L’objectif de cet article est de recenser les ouvrages parus à la suite du bicentenaire de la Révolution française, qui a eu une influence notable sur la société irlandaise alors très divisée. A partir de ces ouvrages, il s’agit d’analyser la manière dont les historiens perçoivent le loyalisme et le radicalisme irlandais des années 1790, la rébellion de 1798 et le débat sur l’acte d’Union de 1800.
En Irlande, le bicentenaire de 3 événements majeurs a accéléré les publications : la fondation de la société des Irlandais Unis (United Irishmen), la Grande Rébellion de 1798 et l’acte d’Union entre la Grande-Bretagne et l’Irlande en 1800.
Les études récentes soulignent le fait que l’Irlande du XVIIIe peut être assimilée à un pays colonisé, avec une société coloniale dans laquelle une minorité dirigeante d’origine étrangère opprime la majorité d’autochtones aigris. Dans pratiquement tout le territoire irlandais, on observe des tensions religieuses, sociales et économiques entre l’élite anglo-irlandaise, les colons presbytériens (en Ulster principalement), et la majorité gaélique pauvre et privée de la propriété foncière, ainsi que de la plupart des droits politiques et civils. Quelques chercheurs ont avancé un développement positif au XVIIIe siècle, mais les récentes recherches montrent un effet limité des réformes. Aussi, si certaine voient les années 1780 comme l’âge d’or du parlement irlandais (indépendance législative en 1782) les études récentes évaluent plutôt ce moment comme une période d’opportunités ratées, durant laquelle on n’a pas essayé de résoudre des problèmes devenus insolubles à la décennie suivante. La Révolution française ne crée pas les fractures de la société irlandaise, mais révèle combien peu a été entrepris pour les combler et encourage à se tourner vers des solutions plus radicales.
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