Les contestations théoriques du pouvoir

I) L’élaboration française de la théorie du droit royal absolu et son succès en Angleterre au milieu du XVIIe siècle

1) Des maximes à l’origine du dogme absolutiste

– Concept majeur de l’historiographie moderniste, le terme péjoratif d’absolutisme n’apparut qu’au XIXe siècle qualifiant en France et en Angleterre une pratique despotique de gouvernement. Pour les partisans de la Révolution française, il s’opposait à « constitutionnel » et désignait la monarchie absolue d’Ancien Régime. En réalité, plus qu’une pratique, il fut un discours de légitimité du pouvoir royal et le fruit d’une construction théorique hétéroclite (Cosandey, Descimon, 2002). Dans les deux pays, ce sont les menaces pesant sur la royauté qui conduisirent à l’affirmation des principes absolutistes de la monarchie de droit divin. En France, la construction théorique de la légitimité royale avait début au XIIe siècle avec le travail des légistes puisant dans le droit romain. Au XVIe siècle, les théorie monarchomaques durant les guerres de religion mirent en lumière la fragilité du pouvoir royal. La République de Jean Bodin (1576) avait montré que le pouvoir absolu du prince ne devait pas être limité par les lois, qu’il doit pouvoir les donner ou les casser selon sa volonté, ce qui sert à réunir les membres de l’État, se soumettant au pouvoir du prince en étant « sujets ». Cette conception français influença Jacques Ier et son fils Charles Ier en Angleterre.

2) L’origine pontificale du droit divin

– Le droit divin des rois est né de la translation de l’absolutisme pontifical vers l’idéologie royale. En Angleterre, ce n’est qu’en 1610 que le roi se revendiqua de droit divin (tenir son royaume de Dieu). En France, les états généraux de 1614 firent du droit divin une loi fondamentale.

3) L’importation anglaise des idées françaises du XVIe siècle

– La révolution anglaise de 1640 accéléra l’importation des idées françaises commencée au siècle précédent. La propagande royaliste s’appuyait sur Bodin pour justifier les droits de Charles Ier. La guerre civile « força » la construction théorique du pouvoir monarchique : la fusion des deux corps du roi fondait la prétention royale à incarner la nation ; la succession au trône se trouvait sacralisée , le droit divin excluait le roi du jugement des hommes, justifiait sa volonté propre, et débouchait sur la diabolisation des résistants. En France comme en Angleterre, l’imprimé fut le principal instrument de la lutte dans cette querelle de légitimité autour de la définition du pouvoir royal.

4) Expressions cérémonielles du pouvoir

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