Introduction
*Accroche
Lorsqu’en 1997 le Président Jacques Chirac annonçait la suspension du Service Militaire Obligatoire, conformément à l’intention précisée une année plus tôt de professionnaliser l’Armée, il le faisait en s’appuyant sur le fait que «Le service militaire a été créé en 1905, comme vous le savez, à une époque où il fallait des poitrines à opposer à d’autres poitrines -si j’ose dire – face à un danger extérieur». De facto, le Président de la République répondait aux carences de notre outil militaire révélées par la seconde guerre du Golfe (1990-1991) et les difficultés soulevées par la mise en place du dispositif Daguet ; plus largement, cette décision faisait aussi écho à la nouvelle conjoncture géopolitique post Guerre Froide. La guerre changeait de forme, les armes devenaient plus sophistiquées et les interventions à venir s’inscrivaient non plus dans une levée en masse mais dans des OPEX nécessitant un haut degré de qualification militaire.
*Redéfinition
Le sujet invite à s’interroger sur la pertinence de la Journée Défense et Citoyenneté qui a remplacé la JAPD depuis 2011. Certains ont pu voir dans cette convocation de la jeunesse française une façon de garder le lien entre les futurs citoyens et l’armée, une volonté de renforcer le lien Nation-Armée. Cette approche est intellectuellement plus que contestable ; le lien Nation-Armée ne peut être coupé, à moins de croire que l’Armée ne serait plus l’émanation de la Nation, balayant alors l’héritage de la Révolution française. Ainsi la loi Jourdan-Delbrel du 5 septembre 1798 fixant une «conscription obligatoire et universelle» rappelait dans son article 1 que «Tout Français est soldat et se doit à la défense de sa patrie». Pour autant, la question se pose dans des termes aujourd’hui complexes. Le politique affirme que nous sommes en guerre, guerre qui n’est pas perceptible par nos citoyens en dehors de quelques reportages sur nos OPEX ou d’attentats sur notre sol. Encore faudrait-il que le terrorisme soit la guerre. La dernière élection présidentielle a mis au cœur des questions de Défense le retour d’une forme de Service, Militaire ou Civil, obligatoire pour nos jeunes, chez des candidats d’horizons divers. La JDC pose donc problème et mérite d’être questionnée quant à ses objectifs, aux moyens mobilisés et, surtout, à son impact réel.
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