Pour William Van Andringa, dans les cités ensevelies par le Vésuve, la proximité des dieux et des hommes est plus palpable que n’importe où ailleurs. De plus, la conservation des monuments y est exceptionnelle, ce qui encourage leur étude. « Il est vrai que notre contrée foisonne de tant de divinités propices qu’on y peut rencontrer un dieu plus facilement qu’un homme » écrivait Pétrone dans son Satyricon.
Cité, maison et quartiers avaient leurs propres dieux protecteurs et l’on ne manquait pas une occasion de le rappeler. Jusque dans la pièce d’apparat d’une maison en face du temple de Vénus, on trouvait un panneau représentant la déesse Vénus arrivant à Pompéi. Dans les temples, les rues et les maisons, on représentait des scènes herculéennes : Hercule, en effet, aurait fondé Pompei (dont le nom viendrait de la pompa d’Hercule) après avoir récupéré les bœufs de Géryon, volés par le Géant Cacus. Ces images pieuses et décoratives avaient aussi et surtout un rôle identitaire et communautaire.
Néanmoins, il n’y avait pas de « profusion informe » (Ramsay MacMullen). Les mêmes dieux revenaient régulièrement comme protecteurs des villes, des carrefours et du foyer, en particulier Jupiter, dieu du Vésuve. Dans l’intimité, chacun est libre de vénérer le dieu qu’il souhaite, mais l’importance de la religion civique et la fides implicita (habitudes locales) influaient énormément. En fait, les dieux quotidiens étaient les grands dieux de la cité, dont on assurait la présence en tous lieux afin qu’ils assurent aux Pompéiens une « tranquillisation quotidienne » (Paul Veyne).
Les dieux étaient partout, mais chacun à leur place. Ils étaient des êtres supérieurs mais présents et accessibles, avec une hiérarchisation des actes religieux selon la nature du culte. La Vénus de la place publique, par exemple, bénéficiaient de sacrifices animales (animaux femelles et blancs) tandis qu’un toast, de l’encens, du vin ou quelques fruits suffisaient pour la Vénus domestique.
Dans cet ouvrage, William Van Andringa se demande comment s’organisait le panthéon public et la religion quotidienne des Pompéiens et des habitants d’Herculanum ?
Partie I – La cité et ses dieux
I – Sanctuaires publics et organisation du sacré
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