Syndicalisme – femmes – travail – grève
Cet article a été publié dans Le Midi Rouge N°29, Juin 2017 – Son auteur, Jacques Blin étant récemment disparu, Hélène Chaubin nous a autorisé, pour accompagner les candidats au concours de l’agrégation d’histoire et du CAPES, à reproduire cet article sur Clio prépas.
On pourra également conseiller aux candidats qui traitent la question d’histoire contemporaine sur le travail en Europe occidentale à se référer à ce dictionnaire biographique du mouvement ouvrier que l’on appelle le Maitron.
L’ACTION DES TRANSBORDEUSES D’ORANGES DE CERBÈRE (PYRÉNÉES-ORIENTALES) EN 1906 ET LA PLACE DES FEMMES DANS LE SYNDICALISME AVANT 1914, EN PARTICULIER EN LANGUEDOC (1906-1907)
« L’universel » a souvent été l’universel des hommes qui en s’affublant d’un grand H en ont fait un concept qui serait censé parler de l’ensemble des êtres humains. Cependant l’Histoire est faite de femmes et d’hommes. L’Histoire du mouvement ouvrier a besoin aujourd’hui, pour s’enrichir, d’affronter cette histoire en portant son regard vers celles qui, bien que méconnues, ont laissé des traces dans les combats du 19e siècle finissant et dans les premières décennies du 20e. Le mouvement ouvrier a eu dans cette période de vifs débats sur la place qu’il devait accorder à celles-ci, aussi bien sur le plan politique que sur le plan syndical. Au travers du long conflit qui anima l’action des transbordeuses d’oranges de Cerbère, au cours de l’année 1906, je vais essayer d’étudier plus particulièrement les rapports des femmes aux syndicats.
Il ne s’agit pas de retracer l’histoire de leurs luttes, mais d’en traduire l’ambiance, de s’imprégner de l’atmosphère sociale et de cheminer aux côtés de cette lutte de femmes pour en dégager la dimension de la dignité humaine, la naissance d’une conscience de classes dans un monde essentiellement masculin.
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