Partie I. La monarchie exécutive du premier XVIIe siècle. 

  1. Scènes primitives de la naissance de l’État de raison.
  • Un évènement fondateur dans l’histoire de la « nation France » : l’abjuration d’Henri IV le 25 juillet 1593.
    => Recharge sacrale de l’État royal dans un royaume divisé, éclaté en partis politiques et religieux rivaux : le roi faisait ainsi coïncider sa religion personnelle avec celle de la majorité de ses sujets.
    => Abjuration du roi s’ordonne dans une théorie stoïcisante de la raison ou de la soumission nécessaire à un ordre universel qui implique la paix civile.
    => Finalité de la conversion de Henri IV fut l’unité retrouvé d’un royaume aspirant à un bonheur terrestre concrétisé par d’ambitieux projets de restauration agricole, artisanale, et commerçante. 
  • Cet État de raison fondé par l’abjuration et le sacre d’Henri IV institua une religion royale plus forte que jamais.
    => Le sacre d’Henri IV à Chartres en 1594 revit une signification exceptionnelle : « Tout se passe comme si le roi existait pour l’État et non comme dans l’ordinaire des temps, l’Etat par le roi » (M. Gauchet).
  • Un autre événement fondateur contribuant à consolider les assises de cette nouvelle monarchie sacrée : la signature de l’édit de Nantes le 30 avril 1598.
    => Avec l’édit, l’État royal est arbitre de la croyance et institutionnalisme un dualisme confessionnel au nom de l’intérêt supérieur de la chose publique.
    => Des commissaires du roi, agents directs du pouvoir central furent nommés pour imposer sur le terrain le respect des décisions prises à Nantes.
    => Edit qui confirme au-delà des résistances, la dimension exécutive de l’autorité de l’État royal, conçu à la fois comme absolu et arbitral. 
  • A la fin du XVIe siècle, la monarchie apparaissait comme l’unique garant de l’intérêt commun au-dessus et contre toutes les factions, de toutes les opinions. 
  • En instrumentalisant la religion pour la bonne cause, l’ordre public, Henri IV a refondé l’absolutisme de droit divin. 
  • La Souveraineté s’incarne alors dans la figure d’un roi de gloire, souverain d’une ère nouvelle mais paradoxalement jamais jusqu’alors la monarchie apparemment absolue ne s’est jamais autant divisée, séparée, éclatée. 

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