Une fiche sur la construction de l’État sous un angle particulier: la levée et le contrôle des armées. La question centrale est la suivante : comment l’armée du roi, seigneuriale, est devenue une armée royale, nationale et monarchique?

Voir aussi le thème Royaume et nation dans le même volume, les Repères dans le même volume et La Construction de l’État monarchique de la première modernité (Gautier Mingous) et Le temps de la Guerre de Cent ans (1328-1453), Boris Bove, Belin, collection « Histoire de France », 2009.

LES ARMEES DE LA GUERRE DE CENT ANS

La guerre de Cent ans : entre retenues et armée de levée

Désastres de Crécy (1346) et Poitiers (1356) : ont montré l’inefficacité des charges de cavaliers en lourde armure.
Guerre de Cent ans : marque la « faillite du chevalier » et donc de l’armée formée à partir des liens féodaux.
Principe : une « semonce royale » appelle à une certaine date les volontaires qui sont pris en charge par les trésoriers des guerres et incorporés à une « bataille » en fonction des origines géographiques ou de leurs liens féodaux + s’y ajoutent des mercenaires (arbalétriers, etc).
Trêve rompue en 1369 : la guerre dure jusqu’aux trêves de Tours de 1444.
Charles V : préfère déléguer le commandement à ses frères, les ducs d’Anjou, de Berry, de Bourgogne, ou à Du Guesclin.
Grandes batailles esquivées par prudence et royaume reconquis peu à peu par des opérations limitées.
Armée du roi formée de volontaires dont les chefs sont « retenus » au moyen de « lettres de retenue » (≈ contrats par lesquels le roi prend à sa charge leur entretien) → professionnalise le service du roi.
Forment des « routes » de 100 hommes (d’où le terme de « routiers »). « Routes » divisées en « chambres ».
Grande ordonnance du 13 janvier 1374 : fixe à 100 hommes la route que son capitaine peut recruter à sa convenance en échange d’un « état » (indemnité de 100 francs / mois).
Armée complétée par des sergents d’armes fournis par les villes.
Armée de Charles V : composée de 2 400 hommes d’armes et 1 000 arbalétriers. Grossie chaque année par des « retenues supplémentaires » qui la portent à 5 000 hommes. Se dote d’une artillerie qui joue un rôle notable à Saint-Sauveur-le-Vicomte en 1375.
1378 : Milet du Lyon nommé « général maître des artilleries du roi ».
Armée régulièrement soldée et qui porte la croix blanche.

Les Clionautes multi-écran

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