Introduction : de quoi sort-on ?

La Belle Epoque : dans le prolongement des trois tendances lourdes du XIXe siècle :

  • optimisme dans l’avenir, fondé sur le triple progrès de la science, de l’économie et de l’éducation, participation politique de plus en plus étendue, fondée en particulier sur l’élargissement du droit de suffrage (universel masculin en France dès 1848, en Allemagne après 1871, au Royaume-Uni en 1918, pour les hommes et les femmes)
  • marginalisation progressive des extrémistes : recul général des partis « ultra » (monarchistes durs), infléchissement réformiste des partis socialistes, ralliement à la république (en France) et à la démocratie (partout) des conservateurs, acceptation du modernisme par la papauté. Les derniers assauts, autour de 1900 (réactionnaires antisémites lors de l’affaire Dreyfus, en France ; anarcho-terroristes un peu partout), sont sans lendemain

Or la Première guerre mondicale vient perturber tant cette confiance dans l’avenir que cet ancrage des vies politiques nationales autour d’un centre-gauche bien représenté en France par les radicaux, au RU par les Libéraux :

en apparence énorme bond en avant de l’idée républicaine démocratique : empires fracassés, républiques pour la première fois majoritaires en Europe (triomphante même en Chine puis en Turquie), suffrage élargi (RU, Japon 1925, Allemagne : femmes aussi), parlementarisme plus effectif (Allemagne Weimar, même Japon de l’ère Taishô).mais aussi tendances inquiétantes :

  • exaltations nationalistes, en particulier dans les nouveaux Etats faibles d’Europe centre-est ou dans les Etats vaincus (Allemagne, Hongrie, Turquie en particulier) conduisant parfois à des épurations ethniques de grande ampleur (1922, entre Grèce et Turquie ; même en Alsace aux dépens des Allemands) ;
  • apparition d’un puissant populisme Idéologie politique prescrivant l’unité du peuple et d’un Etat fort contre les « élites » (intellectuelles en particulier), les minorités et les étrangers, avec pour but la promotion sociale des « petits » et la grandeur nationale. autoritaire, n’hésitant pas à recourir à la violence, terreau idéal pour les premiers fascismes ; tendance générale à la croissance de partis de masse autour de chefs charismatiques, dont beaucoup n’hésitent pas à s’entourer de milices en uniformes, plus ou moins solidement armées : la vie politique se militarise, même après le retour à la paix.
  • victoire du communisme en Russie, après une difficile guerre civile et diverses interventions étrangères (1918-22) : naissance d’un nouveau modèle politique, le plus égalitariste et autoritaire que le monde ait connu. Son expansionnisme séduit d’actives minorités un peu partout dans le monde (1920 : PCF et PC Indonésien ; 1921 : PC chinois).

I L’espace de la démocratie

a)Des démocraties bancales

Les Clionautes multi-écran

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