Richard HOGGART, 33 Newport Street, Autobiographie d’un intellectuel issu des classes populaires anglaises
Richard Hoggart est un intellectuel anglais, professeur d’anglais de formation. Il dédia sa carrière à la littérature anglaise ainsi qu’à la sociologie. Son travail de sociologie l’amena à être un des premiers sociologues à porter un intérêt à l’étude des cultures ouvrières.
Né le 24 septembre 1918, dans un quartier ouvrier de Leeds, dans le Nord de l’Angleterre, il devient orphelin à l’âge de sept ans, à la suite de quoi il est recueilli chez sa grand-mère où il est élevé par cette dernière et ses tantes. C’est là, dans ce quartier, qu’il passe son enfance ainsi que son adolescence. Bon élève, il réussit à obtenir une bourse d’études qui lui permet d’étudier au lycée de Cockburn (Cockburn High School). Plus tard, il parvient à intégrer l’Université de Leeds où il obtient en 1939 son Bachelor of Art en littérature anglaise avec une mention très bien. La seconde guerre mondiale le contraint à interrompre ses études ; il sert alors dans la Royal Artillery et est démobilisé à la fin du conflit avec le grade d’officier. Débute alors pour lui une brillante carrière universitaire. De 1946 à 1959, il officie comme enseignant à l’Université de Hull (Yorkshire) où il dispense des cours pour adultes. Puis, de 1959 à 1962, il enseigne la littérature avec le statut de senior lecturer à l’Université de Leicester. Au cours de l’année 1962, il est nommé professeur de littérature anglaise à l’université de Birmingham où il restera jusqu’en 1973. En parallèle, il fonde en 1964 le Centre d’étude des cultures contemporaines (Centre for Contemporary cultural studies) dont il sera à la tête jusqu’en 1973. Il devient également assistant directeur général de l’UNESCO (1971-1975) et enfin, en 1976, il devient directeur du Goldsmiths College de l’Université de Londres jusqu’en 1984, date à laquelle il met un terme à sa carrière académique.
Simultanément à cette carrière académique, Hoggart s’engage aux côtés de diverses organisations œuvrant pour les arts, l’éducation, la jeunesse et les médias de masse comme par exemple le Comité Albermarle voué aux problématiques de la jeunesse, le Comité Pilkington dédié à la télévision et la radio diffusion , l’Art Council of Great Britain, le Royal Shakespeare Theatre ou encore l’Advisory Council for Adult and Continuing Education.
À l’origine de diverses publications et ouvrages au cours de sa carrière, c’est The Uses of Literacy, de son titre français La culture du pauvre, qui est aujourd’hui considéré comme l’œuvre maîtresse de son travail. Publié en 1957 en Angleterre (et en France uniquement en 1970 sous l’impulsion de Pierre Bourdieu aux Editions de Minuit), cet ouvrage tout à fait singulier entremêle histoire culturelle, étude sociologique et autobiographie au travers d’une étude qui tente de produire une analyse de la culture populaire en Angleterre. Issu lui- même du milieu populaire qui fait alors l’objet de son étude, Hoggart dépeint ces classes populaires sans mépris ni complaisance, usant de son passé d’autochtone et du sens critique induit par son statut de scientifique d’alors. Le livre connait un succès majeur, s’impose rapidement comme un ouvrage charnière pour les sciences sociales et participe à la cimentation des cultural studies.
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