1/ La Sicile musulmane (831-1071)
Une situation géographique favorable
Par sa situation géographique en Méditerranée, entre Italie continentale et Ifriqiya, la Sicile se trouve au cœur des luttes d’influence entre le califat abbasside de Bagdad, l’Empire byzantin et les Fatimides d’Egypte. La grande île figure également au centre des flux de marchandises qui passent par deux ports principaux : Palerme au nord et Messine à l’est. Cette dernière ville contrôle le passage du détroit éponyme. Au moment des croisades, la Sicile est l’un des points de passage des troupes allant vers le Proche-Orient ou vers la Tunisie actuelle (8ème croisade de Louis IX, 1270).
Une conquête musulmane tardive et difficile
C’est au cours du IX ème siècle, soit bien après les débuts de la conquête arabo-musulmane des rivages méditerranéens, que la Sicile fut conquise par les Aghlabides sunnites. La conquête sur les Byzantins qui dominaient l’île fut lente : il fallut plus de soixante-dix ans aux émirs aghlabides pour intégrer la Sicile à leur domaine d’influence. Trois facteurs principaux expliquent cette durée :
- Les habitants grecs résistèrent longtemps et Byzance défendit l’île jusqu’au bout, en partie grâce à l’efficacité des thèmes ;
- Les conflits opposèrent deux civilisations structurées et puissantes ;
- Il existait des rivalités internes aux troupes conquérantes, composées de soldats d’origines arabe ou berbère. Ibn Idhâri et Ibn Al-Athir, deux historiens arabes, emploient le mot « fitna » pour évoquer ces divisions et ces discordes2.
La colonisation islamique
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