Cette très longue fiche documentée fournit de nombreuses et précieuses informations sur la question de géographie de l’Amérique latine. Elle peut également être utilisée pour la préparation d’un cours de lycée.
Ici se trouve le chapitre 4.
Lien vers l’introduction et le chapitre 1: https://clio-prepas.clionautes.org/geographie-de-lamerique-latine-1.html
Lien vers le chapitre 2: https://clio-prepas.clionautes.org/geographie-de-lamerique-latine-2.html
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Chapitre 4 : Populations et société en Amérique latine
L’Amérique latine s’inscrit dans le processus des transitions qui touche d’abord les populations, donc les transitions démographique, urbaine, alimentaire et sanitaire. Le continent connait et a connu des dynamiques démographiques et migratoires originales à l’échelle mondiale, notamment par la surimposition de populations allochtones à des populations autochtones.
1. Un peuplement original
A. Un peuplement entre vides et pleins
a. La répartition de la population
La répartition de la population
La répartition de la population est inégale en Amérique latine :
• les densités moyennes sont faibles avec 32 hab/km2 pour l’Amérique latine mais avec une différence entre une Amérique centrale plus peuplée (73 hab/km2 ) et une Amérique du Sud moins peuplée (24 hab/km2)
• la répartition très inégale de la population conduit à un peuplement en archipel comprenant des espaces pleins que sont l’Amérique centrale, les Andes centrales, les littoraux, et les régions urbaines, et des espaces vides marqués dans l’intérieur des terres du Nord au Mexique, dans le bassin amazonien et le long d’une diagonale de faibles densités qui se déploie de la Patagonie au Nordeste brésilien
b. Une répartition qui s’explique par des facteurs historiques et géographiques
L’organisation du peuplement en archipel semble être un trait historique de l’occupation de l’espace latino-américain, à la manière des populations précolombiennes. Seules l’Amériques centrale et la Cordillère des Andes étaient davantage peuplées et ont connu une croissance démographique cumulative dans le temps. La colonisation a modifié la répartition originelle de la population en développant un peuplement littoral et d’abord sur la côte atlantique brésilienne. La combinaison de ces deux premiers facteurs explique les fortes densités de certaines régions américaines. A ces facteurs historiques il faut ajouter un facteur géographique, celui des contraintes naturelles qui ont limité l’essor du peuplement car limitatives pour l’agriculture : aridité de certains espaces (désert du Sonora…) ou irrégularité interannuelle des précipitations dans des régions marquées par des épisodes de sécheresses (Chaco…) ou espaces de marécages (Amazonie…).
c. Une forte littoralisation du peuplement
La conséquence de cette forte inégalité du peuplement et de ses causes historiques est l’essor des façades maritimes, dont le poids a augmenté avec la maritimisation de l’économie mondiale depuis les années 1970. La mondialisation a pris le relai de la colonisation pour faire des ports et des littoraux les portes d’entrée et les pôles de développement de l’Amérique latine.
B. Un peuplement aujourd’hui largement urbain
a. Le poids des villes en Amérique latine
L’Amérique latine a connu une explosion urbaine au cours du XXème siècle : son taux d’urbanisation est passé de 20% en 1900 à 42% en 1950, 50% en 1964 et 82,5% en 2020 (contre une moyenne mondiale de 56%). Mais des inégalités externes demeurent :
• le taux de l’urbanisation de l’Amérique du Sud dépasse 84%
• celui de l’Amérique centrale n’est que de 75,4%
• quelques pays restent encore moins urbanisés : Guyana et Belize ont un taux inférieur à 50%, Guatemala, Honduras et Nicaragua se situent à un taux entre 50 et 60%, Équateur, Paraguay et Panama entre 60 et 70%.
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