Nicolat Hulot parle du syndrome du Titanic à deux reprises : dans un livre en 2004 et dans un film en 2009. On y trouve un mastodonte de fer et d’acier accompagné d’une foule de passagers chantant et festoyant. Ceux-ci étant les nantis, des banquiers, docteurs, avocats, businessmen, les mêmes qui bénéficieront des canaux de sauvetage et seront les 61 % de sauvés de la 1ere classe quand ceux de la 3e classe seront 25 % à l’être, en majorité des irlandais immigrant vers les USA. Une vision choc, catastrophique pouvant, certes de manière caricaturale, décrire la vision d’une partie des détracteurs du tourisme de masse. Un phénomène inéquitable sacrifiant une partie de la population au profit d’une autre.
Cependant notre sujet ici présent ne vise pas à être manichéen. Attachons nous désormais à le définir : Le conflit possède plusieurs fonctions ( Coser, 1982) : révéler un problème, structurer des groupes sociaux et l’innovation. Le conflit a sa propre dynamique. Il peut ainsi échapper aux acteurs, influer sur le processus de décision et finalement, sur la résolution du conflit (Monroy et Fournier, 1997). Il s’agit donc d’un système complexe d’interactions socio-économiques spécifiques qui se nouent entre au moins deux parties présentant des intérêts divergents. Des interactions, de nature tantôt coopérative, tantôt conflictuelle, se produisent tout au long du conflit. Celles renvoyant à des actions collectives orientée vers la recherche d’un accord et la sortie du conflit sont appelés interactions constructions. Les interactions déconstructives sont celles relatives aux actions collectives sur le mode de l’opposition, de l’affrontement ou encore de la domination ( Lahaye, 2006). Ces dernières interactions sont le fait des acteurs au service du conflit, car de part le conflit nous pouvons constater la mise en place de mode de coordination de la lutte : les acteurs ne pouvant plus échanger autrement. Le conflit devient ainsi un ciment social à la création de groupes d’individus se côtoyant à travers une même cause. Ceux-ci pouvant jouer un rôle stricto sensu d’opposants, enfermés dans leur opposition, c’est à dire qu’ils vivent, se construisent à travers la lutte, de manière idéologique, refusant débat, consensus et négociation. A contrario, l’opposition peut être une force de proposition, de solutions alternatives, et ce grâce à des compétences et contre-enquête externes aux initiateurs du projet. Car les projets de valorisation touristique sont pensés par des acteurs là pour promouvoir un bien patrimonial, naturel, urbanistique, culturel. Cependant cette promotion, cette mise en valeur peut être en conflit d’intérêt avec d’autres acteurs ou temporalités que le retour sur investissement à cours terme. Cela peut concerner des résidents permanents ou des acteurs soucieux de la préservation tel quel d’un site.
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