Une courte fiche à propos d’un ouvrage paru dans la collection Que Sais-Je?, qui peut servir d’introduction à la question d’histoire contemporaine du CAPES et de l’agrégation externe. Elle permet une première approche de l’histoire de l’Afrique, de la colonisation à l’indépendance (XIXe et XXe siècles).
Elle peut être accompagnée de la lecture des articles de L’histoire n°371 sur les « Sociétés coloniales du côté des femmes » et du travail de Christiane Peyronnard sur « La colonisation de l’Afrique au XIXe siècle » sur ClioTexte.
Chapitre 1 : Exploration et prise de possession
– côte africaine = connue et cartographiée depuis la fin du XVe siècle. A la fin du XVIIe siècle, les Européens connaissent le littoral mais la représentation de l’intérieur des terres ne peut se faire qu’à partir de récits + ou – fantaisistes.
– les Européens s’intéressent au trafic négrier et s’implantent sur la côte africaine : la traite plonge dans l’obscurité certains territoires car les marchands ne dévoilent pas leurs itinéraires.
– l’esclavage = interdit à partir de 1833 au Royaume-Uni et de 1845 en France
– Le cardinal LAVIGERIE parcourt l’Europe et conseille la conférence de Bruxelles (1889) pour faire diminuer puis disparaître la traite menée par les Arabes et arabisés de l’Afrique orientale, pour faire cesser ces raids qui permettent la capture de jeunes hommes et femmes et dévastent ainsi le continent noir. La convention de St-Germain-en-Laye (1909) puis celle de 1926 prise dans le cadre de la SDN s’efforceront d’éradiquer cette pratique par laquelle un individu peut exercer “des droits de propriété” sur un autre. Lutter contre la traite n’a pu se faire qu’à partir du moment où les Etats, hier négriers, ont trouvé des denrées de remplacement à leur négoce : les Français réussissent à extraire des cacahuètes une huile comestible, le sucre de betteraves remplace celui de canne => le commerce triangulaire s’effondre.
– FAIDHERBE lance le programme d’occupation de l’Afrique occidentale française
– Louis-Gustave BINGER explore la boucle du Niger et la Côte-d’Ivoire dont il est nommé gouverneur en 1893
– ralenti par la guerre de 1870, le mouvement d’expansion français reprend sous le ministère de Jules FERRY
– Au Soudan occidental, le général BRIÈRE DE L’ISLE construit une route de 150 km pour relier Sénégal et Niger
– concurrence vive entre France et Angleterre qui aboutissent en 1898 à la délimitation stricte des colonies françaises et britanniques au Niger. La France conserve la Haute-Volta puis le Burkina.
– début XXe siècle: il reste un seul Etat indépendant (la république noire du Liberia)
– les colonies anglaises = riches, bon accès à la mer
– Allemagne = Togo, Cameroun => perd ses colonies avec la 1GM => France reçoit la partie orientale du Togo et les ⅘ du Cameroun, le reste va aux Anglais
– 1897 : la France envoie une mission pacifique sous le commandement Jean-Baptiste MARCHAND pour affirmer ses droits et surtout provoquer une réunion internationale qui règle définitivement la question de l’Egypte. MARCHAND parvient le 10 juillet 1898 à Fachoda, repousse une attaque de Mahdistes. Le 19 septembre Lord KITCHENER arrive et réclame la remise du poste. Le 4 novembre 1898, MARCHAND doit évacuer Fachoda. La France vit mal cet abandon.
Chapitre 2 : Colonisations
– les colons européens ne voulaient pas s’attaquer au patrimoine traditionnel : ils ont touché aux pratiques qu’ils jugeaient inacceptables (sacrifice humain, anthropophagie, ordalies). Ils jugent qu’il n’y a qu’une seule civilisation civilisation, la leur.
– les Européens désirent consommer des denrées exotiques (épices), veulent satisfaire leur esprit d’aventures, remplir une mission civilisatrice ou religieuse => les Portugais veulent répandre la rel chrétienne. Lisbonne accepte le brassage ethnique, la fusion des sangs blanc et noir.
– le statut de citoyen = accordé aux habitants des 4 communes sénégalaises : St-Louis, Gorée, Rufisque, Dakar qui élisent et envoient 1 député au parlement métropolitain de 1848 à 1852 (IIe République). Tous les autres Africains = sujets français donc sans droits politiques. Les métropolitains résidant dans les colonies n’en ont pas davantage, car ils n’ont pas de représentants au Parlement et pas d’assemblées locales. Dans les colonies, il faut gouverner, gérer, enseigner comme en métropole => formation de conseils de gouvernement composés de fonctionnaires et de membres (dont quelques africains). Les gouverneurs exercent l’autorité : dépendent du ministère de la Marine puis des colonies (1894).
– 1885 : création Ecole coloniale à Paris : école civile qui recrute par concours et forme les administrateurs de la France d’Outre-mer.
– AOF = dirigée par un gouverneur général qui est gouverneur du Sénégal et il y a un gouverneur pour chacune des colonies qui dépendent de lui => Sénégal, Guinée, Côte d’Ivoire, Dahomey, Soudan, Haute-Volta, Mauritanie, Niger.
– AEF : Gabon, Moyen-Congo, Oubangui-Chari, Tchad = administré par un lieutenant-gouverneur soumis à l’autorité du gouverneur général.
– système basé sur la métropole et autoritaire. Création d’écoles en français. Impose un service militaire forme des fonctionnaires africains
– socialistes = opposés à l’administration par la France de l’OM
– création d’un parti colonial
– construction de chemins de fer pour exporter des marchandises
– l’Etat se charge des infrastructures, des services sanitaires, vétérinaires, agriculteurs, géologiques.
– économie soumise à la métropole
– 1938 : l’AOF exporte en France 78% de ce qu’elle produit, elle importe 80% de ce qu’elle consomme
– Guinée : bananes / Côte d’Ivoire : cacao, banane, ananas /Buganda, Nigéria, Tchad = coton
– scolarisation des filles en retard sur celles des garçons
Chapitre 3 : Décolonisation
– la guerre 1939-1945 s’est décidée d’abord en Afrique.
– les empires coloniaux après l’armistice de 1940 = pour la France et la Belgique, territoires de forces pour s’opposer à l’Allemagne . On y recrute des soldats pour combattre contre les forces de l’Axe et on demande aux colonies un effort économique important.
– la conférence de Brazzaville (DE GAULLE) confère à tous les africains la citoyenneté que possédaient déjà les habitants des 4 communes sénégalaises et donne à tous les Africains le droit d’élire des représentants aux Assemblées nationales. Les parlementaires africains s’initient aux problèmes de la métropole et du monde. Les députés noirs = gauche. Les Noirs accèdent à la direction des villes. En 1951, Kwamé NKRUMAH sort de prison pour prendre la direction du 1er gouvernement de ce que deviendra en 1957 le Ghana.
– 1955 : conférence de Bandung, qui réunit les représentants des pays pauvres, proclame la volonté de se débarrasser du colonialisme tout en évitant la mainmise américaine et en refusant de s’aligner sur l’hégémonie soviétique.
Chapitre 4 : Indépendance
– les métropoles avaient tenté de développer les potentialités des territoires coloniaux, mais elles avaient surtout voulu insérer les Afriques dans l’éco marchande. Certaines régions africaines recèlent des minerais : Afrique méridionale = réservoir or + pierres précieuses ; Ouganda, Zambie = cuivre ; Zimbabwe = chrome…..
– la colonisation a créé des hôpitaux, des campagnes de vaccination ce qui a permis de faire disparaître quelques grands fléaux : peste et fièvre jaune. Diminution de la maladie du sommeil et du paludisme. Réduction de la mortalité infantile. Accroissement de la population car pas de baisse de la natalité (début de la transition démographique).
– persistance de guerre même après décolonisation => Ruanda et Burundi. Les Tutsi, pasteurs venus du Nord exerçaient le pouvoir depuis environ 300 ans, au moment de la pénétration au XXe siècle. Les Belges, qui, en 1923, reçoivent le mandat d’administrer ces territoires prennent peu à peu conscience de la nécessité de confier aux Hutus, cultivateurs dominés par les Tutsis, des responsabilités avant qu’on puisse leur confier le pouvoir. Lors de l’indépendance, en 1962, les tensions s’accentuent, des violences ethniques font 10 000 victimes chez les Tutsi au Ruanda ; en 1970 + de 150 000 morts, blessés et exilés chez les Hutu du Burundi qui reste dominé par la minorité Tutsi pendant presque 20 ans et qui accueille les réfugiés rwandais fuyant leur pays depuis 1959. Malgré les oppositions entre ces 2 groupes, quelques massacres, la vie politique se poursuit presque normalement dans les années 1980, le Burundi redistribuant même les pouvoirs à l’échelle des provinces et des administrations. Cependant, en 1980, l’armée Tutsi, organisée en Ouganda, envahit le Rwanda, les troubles s’étendent. Les Français , Belges, Zaïrois interviennent plusieurs fois de 1990 à 1993 pour calmer les guérillas et favoriser une réconciliation. 1994 : l’avion contenant les présidents HABYARIMANA (Ruanda) et KANYENKIKO (Burundi) = abattu => déclenchement de violences faisant + de 500 000 morts.
Afrique = enjeu de rivalités pour l’établissement de comptoirs maritimes, de territoires, de réalisation et de contrôle de communications de la part de puissances coloniales.