État, pouvoirs et contestations dans les monarchies française et britannique et dans leurs colonies américaines (vers 1640 – vers 1780)
Olivier Chaline, Le Roi, les Parlements et la Nation : représenter les Français, dans Histoire du Parlement, sous la direction de Jean Garrigues, Paris, A. Colin, 2007.
Résumé de l’introduction et de la 1ère partie qui concerne la période pré-révolutionnaire.
Introduction
Affirmation que l’Assemblée nationale constituante de 1789 n’est ni le produit d’une nécessité historique ni un accident de l’histoire de la monarchie française : « dans l’antique berceau des états généraux, ceux-ci n’en avaient pas moins été ardemment désirés et réclamés depuis un quart de siècle. Tout en étant une monarchie absolue, la France de Louis XV et de Louis XVI n’avait pas perdu le sens des assemblées et des délibérations collectives. »
* Les assemblées sont d’abord toujours présentes dans la culture politique des Français :
- Au niveau local, habitude de s’assembler pour discuter des affaires communes.
Dans les campagnes, les assemblées générales des chefs de famille (le « général de paroisse » en Bretagne, le « conseil général » en Provence) prennent en principe les décisions les plus importantes. Depuis Louis XIV, volonté de l’État de mettre ces institutions locales sous tutelle en confiant davantage d’attributions à une oligarchie locale. Mouvement qui s’aggrave à la fin du XVIIIème siècle comme le montre la création d’un cens comme condition de participation à la gestion des affaires locales dans la création des municipalités en 1787.
En ville, non pas des assemblées dirigées par les chefs de familles mais des institutions complexes, faisant leur part aux métiers, également de plus en plus surveillées par l’État avec la présence croissante d’ officiers du roi.
=> Il existait donc dans la France du XVIIIème siècle, de manière inégale et diverse, une vie politique liée à la gestion des affaires locales et habituée aux pratiques délibératives.
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