelle au moyen-âge à l’absolutisme du XVIIème siècle.
Période traitée ici : 1500 – 1610 avec guerres de religion 1562-1598
=> l’auteur souhaite revenir sur cette vision finaliste de l’histoire car les bouleversements sont nombreux, « le chemin pris s’est avéré sinueux ».

– Questionnements
Étoffement de l’administration royale au XVI ème siècle
> L’étude du système financier permet de « comprendre les outils mobilisés par les souverains pour asseoir leur pouvoir ».
Rapports entre pouvoir royal et autres institutions : parlements, Etats, villes
> Espaces de discussions, de rivalités qui nuancent l’idée de la toute puissance de la monarchie.
Influence des guerres sur la puissance politique des monarques.
=> Tâtonnements dans la construction de l’État monarchique, l’absolutisme n’est qu’un modèle parmi d’autres.

– Plan chronologique 
I. Les transformations de l’État monarchique de la Renaissance avec les rapports complexes avec les autres institutions du royaume.
II. Les troubles de l’Etat lors des guerres civiles et des crises multiples
III. La restauration de l’autorité royale sous Henri IV

Chapitre 2 : L’État monarchique de la Renaissance

Au XVIème siècle, le consensus est important pour la monarchie. Par le rôle d’arbitre entre intérêts locaux, elle gagne en autorité.
Pendant la Renaissance, création d’institutions judiciaires, financières et administratives de + en + centralisées.
=> Mais le mouvement d’affirmation monarchique n’est pas linéaire.

I. Les fondements du pouvoir monarchique à la Renaissance

I.1. Une autorité en cours de définition

– Nombreuses appellations pour définir l’autorité royale :
« Roi très chrétien »
« beau prince »
« primus inter pares »

– Références des penseurs du politique
Bible
Droit romain
Droit canon de l’Église
Philosophes politiques antiques comme Aristote

– Énumérations des pouvoirs royaux
Barthélémy de Chasseneuz, président au parlement d’Aix, dans son Catalogus gloriae mundi (1529) énumère 208 droits dont peut jouir le roi.
Jean Ferrault : 20 prérogatives
Charles de Grassaille : 45
=> Nombre limité = pouvoir limité

– Principes communs sur lesquels s’accordent la plupart des auteurs
Le roi prend les décisions.
>au dessus des parlements (Jean de Montaigne)
Il n’est pas soumis à la suzeraineté de l’empereur (Jean Feu, Jean Férault)

Opposition traditionnelle entre les juristes « absolutistes » et les juristes « constitutionnalistes » mais cette opposition est à nuancer.
Claude de Seyssel , juriste « constitutionnaliste »
> dans La Grande Monarchie en France (1519) il insiste sur trois freins à l’absolutisme :
– la religion : le roi doit se conduire en bon chrétien
– la justice : les parlements ont été institués pour « refréner la puissance absolue dont voudraient user les rois »
– la « police » (administration)
> mais, il est conscient qu’un roi a les moyens de dépasser ces freins. Donc, tout repose sur la bonne volonté du roi.
Guillaume Budé, humaniste « absolutiste »
>  Dans son Institution du Prince (1515-1522), il affirme que le roi a l’entière responsabilité du gouvernement.

– la seule soumission est due à « la loi divine qui a autorité de Dieu et non pas des hommes ».
=> Ainsi, le roi est à la fois absolu et soumis.
> Richesse des réflexions sur la monarchie pendant la Renaissance

I.2. L’exaltation du prince

– Héritage religieux ancien
Depuis 1469, appellation « roi très chrétien »
Rôle du roi dans réformes religieuses comme réforme des monastères à la fin du XVème s.

– Dimension messianique
Participation à la croisade = vue comme une mission du roi comme envoyé de Dieu
> Devises « Missus a Deo » (envoyé de Dieu ) sur les étendards des Français qui entrent à Florence en 1494.

– Mise en avant du corps du roi
Visages individualisés sur les pièces de monnaie
> Louis XII = le premier qui apparaît de profil en 1514 sur les testons, pièces d’argent avec la tête du roi.

– « Héroïsation » du roi avec références mythologiques
Image d’Hercule pour François Ier.
Louis XII se fait représenter en dieu Mars à Milan en 1499

– Glorification royale par des statues
Statue équestre de François Ier à Rouen

– Expression « sa majesté », originaire des ambassadeurs italiens, s’impose sous François Ier.

– Mise en valeur des qualités physiques du roi
Essor des portraits royaux au XVIème s
> Portrait de François Ier par Jean Clouet vers 1530

  • roi de face, tête légèrement inclinée, sourire, regard vers spectateur, une main sur l’épée, l’autre sur un gant
  • couronne en arrière plan sur tenture
  • costume luxueux et bouffant, ce qui accentue la stature

= >  tableau pour entretenir splendeur du roi, par ailleurs en difficulté sur la scène internationale.
> Nombreux portraits flatteurs d’Henri II
Descriptions élogieuses d’Henri II par les ambassadeurs vénitiens présents à la cour de France : « Henri a une haute stature. Il est fort bien proportionné […] un beau front dégagé sous une chevelure noire… »

– Qualités intellectuelles
Guillaume Budé espère que le règne de François Ier sera celui des « bonnes lettres »
François Ier s’adonne à la poésie et à l’histoire, il fait traduire de nombreux auteurs antiques, enrichit sa bibliothèque et pratique le mécénat des artistes.
> Fresque du château de Fontainebleau où François Ier est représenté chassant l’ignorance.

– Cérémonies ritualisées
Entrées dans les villes
> Henri II effectue 23 entrées urbaines en 1548 et 1551
=> Références bibliques (entrée du Christ à Jérusalem) et antiques (triomphe à la romaine)
> Ces entrées sont mises en scène comme à Rouen en 1550 avec spectacles de théâtre représentant des héros antiques qui donne une dimension mystérieuse.

I. 3. Un roi de guerre

– Guerre = source de souveraineté et de puissance pour la monarchie.
Politique expansionniste vers l’Italie de 1494 au traité de Cateau-Cambrésis en 1559 : 11 épisodes guerriers, 4 rois (Charles VIII, Louis XII, François Ier, Henri II)
> outil d’affirmation à l’intérieur et à l’extérieur (vis à vis des Habsbourg)

– Roi = premier chevalier du royaume
Il participe aux batailles, doit se distinguer par sa bravoure.
Statut militaire assoit l’autorité de François Ier qui devient roi durant les guerres d’Italie
> stature athlétique et éducation militaire
> à la tête d’une armée de 40000 homes, conquête du Milanais en août-septembre 1515

  • Il cherche d’abord à user de diplomatie, mais échec => combat très violent . 15000 morts, dont 8000 côté français.

D’après Symphorien Champier, biographe de Bayard, François Ier se fait adouber chevalier par Bayard à l’issue du combat ( légende?)
> Pour Nicolas Leroux, Marignan a valeur de « sacre militaire »

– Echec militaire = conséquences politiques
Capture de François Ier à Pavie et captivité à Madrid = > rançon importante qui désorganise les finances de la monarchie.

– Composition des armées royales en trois ensembles : la cavalerie, l’infanterie et l’artillerie.

  • La cavalerie

> Cavalerie lourde avec grande lance, épée et armure complète = > Puissance de choc des chevaux lancés à toute allure
> Archers à cheval qui entourent cavalerie lourde.
> Cavalerie légère (arquebusiers à cheval, pistoliers à cheval…)
=> Capitaines = moyenne et haute noblesse

  • L’infanterie

> mercenaires professionnels et volontaires, souvent étrangers (piétons suisses, lansquenets allemands…) ou du sud-ouest (Gascons, béarnais et basques dans l’armée d’Henri II)

  • L’artillerie

> de plus en plus importante avec l’essor des armes à feu.
> rôle fondamental dans la fortification du royaume

– Administration de la guerre

  • L’Ordinaire des guerres gère les frais liés à l’entretien des troupes permanentes

> 2 trésoriers de l’Ordinaire des guerres affectent les recettes de la taille au paiement de la « gendarmerie ».
> des intendants sont chargés de recueillir les contributions de la population et réprimer les désordres des soldats.
=> En 1549, le taillon, un nouvel impôt est établi pour augmenter la solde des cavaliers.

  • L’Extraordinaire des guerres entretient les troupes non permanentes (mercenaires…)

– Désordres des soldats en rupture de ban
Le « roi Guillot » pendant la sixième guerre d’Italie.
> c‘est un gentilhomme, Guillaume de Montclou à la tête de 2 ou 3000 hommes qui ravage l’Auvergne, le Bourbonnais, le Poitou et le Limousin en 1523

– Victoires militaires permettent d’accroître prestige et puissance.
Conquêtes des trois évêchés de Toul, Metz et Verdun par Henri II en 1552.
En 1558, Calais est reprise à l’Angleterre.

– Activités diplomatiques permettent aussi d’asseoir l’autorité royale
Rencontre au Camp du Drap d’Or entre François Ier et Henri VIII en 1520
Alliance de François Ier et de Soliman le Magnifique en 1536 pour affaiblir Charles Quint
Essor des ambassades pendant la Renaissance.

– Traités de paix permettent de d’affirmer l’action des rois.
Traité de Cateau-Cambrésis est catastrophique pour la France car elle perd de nombreux territoires mais renforce puissance d’Henri II avec le mariage de sa fille Elisabeth avec le roi d’Espagne Philippe I et de sa sœur Marguerite avec Emmanuel-Philibert de Savoie.
Après les traités de paix, nombreuses fêtes organisées dans le royaume en l’honneur du roi.
> C’est d’ailleurs dans ce contexte qu’Henri II meurt lors d’un tournoi.

II. Le renforcement de l’appareil monarchique

Au XVIème siècle, renforcement de l’administration avec une croissance de l’activité légiférante.

II. 1. Une structure de gouvernement en gestation

– Principal organe de gouvernement sous la Renaissance = Conseil du roi.
Mais pas de règles de fonctionnement ou d’organisation stricte. Le roi ne peut pas prendre ses décisions seul au risque de tomber dans la tyrannie : il écoute, puis décide ou tranche entre les différents avis avec un rôle d’arbitre.

– Ce conseil est partagé en plusieurs groupes : le Grand Conseil (environ 40 personnes, dont connétable, chancelier, amiral, princes de sang, cardinaux…) et le Conseil privé (6 participants ou moins choisis par le roi)

– Parmi les conseillers, un conseiller favori qui mène les Conseils et organise les audiences royales
Anne de Montmorency est conseiller principal de François Ier  dans les années 1530 pour une décennie.
> S’impose suite à la défaite de Pavie, le roi lui confie de remettre la rançon pour récupérer ses deux fils laissés en orage à Madrid.
> Il devient connétable en 1538
> Chute en 1541 suite à l’échec des négociations avec Charles Quint et des rivalités.

– Rôle du chancelier
Mal connu : formalisation des textes de lois mais exclu des affaires militaires
Influence augmente avec multiplication des lois.

– Apparition de nouvelles fonctions sous Henri II
L’office des secrétaires (appellation « secrétaire d’Etat » en 1558)
>4 secrétaires sous Henri II : Guillaume Bochetel, Claude de l’Aubespine, Cosme Causse, Jean du Thier.
Contrôleurs généraux des finances et intendants des finances

II. 2. Servir la monarchie dans les provinces

– Nombreux voyages des rois dans les provinces

– Gouverneurs de province
Choisis parmi la famille royale ou la très haute noblesse
Pouvoirs militaires et financiers.
Tout un réseau de relations utile pour la monarchie

– Renforcement du lien entre le roi et la noblesse provinciale moyenne, bien implantée.
Il leur accorde des titres comme le collier de l’ordre de Saint Michel (créé par Louis XI)

– Correspondances avec les représentants des villes
Création d’un service de poste royale par Louis XI en 1464

II. 3. État financier, État de justice ?

– L’État monarchique de la Renaissance repose encore sur la théorie que le roi « doit vivre du sien », c’est à dire des revenus de son domaine, mais de nombreux impôts sont créés pour couvrir les besoins.

– Finances
Trois impôts principaux : taille, gabelle, aides
> Taille permet de financer la guerre.
> Gabelle sur le sel mais manque d’efficacité des systèmes de relève
> Aides sur les marchandises et les boissons
Pour couvrir les dépenses, l’État doit emprunter, comme aux marchands banquiers de Lyon.
Création du Trésor de l’épargne par François Ier.
Sous Henri II création du corps des Trésoriers généraux et des contrôleurs généraux, puis des surintendants des finances.
=> Objectif : maîtriser les ressources de la Couronne en cette période de besoins financiers accrus.

– Justice
En tant que « roi très chrétien », le roi peut rendre la justice.
Parlements institués au XVème et XVIème siècles.
> Décentralisation de la justice royale dans les provinces.
> L’ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539 rappelle les différentes étapes d’un procès et cherche à accroître le nombre d’affaires traitées par les parlements.
Henri II crée les sièges présidiaux en 1552 (entre parlements et juridictions inférieures)
Nombre croissant d’officiers => renforcement de l’autorité royale

III. Une « monarchie républicaine » ?

C’est une expression de l’historien James B. Collins.

III.1. Dialoguer avec le prince

Voir Albert Rigaudière, Penser et construire l’Etat dans la France du Moyen Age (XIIIe-XVesiècles) et Bernard Barbiche, Les institutions de la monarchie française à l’époque moderne (XVIe-XVIIIe siècle)

– Etats généraux
Convoqués en 1484 (régence après décès de Louis XI) puis ne sont pas convoqués jusqu’aux guerres civiles de 1560.

– Assemblées de notables non élus composés d’officiers de justice
Sous Louis XII, en 1506, pour organiser le mariage de Claude de France et de François d’Angoulême.
En 1558, pour résoudre problème financier suite au désastre de Saint Quentin…

– Etats provinciaux
Assemblées réunies par le roi pour lui présenter les doléances et organiser l’impôt.
Activité judiciaire grandissante mais poids politique limité : seul le roi peut les convoquer.

– Parlements
Composés d’officiers royaux : en général, ils soutiennent la politique monarchique.
=> Philippe Hamon parle d’une « monarchie du consensus » : les institutions sur lequel s’appuie le roi servent avant tout à entériner ses propres choix avec des faveurs, des dons et des privilèges.
Ce consensus s’effrite à partir des années 1550 avec dégradation sociale et religieuse.

III. 2. La diffusion d’une parole politique royale

– Le roi législateur : l’œuvre politique des rois se mesure à leur nombre d’édits et d’ordonnances.

– Imposition d’une langue pour le royaume
1490 : édit de Moulins = > langue maternelle pour les interrogatoires et les procès verbaux
1510 : Louis XII décide la rédaction des actes de justice dans la langue parlée
Août 1539 : ordonnance de Villers-Cotterêts, 192 articles = > Obligation de déclarer naissances et décès dans chaque paroisse , uniformiser les pratiques juridiques, utilisation du « langage maternel français » pour tous les documents officiels

– Outils de communication royale
Utilisation du cri public
Diffusion de l’imprimerie qui accroît la portée de la parole de la monarchie.
Cérémonies : processions publiques à à l’image des triomphes romains.

III. 3. La tentation absolutiste de la monarchie

Voir Arlette Jouanna, Le pouvoir absolu: Naissance de l’imaginaire politique de la royauté, Gallimard (21 mars 2013)

– Tentative de contrôle de l’Église catholique
Août 1516 : signature du Concordat de Bologne entre François Ier et Léon X
> chapitres et monastères amputés de leur droit d’élection
> officialise le prélèvement de l’impôt sur les revenus du clergé, les décimes, reversé au Trésor royal (10 % des recettes de la monarchie sous François Ier)
=> opposition du parlement de Paris qui refuse d’adopter le concordat pendant deux ans.

– Le « coup de majesté » de l’été 1527 au parlement de Paris lors de la condamnation par contumace du connétable de Bourbon qui s’était révolté contre le roi.
Mise en scène et luxe pour mettre en valeur le roi
C’est le chancelier Antoine Duprat qui lit l’arrêt du roi déclarant Charles de Bourbon coupable de lèse-majesté à la place de Charles Guillart, président du parlement, qui le signale au roi dans un long discours.
> Le roi vexé quitte le parlement et rédige un édit qui limite les pouvoirs du parlement et lui interdit d’apporter des modifications à la législation royale.
= > mais plus symbolique que réel changement.

Chapitre 3 : Guerres civiles et troubles de l’État

Des années 1560 à 1590, guerres à l’intérieur du royaume, déchirures confessionnelles, périodes de régence et de minorité royale

=> affaiblissement de la monarchie et recherche de solutions de l’État monarchique pour ne pas disparaître.

I. Une monarchie affaiblie dans un royaume en crise

– 10 juillet 1559 = mort accidentelle d’Henri II
Cet événement introduit période de minorités royales et de régence, difficultés financières et guerres de religion.

I.1. L’État face à un monde renversé

– Contexte de la Réforme venant d’Allemagne et de Suisse.
Peu de problèmes en France jusqu’à l’affaire des placards en 1534 qui est suivie de graves répressions.

– Le calvinisme se répand et les « hérétiques » sont punis.
Edit de Fontainebleau (1540) sous François Ier : les protestants seront punis par le bûcher.
Durcissement de la politique contre les protestants sous Henri II qui touche tous les milieux
>1559 : exécution d’Anne du Bourg, conseiller au parlement de Paris

– Malgré la violence, le mouvement continue à se développer et devient de + en + visible
Multiplication des églises « dressées » : 6 en 1555, + de 100 en 1559, 650 en 1561.
Mai 1558 : plusieurs milliers de protestants parisiens, parmi lesquels Antoine de Bourbon, roi de Navarre,  se réunissent au Pré-aux-clercs pour chanter des psaumes en plein air.

– Or, le pouvoir monarchique est fondé sur la foi catholique.
A la mort d’Henri II, le véritable pouvoir est aux Guise, ducs de Lorraine, les oncles de Marie Stuart, épouse de François II.
Là, une partie de la noblesse se convertit au calvinisme pour des raisons politiques.
> Des gentilshommes protestants, menés par La Renaudie, prévoient un enlèvement du roi pour le soustraire à l’influence des Guise, jugés usurpateurs en mars 1560
=> Echec de l’opération, les meneurs sont exécutés et Catherine de Médicis s’engage dans une politique d’apaisement.

– A la mort de François II en décembre 1560, Catherine de Médicis assure la régence car Charles IX n’a que 10 ans. Elle bâtit sa politique de conciliation avec son chancelier Michel de L’Hospital.
13 décembre 1560, convocation des Etats Généraux (pas réunis depuis 1484) mais aucune décision religieuse n’en ressort.
19 avril 1561, un édit accorde une liberté de conscience dans le domaine privé
=> 17 janvier 1562 : édit de tolérance de Saint Germain en Laye
Les protestants ont le droit de se rassembler pour célébrer leur culte dans les faubourgs des villes sous la surveillance des officiers royaux.
Ils ne doivent pas s’attaquer aux symboles catholiques
Mais le duc de Guise s’oppose à cet édit.

I.2. L’impossible pacification du royaume

– 1er mars 1562 : massacre de Wassy => début du cycle des 8 guerres de religion jusqu’en 1598

A propos des guerres de religion, voir Les guerres de Religion en France (1559-1629). Cette fiche contient également des liens vers des sources et des ressources présentes sur la Cliothèque.

– 1ère Guerre : opposition François de Guise (catholique) / prince de Condé et amiral de Coligny (protestants)
Fin des combats = mort de François de Guise, tué par le protestant Poltrot de Méré en février 1563.

– Volonté royale de pacifier le royaume 
Edit d’Amboise, le 19 mai 1563 : liberté de conscience, liberté de culte dans certaines villes et réhabilitation du prince de Condé.
> Des commissaires sont désignés pour veiller à la restitution des biens volés et régler les contentieux locaux entre protestants et catholiques
Apogée de l’entreprise monarchique de pacification = tour de France royal organisé par Catherine de Médicis entre janvier 1564 et mai 1566.
> Les entrées dans les villes = occasion de fêtes et de célébrations : Ronsard compose plus de 2000 vers pour le carnaval organisé à Fontainebleau
Volonté de reprendre en main les villes par l’édit de Crémieu en juillet 1564 : le roi cherche à contrôler les élections des corps des plus grandes villes (où se trouvent un évêché, un parlement ou un présidial) et en retour, il accorde aux villes des tribunaux de commerce, des consulats…

– 2ème guerre : en septembre 1567, les protestants rassemblés autour du prince de Condé tentent d’enlever le prince pour le soustraire à ses mauvais conseillers = > réponse militaire.
Paix de Longjumeau le 23 mars 1568 rétablit l’édit d’Amboise.

– Changement de politique royale en septembre 1568 : les ordonnances de Saint Maur déclarent les protestants « criminels de lèse-majesté et perturbateurs de l’ordre public » => 3ème guerre
Violences iconoclastes : églises saccagées par les protestants.
Armées royales commandées par Henri d’Anjou, frère de Charles IX
> il remporte la bataille de Jarnac le 13 mars 1569 : mort du prince de Condé
27 juin 1570 , Coligny bat les royaux à Arnay-le-Duc.
= > Edit de Saint Germain le 8 août 1570 favorable aux réformés.

– Volonté d’affirmer la paix (1571-1572)
Organisation du mariage de Marguerite, sœur du roi, avec Henri de Navarre, principal chef protestant.
Coligny est intégré au conseil du roi en septembre 1571
=> Mais le parlement s’oppose à la politique royale, les tensions et les haines continuent : attentat contre Coligny aux lendemains du mariage de Marguerite et Henri en août 1572.

I.3. Le temps des ruptures et des contestations

– 22 août 1572 : Attentat raté contre Coligny
Les chefs protestants présents à Paris pour le mariage d’Henri de Navarre réclament que justice soit faite.
Le roi, de peur que la guerre civile ne reprenne, décide l’élimination de tous les chefs protestants, Coligny en tête.

– le 24 août aux premières heures du matin, l’Amiral de Coligny et les autres chefs protestants sont tués, surpris dans leur sommeil, puis s’en suit des exécutions populaires en nombre : c’est le massacre de la Saint Bathélémy.
Près de 3000 victimes à Paris
D’autres « Saint Barthélémy » se déroulent dans les grandes villes du royaume = > près de 10000 protestants tués au total.
Le roi tente de « légaliser » le massacre en faisant accuser Coligny d’un complot

– Les protestants rescapés prennent les armes et se réfugient à La Rochelle qui subit le siège des armées royales de novembre 1572 à juillet 1573.

– Saint-Barthélémy = tournant dans l’opinion des protestants vis-à-vis du roi : jusque-là, ils pensaient qu’il était mal conseillé, après ils le considère comme un tyran.

– 30 mai 1574, Charles IX meurt et Catherine de Médicis reprend la régence en attendant le retour de son fils Henri III qui avait été élu roi de Pologne.

– Des nobles catholiques se joignent aux protestants pour dénoncer les dysfonctionnements de la monarchie et réclamer la tenue d’Etats généraux.
Henri de Montmorency-Damville, gouverneur du Languedoc, prend la tête du mouvement.
François d’Alençon, dernier fils de Catherine de Médicis rejoint aussi le mouvement.

– Paix d’Etigny, ou paix de Monsieur = défavorable au roi, le culte réformé est autorisé partout sauf à Paris et autant de magistrats protestants que catholiques devront siéger dans les parlements.
> Mais paix éphémère car les catholiques, même ceux qui s’étaient révoltés, sont outrés par tous ces droits pour les protestants.

– Etats Généraux de Blois l’hiver 1576-1577 débouchent sur l’impossibilité de coexistence pacifique entre les deux confessions et la résistance à un partage du pouvoir entre les Etats et le roi.

II. Un roi en quête de majesté

– Alors qu’il a une bonne image de roi chevaleresque dont on espère beaucoup à son arrivée au pouvoir en 1574, Henri III est en grande difficulté politique, militaire et financière en 1576.
Pour redorer l’image royale, il veut imposer le respect par l’instauration d’une exaltation de la majesté royale.

II. 1. Penser l’État monarchique au coeur des troubles

– Louis Le Roy réaffirme la prééminence du système monarchique sur tous les autres régimes dans De l’excellence du gouvernement royal (1575)
Selon ni le peuple « non expérimenté », ni les magistrats ne sont capables de participer à la gestion du pouvoir.
> Le roi apparaît comme un modèle vertueux et un justicier qui doit châtier ceux qui menaceraient la paix du royaume.

– Pour Bodin, en 1576, dans les Six livres de la République, le roi ne doit obéir qu’à Dieu.
Il est délié des lois, même de ses propres ordonnances.

– Montaigne, dans ses Essais, les sujets doivent obéir à la loi et même si le système est imparfait, les changements dans le système politique constitueraient un danger.

– Influence de la pensée de Tacite d’un gouvernement centré sur la prudence et le secret du souverain.
Pensée des Florentins Guichardin et Machiavel lus par Henri III
Cette appétence pour le secret conduit à la notion de « raison d’Etat » qui s’épanouira dans les décennies suivantes.

II.2. La souveraineté néoplatonicienne d’Henri III

– Volonté de sacraliser la personne royale sous Henri III

– Moyens de sacralisation
Mise en valeur du lien privilégié entre le roi et Dieu
> Hymne Te Deum pour les événements monarchiques
Difficultés pour accéder à la chambre du roi ou à sa table
> roi = invisible pour le plus grand nombre
> l’accès au roi n’est plus un droit, mais un privilège accordé à certains élus.
Image d’un souverain pénitent
> Processions où Henri III se met en scène vêtu d’un longue robe et d’une cagoule en train de s’infliger des coups de fouet…
> iconographie où il est représenté avec austérité.

– Volonté de s’entourer d’un nombre restreint de seigneurs
Création en 1578 du nouvel ordre du Saint Esprit.
> 26 chevaliers dont Louis de Gonzague, duc de Nevers

– Les chevaliers s’engagent à vivre dans la religion catholique et à obéir au roi.
Faveurs distribuées aux « mignons »
=> mécontentement des grands seigneurs exclus des faveurs : accusation d’homosexualité plus pour des raisons politiques que personnelles.
Réforme de l’administration
> Conseil privé et d’Etat qui se réunit quotidiennement pour traiter de la justice, la police et les finances.
> Secrétaires d’État et des finances = « cheville ouvrière de l’administration royale »

II.3. Un difficile travail de réformation du royaume

– Problème financier
Guerres civiles ont provoqué une augmentation de la dette : 101 millions de livres tournois 1576, 133 millions en 1588
Instauration de nouvelles taxes => mécontentement, surtout à Paris.
> Demande au clergé de participer à l’effort financier

– Volonté de renouer le dialogue avec instances locales

=> efforts du souverain pour sacraliser sa personne sont vains. Il est impopulaire à cause de ces réformes fiscales, incompris, jugé suspect par de nombreux catholiques.

III. Les ligues face au Prince

– A la mort d’Henri III, pas de descendants = > fin de la branche des Valois.

Voir Gauthier Aubert, Révoltes et répressions dans la France moderne, Armand Colin, 2015

III.1. Révoltes et révolutions : un Etat ligueur ?

– Ligue = regroupement nobiliaire de défense du catholicisme réuni autour d’Henri de Guise.
.En 1584, elle veut empêcher Henri Bourbon de Navarre, protestant, de monter sur le trône car, avec la mort du duc d’Anjou, c’est lui qui devient l’héritier.

– Huitième guerre de religion commence en 1584
Début favorable aux catholiques
> 7 juillet 1585 : Edit de Nemours supprime liberté de culte et de conscience, retire les places de sûreté aux protestants et écarte le roi de Navarre de la succession
> Provoque la prise d’armes des protestants autour d’Henri Bourbon avec des mercenaires étrangers.
> En mai 1588, le roi est contraint de céder la capitale aux ligueurs => Perte de l’autorité royale
Convocation des Etats Généraux le 16 octobre 1588 à Blois
> L’Edit d’Union signé à Rouen en juillet 1588 modifie la loi salique en excluant un hérétique de la succession au détriment de la primogéniture mâle.

III.2. La désacralisation de la figure royale

– Etats généraux de Blois = sursaut destiné à réaffirmer l’autorité du roi
Henri III décide d’éliminer les chefs de la Ligue (« coup de majesté de Blois »)
> 23 décembre 1588 : le duc de Guise est assassiné au château de Blois par la garde rapprochée du roi, le lendemain, c’est son frère le cardinal de Lorraine et plusieurs nobles ligueurs sont arrêtés pendant les Etats généraux.
Cet assassinat est présenté comme acte de justice royale.
=> Mais effet contraire : La personne du roi est désacralisée, soulèvement de nombreuses villes

– Soulèvement des représentants de l’Église.
En janvier 1589 , la faculté de la Sorbonne délie le peuple du serment de fidélité et d’obéissance dû au roi.
Le pape Sixte Quint lance un monitoire contre Henri III et le menace d’excommunication
= > le roi est vu comme un tyran (nombreux pamphlets)

– Rapprochement d’Henri III et d’Henri de Navarre
=> Le roi est assassiné le 1er août 1589 (pamphlets qui justifient l’assassinat)

A ce stade, la monarchie est tiraillée entre deux rois :

  • Charles (X) soutenu par la Ligue
  • Henri (IV) désigné par le roi assassiné

III. 3.  Le triomphe de la raison politique

– Henri de Bourbon, soutenu par les proches d’Henri III, monte sur le trône sous le nom d’Henri IV.

– Mais, pour les partisans de la Ligue, roi = Charles, cardinal de Bourbon, oncle d’Henri.
Nombreuses villes ligueuses : Amiens, Dijon, Nantes, Lyon, Le Mans, Toulouse…

– Septembre 1589, victoire d’Arques près de Dieppe pour les armées d’Henri IV, puis succession de victoires.
Nombreux pamphlets qui exaltent la nouvelle légitimité du roi grâce aux armes.
Blocus de la Seine de mai à août 1590 pour obtenir la reddition de Paris par la faim : près de 30 000 victimes => échec d’Henri IV

– Printemps 1590 : mort de Charles de Bourbon + 25 juillet 1590 : conversion d’Henri IV au catholicisme = > plus d’opposition réelle au pouvoir d’Henri IV.
=> Premières années du règne = reconquête politique et militaire du royaume
En s’imposant face aux ligueurs, Henri IV a mis fin à cette période de guerres civiles.

Chapitre 4 : Henri IV et la restauration de l’autorité monarchique

I. Pacifier le royaume

– Conversion et sacre d’Henri IV ne signifient pas la fin des guerres civiles. Pour affermir son autorité, il lui faut assurer la paix.

I.1. La reconquête du royaume et le rétablissement de la paix

– Malgré la trêve accordée par le roi et la promesse de pardon, les ralliements au roi sont longs et accompagnés de négociations.
Le capitaine Vitry, gouverneur de Meaux, se rallie au roi en échange de la transformation de sa seigneurie en baronnie  et du droit de porter une fleur de lys à ses armoiries.
> Les autres villes suivent peu à peu le mouvement.

– Pour rallier les chefs de la Ligue
Deux outils :

  • Clémence royale et confirmation du maintien des privilèges et pouvoirs.
  • Argent : Henri IV a déboursé 32 millions de livres pour acheter des ralliements.

– Derniers soulèvements à la fin des 1590’s
Croquants dans le Limousin et le Périgord à l’automne 1593
> Après échec de la négociation, une armée dirigée par le gouverneur du Limousin, Chamberet, est envoyée pour écraser les paysans.
Pillards au solde du baron de la Fontenelle en basse Bretagne

– Guerres extérieures
Henri IV déclare la guerre à l’Espagne
> Paix signée à Vervins le 2 mai 1598 avec l’Espagne et la Savoie.

I.2. La politique mémorielle d’Henri IV

– L’article premier de l’Edit de Nantes affirme que « la mémoire de toutes les choses passées d’une part et d’autre » devait à présent s’éteindre.

– Pour Henri IV, l’amnésie mémorielle est indispensable à la pacification.
Condamnations cassées à l’encontre des rebelles

– Par contre, mise en valeur du souvenir des succès d’Henri IV : reconquête de Paris…

– Portrait négatif du dernier Valois mise à profit dans l’historiographie pour glorifier le nouveau souverain.
Agrippa d’Aubigné dans son Histoire Universelle le présente comme un homme inapte au gouvernement.
Sully dans ses Mémoires le décrit comme un roi irrésolu et paresseux dans les affaires de l’État, ayant provoqué des révoltes par une politique de faveurs scandaleuse.
=> Par opposition, Henri IV est vu comme envoyé par Dieu pour restaurer la paix

I.3. Le régime de tolérance civile

– 30 avril 1598 : Edit de Nantes
Très célèbre pour la postérité, mais passe inaperçu à l’époque.
Peu d’innovations par rapport aux précédents édits, même moins libéral que ceux de 1562 et 1576.
> culte protestant toujours interdit à Paris
> culte catholique rétabli dans tout le royaume
Peu à peu, les parlements acceptent l’édit, mais pas immédiat.
> Le Parlement de Rouen ne le reconnaît que le 5 août 1609.
Si ce texte a été accepté, alors que les autres édits ne l’ont pas été,  c’est parce qu’il est le fruit d’un pouvoir préalablement affirmé et reconnu comme un Etat de raison au  dessus de tous les partis.

II. La réaffirmation du pouvoir monarchique

II.1. Souveraineté retrouvée et soumission au pouvoir royal

– Au début des années 1590, Henri IV garde les hommes forts du gouvernement d’Henri III ministres, secrétaires d’état…)
Cheverny reste chancelier jusqu’en août 1599.

– Peu de concertation avec les organes représentatifs du royaume : aucune convocation des Etats Généraux…

– Idée du stoïcisme chrétien : la lutte contre les passions et la soumission au prince constituent les conditions nécessaires à l’ordre social et la liberté.
Dans son Traité de la Majesté de France publié en 1597, Pierre Poisson de la Bodinière compare les Français à des « mouches à miel » disciplinées et industrieuses qui doivent aimer leur Prince et se tenir prêts à mourir pour lui.
Charles Loyseau, jurisconsulte et ancien ligueur, pousse à l’extrême cette exigence d’ordre et d’obéissance au souverain.

– Remise en ordre financière
Suite aux guerres de religion, l’État est très endetté
Objectif dont Henri IV charge Sully : faire rentrer de l’argent sans alourdir la pression fiscale des campagnes
> La taille n’est pas augmentée
=> Cet effort de justice accroît la popularité du souverain.
> augmentation des impôts indirects et recettes extraordinaires
>taxe sur les marchandises entrant dans les foires.
>procès contre les financiers malhonnêtes (lourdes amendes)
>mariage avec Marie de Médicis pour alléger la dette envers les créanciers florentins.
=> Période de prospérité retrouvée

II.2. Un Etat d’offices ?

– Place centrale aux officiers
Vente de cette charge = permet de faire rentrer de l’argent.

– Création de la Paulette (ou droit annuel)
Cette taxe permet aux officiers de transmettre automatiquement leur office, comme toute propriété.
A favorisé l’ascension d’une nouvelle noblesse (la noblesse de robe)
Entraîne une augmentation du prix des offices
– ex : prix d’une charge d’auditeur à la Chambre des comptes de Paris => 12 000 livres en 1594, 80 000 livres dans les 1630’s
=> Multiplication des offices, deux objectifs : financier et renforcement du pouvoir royal ( restauration des assises sociales de la monarchie)

II. 3. La nouvelle alliance du roi et de ses villes

– Volonté royale de contrôler les anciennes villes ligueuses
Lyon
> nombre des échevins limité en 1595 : un prévôt des marchands et quatre échevins au lieu des 12 conseillers de ville
Paris
> épuration du collège des magistrats municipaux par Henri IV
> édit de Compiègne (mai 1594) : le roi recommande au corps électoral le personnage qu’il trouve le plus approprié pour occuper le poste.

– Nombreux chantiers pour affirmer la place du roi à Paris.
Le Louvre où Henri IV fait élever la galerie du bord de l’eau destinée à faire la jonction avec le palais des Tuileries.
> Les murs de la galerie sont ornés des rois et reines de France ayant régné depuis Saint Louis (dont descend Henri IV) = > Volonté de légitimer le pouvoir d’Henri IV
Place royale (actuelle place des Vosges)
> façades épurées, maisons luxueuse pour des officiers et nobles de robe => attachement à la Couronne.
> Pavillon de la reine au nord et pavillon du roi au sud

III. Une monarchie toute puissante ?

Malgré pacification du royaume, maintien de fortes tensions tant à l’extérieur qu’à l’intérieur.

III.1. Une propagande royale puissante et efficace

– Forte propagande : image idéalisée du nouvel ordre (affiches, poèmes, chansons…)

– Propagande dès les 1590’s pour la lutte contre la Ligue.
Imprimés
Gravure représentant le roi en armure tenant par la main une femme couronnée avec une robe couvertes de lys de France et s’apprêtant à frapper un monstre qu’il maintient au sol sous son pied droit. Le monstre a les trait de Jacques Clément, l moine régicide d’Henri III.
Huile sur toile Henri IV en Hercule par l’atelier Toussaint Dubreuil vers 1600 : le roi piétine l’hydre, symbole de la Ligue terrassée.
Médaille, statues…
=> à la gloire d’un souverain victorieux qui libère le royaume de la Ligue, une imagerie qui mobilise les figures mythologiques et antiques (Hercule, Alexandre…)

– A partir de 1600, propagande à la gloire de la personne du roi et royaume apaisé.
L’Astrée d’Honoré d’Urfé, dédié au grand roi de « valeur » et de « prudence », propose une vision idyllique de la vie champêtre pacifiée.
L’agronome Oliviers de Serres dans son Théâtre de l’agriculture évoque un peuple apaisé, plaçant entre les mains du roi ses espoirs d’une vie guidée par la justice et la paix.
=> Temps de prospérité retrouvée (« poule au pot ») grâce aux efforts du souverain.

III. 2. La monarchie face aux remises en question et aux tensions internationales

– Volonté de marginaliser politiquement et géographiquement l’aristocratie pour imposer son autorité.
Duc d’Epernon = > Château de Cadillac, près de Bordeaux.
Le connétable Henri de Montmorency => construction du futur port de Sète.

– Certains nobles trahissent
Charles de Biron, maréchal et gouverneur de Bourgogne, arrêté en 1602, enfermé à la Bastille, puis exécuté car il cherchait à soulever le Périgord et le Limousin et à s’allier avec les Espagnols.
L’ancien ligueur La Fontenelle est arrêté et exécuté place de Grève car il avait projeté de livrer des places du royaume aux Espagnols.

– Guerres extérieures
La France entre en guerre contre la Savoie (1600) : la France obtient la Bresse, le Bugey, le Valromey et le pays de Gex.

– Pour éviter les querelles à sa succession, Henri IV décide de faire sacrer Marie de Médicis à Saint Denis le 13 mai 1610.
Dernier sacre d’une reine sous l’Ancien Régime
But : assurer stabilité du pouvoir royal en cas d’absence du souverain (guerres…)
=> Stabilisation et renforcement du régime sous Henri IV

III.3. L’État face à la crise du régicide

– 14 mai 1610 : attentat contre Henri IV par François Ravaillac
Un exalté venant d’Angoulème.
Le corps est rapidement rapatrié au Louvre

– Communication royale de la morts du roi.
Chevaucheurs royaux envoyés dans toutes les provinces
> en 24 heures, la nouvelles est connue dans les villes entre 50 et 150 km
> Le 17 mai, toutes les villes du Bassin parisien sont au courant
> le 21 mai, les cités du bas Languedoc sont atteintes.
Le pouvoir royal invite les gouverneurs, présidents de parlements … à maintenir le calme
L’assassinat d’Henri IV ne provoque pas l’effondrement de l’État ni des troubles civils redoutés.

=> Donc, l’État monarchique est renforcé sous Henri IV.