État, pouvoirs et contestations dans les monarchies française et britannique et dans leurs colonies américaines (vers 1640-vers 1780)
Cet ouvrage de Katia Béguin qui est un manuel de base pour le premier cycle universitaire a été traité pour cette fiche de lecture dans le cadre chronologique de la question au programme du concours.
Toutefois, pour bien montrer l’importance de la période antérieure, notre rédacteur a fait le choix de porter à la connaissance des usagers, qui sont aussi des co-rédacteurs selon les pratiques de notre mouvement, quelques éléments rapides concernant les périodes antérieures à 1640.
C’est une excellente approche. Car pour ce qui concerne le royaume de France, qui dans les limites chronologiques de la question du concours connaît différentes contestations, c’est bien la formation de l’État, au niveau de son organisation politique, fiscale, militaire, qui les a générées.
Il convient également, lorsque l’on est candidat à un concours, de se doter d’une culture qui aille au-delà des questions au programme. Et c’est bien l’objet de notre démarche, permettre aux candidats qui nous suivent, qui participent à notre développement, de faire la différence le jour J.
Puisse cette importante contribution, déclinée en plusieurs épisodes, accompagner nos préparants vers la réussite.
Bruno Modica
I- Les voies du renforcement de l’Etat (vers 1515- 1559)
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- Monarchie dotée d’un arsenal de justifications, de symboles et d’instruments politiques
A- Une activité législatrice et une emprise fiscale accrues
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- = dépenses militaires de la guerre d’Italie entraine une hausse des impositions et l’incitation à l’achat d’offices et nouveau système de crédit public
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B- L’inflexion des théories sur la nature du pouvoir royal
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- Accord des juristes humanistes sur le caractère absolu de l’autorité royale
- Mais interrogations et divergences sur les limites de cette toute puissance
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C- Les chaînons de l’obéissance à un roi lointain
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- Nomadisme du pouvoir et démonstrations de puissance intermittentes : signe de la nécessité d’un contact avec les sujets, qui revêt encore la forme de liens personnels, de clientèle, avec des élites nobiliaires
- = pas de transformations décisives de l’exercice de l’autorité
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II- Le pouvoir ébranlé par les guerres civiles (1560-1593)
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- Mort d’Henri II en 1559 inaugure une période de crise de l’autorité royale, aggravée par le déclenchement des affrontements confessionnels.
- 8 guerres de Religion, de 1562 à 1598
- => renouveau de la réflexion sur la nature et l’origine du pouvoir
- Favorisent aussi l’émergence de contre-pouvoirs réformés, puis ligueurs
A- L’affrontement des factions et l’échec de l’interposition royale (1560-1572)
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- Après avoir tenté d’imposer par la loi une tolérance civile, la royauté bascule à son tour dans un processus de violence en tentant de décapiter le parti protestant qui menace son projet pacificateur
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B- Des formes nouvelles de dissidence politique (1572-1576)
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- Calvinistes prennent leurs distances avec leur doctrine première de la nécessaire soumission à une autorité instituée par Dieu.
- Monarchomaques font du combat contre la monarchie absolue un préalable à la reconnaissance de la foi réformée.
- Les « malcontents » achèvent un processus de « déconfessionnalisation » des arguments des opposants, qui permet leur appropriation finale par les ligueurs
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C- La monarchie en butte à un danger suprême : la Ligue (1576-1593)
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- Efforts d’Henri III pour restaurer la plénitude de son autorité, mais reconstitution d’une Ligue qui unit une composante parisienne, roturière, et une ligue princière dans un commun rejet de la succession d’Henri de Navarre au trône après la mort du dernier successeur Valois
- Dernière guerre civile conduit à une radicalisation des positions doctrinaires et pratiques des ligueurs
- Synthèse : « la tentative avortée des EG de 1593, réunis pour élire un roi de France supposé plus légitime que le « Béarnais » appelé au trône par les règles de transmission de la couronne, constitue le point d’aboutissement du processus de remise en cause de l’autorité monarchique consécutif aux guerres de Religion. Les derniers Valois se sont pourtant efforcés d’enrayer les affrontements confessionnels. Ils ont imposé des solutions pacificatrices dont l’insuccès final ne signifie nullement qu’elles n’étaient pas viables. Mais la dimension politique immédiate des conflits s’est aggravée de manière décisive après la Saint-Barthélemy, au point que la limitation et le contrôle de l’autorité royale soient devenus une priorité pour les huguenots, les malcontents, puis les ligueurs. La naissance de contre-pouvoirs réformés ou ligueurs, structurés autour des villes et appliqués à défendre les libertés urbaines, le pouvoir de décision et de contrainte dévolu aux EG constituent les principaux moyens imaginés pour juguler toute dérive tyrannique de la monarchie. Mais les évolutiosn des huguenots et des ligieurs se croisent : les théories subversives refluent chez les premiers, tandis que les seconds s’en emparent et les portent à leur extrémité, dans un mouvement qui les conduit du rejet initial de l’héritier hérétique au régicide assumé du dernier Valois.
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III- Le reconstruction monarchique (1594-1610)
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- L’échec des états généraux ligueurs de 1593 inaugure la montée en puissance de l’autorité monarchique discréditée sous les derniers Valois. L’entreprise royale de pacification intègre et s’efforce de subjuguer par la force et le compromis des tensions religieuses, sociales et politiques qui émaillent l’ensemble du règne.
A- Le rétablissement d’une légitimité royale
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- La conquête militaire du royaume par Henri IV est appuyée par une intense propagande des politiques qui a préparé l’acceptation de la monarchie autoritaire. Le droits dynastique, la priorité donnée à l’Etat et les valeurs patriotiques forment un arsenal idéologique en tous points opposé aux arguments ligueurs, d’autant plus efficace qu’il joue aussi des peurs sociales de l’élite et du désir de retour à la paix. Mais c’est le sacre qui parachève cet édifice de légitimité royale et affaiblit les résistances ligueuses.
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B- Les voies de la pacification du royaume
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- La reddition des villes tenues par les ligueurs n’est pas le seul fruit d’une évolution loyaliste des sujets. C’est au terme de capitulations négociées que les cités s’ouvrent aux troupes royales et que les chefs ligueurs se soumettent. L’édit de Nantes aménage une coexistence confessionnelle inégale, assortie de clauses multiples destinées à prévenir le retour aux violences, et garantie par l’arbitrage monarchique.
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C- Monarchie forte et gel social : le pacte fondateur de « l’absolutisme »
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- Henri IV instaure un mode de gouvernement direct et fait appel à des ministères issus des différents partis qui se sont affrontés durant les guerres civiles. Surtout, la monarchie absolue refondée par le premier Bourbon n’est pas une machine de guerre contre les privilèges qu’elle affermit au besoin, tandis qu’elle consolide la domination sociale des élites en place en les maintenant plus étroitement sous sa tutelle.
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IV- Les désordres de l’Etat (1610-1653)
- La mort d’Henri IV et la proclamation de la régence ouvrent une ère d’instabilité qui se prolonge bien au-delà de la période de minorité royale. Des contestations multiples, aristocratiques, parlementaires et populaires émaillent le règne de Louis XIII, pourtant marqué par un renforcement étatique sans précédent. Ces attaques culminent et s’épaulent de façon éphémère durant les 5 années de fronde.
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