Aux 12° et 14°s, on voit une évolution profonde de l’étude et de la production des savoirs divins: évolution en amont (pratiques et leurs sociologies), et en aval (leurs enjeux sociaux) [Riché et Verger, 2006].
De ce point de vue, étude et production des savoirs divins sont indissociables de la révolution de l’écrit. Les facteurs:
- croissance de la masse des « gens de savoir »
- croissance parallèle de la rédaction et diffusion des œuvres: les étudiants prennent des notes, s’entraînent à commenter des textes, et une fois intellectuels/experts accomplis, ils en produisent eux-mêmes et les font circuler.
De plus, les démarches intellectuelles changent profondément. La sphère des textes de référence s’élargit : on ajoute les Sentences de Pierre Lombard à la Bible et aux Pères dans les fac de théologie, les traités d’Averroès dans celles d’art… Et les techniques dialectiques et leur méthode scolaire entrent dans la démarche scolastique.
Démarche scolastique : commence avec la lectio (= appropriation d’un texte faisant autorité grâce à des éclaircissements grammaticaux, littéraires et doctrinaux); qui précède la quaestio (problématique) et la disputatio (débat entre le pour/contre). Le maître résout les contradictions dans une determinatie qui fixe la doctrine sur le sujet.
Cette démarche pédagogique est aussi savante car structure nombre traités. Maître mot de la production scolastique = raison et autorité (qui lie les auteurs à un enseignement de qualité) (T. D’Aquin). La conciliation des deux pose problème aux autorités ecclésiastiques qui formulent des condamnations.
Vous souhaitez lire la suite ?
Actifs dans le débat public sur l'enseignement de nos disciplines et de nos pratiques pédagogiques, nous cherchons à proposer des services multiples, à commencer par une maintenance professionnelle de nos sites. Votre cotisation est là pour nous permettre de fonctionner et nous vous en remercions.