Cet ouvrage est un manuel universitaire de base pour une première approche de l’histoire de l’Italie médiévale. Des césures ont donc dû être opérées afin de répondre aux attentes du programme de la question d’histoire médiévale. Celui-ci est découpé en plusieurs parties thématiques qui font souvent des allers-retours entre les différentes bornes chronologiques. Ainsi, tous les chapitres seront cohérents et pourront être compris après une lecture complète de cette fiche qui permettra de rassembler tous les éléments. Il s’agit principalement d’avoir en tête le contexte politique italien pour la question, très différent en fonction du cadre spatio-temporel considéré et donc plutôt complexe en ce qui concerne la période du programme. Enfin, une dernière partie est plus spécifique à notre question et relève d’une brève histoire culturelle de la fin du XIVe siècle au cours de laquelle la culture écrite est largement abordée.
DEUXIÈME PARTIE : CROISSANCE, AUTONOMIES ET RECONSTRUCTION MONARCHIQUES.
CHAPITRE 5 : Transformations d’une société (fin XIe / XIIe siècle)
Globalement, en Italie entre 1050 et 1300, on constate un phénomène de croissance des villes et des communes urbaines grâce à l’essor des échanges ainsi que des progrès économiques et sociaux.
Forte croissance démographique à partir de 1200. Selon les historiens, l’Italie est le pays le plus évolué de l’Occident à cette époque, grâce aux croisades. Un aspect particulier de cette «réussite» italienne est le développement des villes : surtout dans la plaine du Pô mais aussi en Toscane.
La production manufacturière se développe dans certaines villes : Bergame, Brescia, Milan notamment. Ceci est à l’origine de nombreux échanges commerciaux (armes, textile, métallurgie etc.), surtout avec les Flandres via les foires de Champagne à partir de 1160.
L’essor urbain se traduit par la construction de monuments emblématiques, religieux ou civiques. Par exemple, les Duomo de Pise sont symboles de son identité religieuse. De plus, à partir de la fin du XIIe siècle, la maturation du système communal est à l’origine de la construction de nombreux palais civiques, notamment dans le nord à partir de 1170. Ex : palais communal du popolo édifié en 1278 en Toscane (où le phénomène s’est constaté 50 ans plus tard).
Les sociétés urbaines : avant le XIIe siècle, les villes italiennes n’étaient pas des centres marchands manufacturiers mais des marchés agricoles ou des centres de pouvoir (surtout des évêques). L’implantation aristocratique dans les villes est donc moyenne au XIIe s. Les cités étaient donc dominées par une oligarchie et le pouvoir était également entre les mains d’un groupe de citoyens (les cives). À partir du XIIe siècle, les nobles se regroupent en sociétés chevaleresques (societas militum) (certaines ont même leurs propres consuls à Florence fin XIIe) donc on voit apparaître des guerres entre nobles au sein des cités pour les dominer. Les principaux notables cependant sont également patrons d’églises urbaines ou promoteurs de communautés religieuses qui participent de l’accroissement de leur prestige familial et donc de leur pouvoir. Un trait spécifique de la société italienne : l’importance de la pratique juridique et donc de la personnalité des juges et des notaires. À Bologne, début XIIe : on a même l’émergence de la première université à dominante juridique, distincte des écoles cathédrales. Bologne deviendra alors un véritable pôle juridique en Europe au XIIIe siècle.
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