Culture, enseignement et société en Occident aux XIIème et XIIIème siècles, 

Chapitre 3 : La renaissance du droit, d’Irnerius à Placentin
Le legs du haut MA

À la fin de l’Antiquité, le droit était considéré comme une discipline purement latine et romaine. Justinien (527-565) ordonne la mise en forme de toute la tradition juridique romaine, et cela aboutit sur le Corpus iuris civilis, compilé entre 529 et 534. Mais à cette époque, les liens entre l’Empire d’Orient et l’Occident barbare étaient déjà distendus, l’Empire n’ayant d’autorité que dans la région de Ravenne. Le texte est donc ignoré jusqu’à la fin du XIème siècle. Le droit romain n’était donc connu en Occident qu’à travers le Code Théodosien (codification impériale remontant à 439) et le « Bréviaire d’Alaric » (compilé en 506 sur ordre du roi wisigoth Alaric II. À cela s’ajoutaient des lois des divers peuples germaniques installés désormais en Occident, lois d’abord orales progressivement mises par écrit, qui se traduit parfois d’une dose d’éléments romains. La barbarisation du droit s’accompagne de la quasi-disparation des juristes professionnels de type antique.

L’autre grand trait de l’histoire du droit de haut MA est son éclatement : à l’unicité du droit romain se substitue le système de la personnalité des lois, au point d’en arriver à un pur système de droit territorial. Le seul droit savant de cette époque est le droit de l’Église. Il se constitue progressivement au fur et à mesure du développement des institutions ecclésiastiques et de la concession à l’Église de franchises et d’immunités qui permettaient d’échapper à l’autorité civile et d’exercer elle-même sa juridiction sur les membres du clergé et sur l’ensemble des fidèles. Les sources de ce droit sont les écrits de Pères, les décisions des conciles, et les lettres des papes. Unification du droit canon à l’époque carolingienne.

Le renouveau des droits savants. Premiers glossateurs , premières écoles.

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