Chapitre 1 : Deux monarchies plus proches qu’on ne le pense

Les deux peuples ont une vision déformée de l’autre. En France, un peu à cause de Voltaire et de Montesquieu, les français de l’époque révolutionnaire sont confrontés à une sévère distorsion d’image.

Loin d’être opposées en tout, les monarchies françaises et anglaises convergent sur de nombreux points. Elles ne sont pas figées et n’ont de cesse de changer de visage.

  • Mots et représentations

De part et d’autre de la Manche, lecture simplificatrice de la politique. Pour beaucoup, le système politique anglais se dresserait en parfait contre-modèle de la monarchie louis-quatorzienne. La réalité est plus nuancée.

  • Absolutisme, monarchie absolue et despotisme

Absolutisme = mot inconnu à l’époque. C’est Chateaubriand en 1826 qui confère au mot ses premières lettres de noblesse. A la fin du siècle, d’indéterminée, l’absolutisme devient exclusivement monarchique : « système de gouvernement où l’autorité du monarque n’est limitée par aucune institution de contrôle ni de répression. »

Cliché de l’absolutisme à la française appuyé par les exagérations de Voltaire. Louis 14 n’a jamais dit « L’Etat c’est moi »

Le mot despotisme, lui, est omniprésent dans la littérature politique du 18ème siècle. Question de la nuance entre l’absolutisme et le despotisme.

Dans l’Encyclopédie, le chevalier de Joncourt distingue l’absolutisme français du despotisme. Même Louis 14 reconnaissait ne pouvoir rien de contraire aux droits de la nature, aux droits des gens et aux lois fondamentales de l’Etat.

« Absolu » n’est pas synonyme de pouvoir arbitraire. Absolu au 17ème signifie « sans lien », ce qui ne veut pas dire « sans limite » Or, la monarchie est naturellement bornée, même chez le souverain le plus autoritaire. En revanche, la puissance de ces pouvoirs intermédiaires a beaucoup varié. Question de la modération de ces deux monarchies

  • Monarchie limitée et libertés : le difficile dialogue de la prérogative et des privilèges

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