Recension des livres et articles – L’Amérique latine

Une étude de cas qui illustre et approfondit une réflexion sur l’urbanisation en Amérique latine, à partir du cas de Sao Paulo. L’étude s’appuie sur plusieurs travaux d’Hervé Théry.

Une étude régionale des îles Galapagos et du Yasuni, qui partagent une histoire de dégradation environnementale, de conflits socio-environnementaux et de chaos territorial. C’est une étude interdisciplinaire à partir des instruments de la politique publique, pour permettre de réfléchir à l’action publique en matière d’aménagement du territoire ainsi que la gouvernance des aires protégées.

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Un excellent atlas, à jour, avec de nombreuses cartes et tableaux.

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Cherche à décrire les évolutions historiques sur les plans économique, politique et social et culturel de l’Amérique latine. Sélection des événements, des ruptures, des évolutions, des relations. Une synthèse formée de textes, de tableaux synthétiques, de chronologies. Une bonne introduction pour comprendre l’ensemble de l’Amérique latine dans sa pluralité.

Une déconstruction d’un certain nombre de mythes sur l’Amazone. Plusieurs stéréotypes sont ainsi corrigés. La thèse principale de l’ouvrage porte sur l’émergence d’un développement durable de l’Amazonie, mais aussi sur la genèse du territoire et son inscription dans un espace plus vaste. L’ouvrage est essentiellement centré sur l’Amazonie brésilienne, les mondes ruraux, les espaces naturels. Une description d’un processus de désenchantement du territoire amazonien par sa « prise de contrôle » en cours.

Un manuel de concours.

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Une étude des investisseurs financiers transnationaux qui investissent dans l’immobilier à Mexico et contribuent à renforcer l’expansion spatiale de la métropole.

Une analyse socio-historique globale de la problématique des bidonvilles. L’auteur commence par dire que si ce mode d’habitat constitue un problème public pour beaucoup de pays, il n’en offre pas moins une solution de logement pour de nombreuses populations. Plutôt que de voir le bidonville comme un problème, ne serait-il pas une solution qui peut être de nature écologique ou encore économique ? Sans nier les difficultés rencontrées par les habitants, quel est l’avenir du bidonville ? L’ouvrage reconnait la diversité des situations dans le monde. Mais il s’engage et plaide pour la reconnaissance des habitants des bidonvilles comme citoyens à part entière.

Un récit du processus par lequel l’idée d’une nouvelle capitale est devenue la promesse d’une nation unie au Brésil dans les années 1950. C’est le gouvernement de Juscelino Kubitschek de Oliveira (1956–1961) qui a répandu et donné un sens à ce mythe, appelant à l’occupation et au développement de tout le pays. Il s’agit d’un livre important pour les chercheurs intéressés par les processus de construction de la nation au Brésil, ainsi que pour les chercheurs concernés par les luttes politiques derrière la conception et la construction de Brasilia.

Un numéro récent sur le Brésil, deux ans après l’élection de Jair Bolsonaro. Il est dans une mauvaise passe avec une situation sanitaire désastreuse – c’est le deuxième pays au monde par le nombre de décès causés par l’épidémie de Covid-19 – et celle-ci révèle et en aggrave les inégalités. La situation environnementale de l’Amazonie s’est fortement dégradée et le Brésil a perdu sa crédibilité internationale dans sa capacité à gérer en pleine souveraineté son environnement. Quant à la situation politique interne du Brésil, il semble que les plus solides soutiens à la politique de Bolsonaro commencent à se fragiliser, comme celui de l’armée qui craint pour son prestige si elle est associée de près aux conséquences politiques de certains choix, et même celui des évangéliques déçus de ne pas influencer davantage la politique familiale ou scolaire. Les plus fidèles sont les grands éleveurs dont le poids économique leur permet de se faire entendre par le gouvernement et les institutions qui les concernent. La libération de l’ancien président Lula da Silva, à la suite d’une décision de la Cour suprême, pourrait annoncer une réélection difficile pour Bolsonaro si Lula décidait de se présenter contre lui.

En 2006, Hérodote publiait Amérique latine : nouvelle géopolitique. Nouvelle, parce qu’au libéralisme triomphant des années 1990 succédait une période favorable aux gouvernements de gauche. C’est le temps du retour de l’État, du nationalisme économique. Toutefois, Hérodote restait plutôt circonspect et à juste titre au vu de l’actualité. La situation vénézuélienne est des plus catastrophiques comme le prouve l’exil d’une partie de la population qui touche désormais toutes les classes sociales qui fuient la pauvreté, les pénuries alimentaires et de médicaments. La situation géopolitique des États de l’Amérique centrale est tout aussi préoccupante : crises politiques à répétition, situation économique dégradée qui pousse à l’émigration vers le Mexique en espérant atteindre les États-Unis. En revanche, la situation de la Colombie paraît se normaliser depuis l’accord signé en août 2016 à La Havane avec les Farc. Un point commun réunit tous ces États d’Amérique latine, c’est la place de la Chine dans leurs économies de rente. Les gouvernements de gauche latino-américains pensant se libérer de l’impérialisme étasunien se sont tournés avec enthousiasme vers la Chine, perçue comme un État ayant appartenu dans un passé pas si lointain au Tiers-Monde, tout comme eux, et hostile aux États Unis, sans peut-être mesurer leur passage à une autre forme d’hégémonie économique. Les résultats des présidentielles brésiliennes ont stupéfié avec l’élection du candidat d’extrême droite, Bolsonaro. Le besoin de sécurité et la volonté de sortir de la corruption massive des élites politiques précédentes expliquent ce mouvement de « dégagisme ». Autre changement d’importance, religieux cette fois, la montée des Églises évangélistes au détriment de l’Église catholique même si le pape François, argentin d’origine, peut la limiter.

Face aux théories positives du développement qui promet confort et bonheur, mais qui conduit également aux limites de ce que la planète peut supporter, des alternatives au développement venues d’Amérique du Sud sont étudiées dans ce livre. Ces alternatives sont politiques, économiques, sociales, institutionnelles, et contribuent à donner une autre vision du monde venue despays émergents. Tout un courant de réflexion postcolonial existe en Amérique latine, présentées dans ce livre collectif.

Résultat d’une enquête de plusieurs chercheurs auprès des « populations traditionnelles » d’une région située entre les Etats du Pará et de l’Amapá, en Amazonie. Il s’agit de petites communautés villageoises isolées, qui exploirent des produits de la forêt pour de gros commerçants. Les résultats de l’enquête de terrain montrent une transformation sociale de ces communautés, liée au métissage ainsi qu’à l’affirmation de la place de l’Etat. La région change donc de visage, par un désenclavement géographique progressif, par l’arrivée de la télévision et du téléphone, par la déforestation, par le développement de l’élevage et de l’extraction minière. C’est tout le changement social de ces groupes d’Amazonie, mis en face de la mondialisation, qui est présenté dans le livre.

Une thèse qui veut rendre compte des liens entre l’appropriation de l’eau et la production de l’espace, pour penser la dimension spatiale du droit de l’eau. L’étude se fonde sur une région semi-aride du nord du Chili.

Depuis les mouvements de contestation politique qui ont touché la plupart des pays d’Amérique latine en octobre et novembre 2019, l’auteur travail sur cet « automne des peuples » latino-américains. Il observe tous ces mouvements, à la fois synchrones, similaires, mais aussi très divergents. Il considère qu’ils ponctuent 10 années de crises politiques, depuis l’exil forcé du Hondurien Manuel Zelaya en 2009, à celui d’Evo Morales en 2019. L’ouvrage revient sur 10 années de crise pour comprendre les dynamiques politiques à l’œuvre et leurs conséquences géopolitiques. Ouvrage très récent.

Un manuel de concours.

Ouvrage sur les politiques de revalorisation des centres des grandes villes d’Amérique latine, à la fois grâce à des modèles métropolitains mondialisés, mais aussi en créant des spécificités propres à la région. Il en ressort toute une gamme d’actions réformatrices et de changements des paysages urbains à mesure que les grandes villes s’insèrent dans la mondialisation.

Une synthèse sur le Brésil, référence indispensable. L’auteur revient sur le cadre historique et politique, puis l’évolution politique récente et les relations internationales. A lire en le mettant à jour avec d’autres lectures plus récentes.

Une étude sur les économies émergentes. Pierre Salama s’adonne à une lecture comparée des potentiels de croissance des différents Etats d’Amérique latine. Une riche analyse sur les transformations économiques en cours, et sur leurs limites.

L’ouvrage traite des problèmes de développement et de démocratisation en Amérique latine. Il présente les grandes transformations économiques et politiques des dernières décennies. Il fait état de l’émergence de la région. Ouvrage à utiliser, mais un peu vieilli.

La publication de 20 articles après un colloque tenu en 2006. Les articles sont écrits par des chercheurs américains et européens spécialisés dans les métropoles deus deux sous-continents américains. Une grande diversité de thèmes traités à différentes échelles : les deux premières concernent l’évolution des systèmes urbains et des agglomérations urbaines, la troisième la question de la gouvernance et des mouvements sociaux, la quatrième celles des services et la cinquième celle des modèles d’urbanisme.

Un spécialiste du Brésil. Plutôt que de voir le Brésil comme un pays émergent, Hervé Théry le considère comme un pays émergé qui pèse dans les affaires du monde. Le livre montre alors les fondements de l’émergence du Brésil, avant d’interroger la place du Brésil dans le monde. Beaucoup d’informations précieuses, mais qui peuvent paraître dépassées pour certaines.

Un manuel de concours.

Un ouvrage collectif qui s’intéresse aux études migratoires, mais sous l’angle des immobilités et des stabilités. L’attente, le vrai sujet du livre, considérée comme un « état de la mobilité », devient un paradigme qui permet de penser les sociétés en déplacement. L’historien contemporanéiste Laurent Vidal fait ainsi une histoire sociale de l’attente, pour comprendre ce qui se passe dans les moments de transition de la migration.