Introduction et mise au point historiographique

L’Angleterre en révolution (1637-1649)

– Les années 1640 marque le début d’un mouvement de contestation européen (six contemporaneaous revolutions), dont l’événement majeur est l’exécution de Charles Ier le 30 janvier 1649 (et le début de la Fronde en France). Les années 1780 marquent l’indépendance des États-Unis (depuis 1776 mais reconnue par le traité de Paris en 1783 par l’Espagne, la France et l’Angleterre).

– L’historiographie whig, incarnée par Thomas Macaulay, a fourni un modèle explicatif selon lequel l’histoire aurait vu s’accroître la force d’opposition du Parlement jusqu’à sa victoire en 1688, avec la « Glorieuse Révolution » et l’avènement d’une monarchie parlementaire. Cette vision est contestée, au regard des études récentes de l’analyse des cultures et pratiques politiques. En Angleterre, le courant révisionniste incarné par Conrad Russel a dénié aux années 1640 l’envergure d’une révolution, en insistant sur son caractère accidentel et sur le consensus au sein des élites, puis en constatant l’ampleur de l’effacement opéré par la Restauration. Mais le « post-réviosonnisme » s’attache à réévaluer la nature des divergences idéologiques et leur empreinte sur la société, notamment par l’analyse des faits de communication en liaison avec les phénomènes collectifs. Pour la Fronde, les mazarinades renseignent sur les divergences idéologiques, en n’écartant pas l’influence des idées républicaines anglaises. Ces idées traversent la période, les crises portent sur la prérogative royale, sans que la monarchie ne soit réellement remise en question (Interrègne exclu). En France, c’est au regard du « miroir anglais » qu’on pense les institutions.

– En France comme en Angleterre, la volonté absolutiste devait composer avec des institutions dépositaires de la loi, créant des espaces particulièrement dynamiques de confrontation, mais aussi, le plus souvent de collaboration au sein des élites. Au plus fort des confrontations, les querelles autour des prérogatives respectives mettaient en jeu des interrogations profondes autour de la légitimité du pouvoir, de l’origine de la loi. Par contrecoup, le dessein absolutiste, ponctué de moment autoritaires et qualifiés de despotiques par les contemporains, fit émerger des idées alternatives fondées sur de le doit naturel, avec, de temps à autres, et au plus fort des confrontations politiques, la volonté de les inscrire dans le droit positif. Mais en réalité, l’absolutisme n’existait que dans une institution qui le limite : en France, les lois sont enregistrées par les parlements, en Angleterre, la loi, le Bill est proposé par le Parlement, et nécessite l’assent royal pour devenir un Act (donnant alors au roi une sorte de droit de veto).

– Mais les relations entre le roi et son/ses parlement(s) est souvent fondé sur des relations de clientélisme (et même au sein des élites), donnant lieu à des punitions/récompenses. Mais il y a aussi un rapport entre l’État et la société : crises anti-famine, anti-fiscalité, mode d’expression d’une culture rébellionnaire, mais aussi essor de la presse…

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