Cette fiche porte sur 3 chapitres de la troisième partie du manuel de concours. Elle s’intéresse à la construction de l’Etat moderne en France de 1610 à 1715. La première partie a été fichée ICI et la deuxième partie ICI. Exceptionnellement, est ajouté en pdf joint le reste de cette fiche particulièrement dense sur les première et deuxième partie des « Repères ».  

La construction de l’État moderne de 1610 à 1715 (Pauline Valade)

Chapitre 2 : Au tournant du XVIIème siècle : apaiser les troubles pour imposer l’autorité royale

I. Du régicide à la régence

1. La permanence de l’État ou la stabilité institutionnelle

En 1622, Marie de Médicis commande au peintre Pierre Paul Rubens une série de 21 toiles que l’on trouve aujourd’hui dans la galerie Médicis du Louvre. Parmi celles-ci, « Le couronnement de Marie de Médicis à l’abbaye de Saint-Denis » retient à l’attention.

Cette mise en scène du couronnement réunit tous les éléments pour légitimer à la fois Marie de Médicis comme éventuelle régente mais aussi pour installer la dynastie des Bourbons (présence d’Henri IV sur le tableau). La reine est présentée entourée de son fils, des principaux nobles et ecclésiastiques du royaume.

La mise en place de la régence fut un enjeu aussi imprévu que rapide avec l’assassinat d’Henri IV. Son assassinat montrait que les violences de la Ligue n’étaient pas bien loin. Subsistaient aussi les discours sur la dimension contractuelle du pouvoir qui fragilisaient les attributions du pouvoir royal par rapport aux autres pouvoirs.

Dès la mort du roi, le président au Parlement Achille de Harlay et deux avocats royaux accoururent auprès de la reine. Le chancelier Nicolas Brûlart de Sillery s’inclinât devant le jeune Louis. Cela donnait déjà une idée de la solidité de l’institution monarchique. Louis est rapidement reconnu comme héritier du trône. Toutefois, ce dernier n’était pas majeur.

• Il a fallu agir rapidement pour garantir à Marie de Médicis la régence du royaume. Le 15 mai 1610, Louis est conduit au Parlement pour y tenir un lit de justice. Louis est reconnu comme roi par les Parlementaires et la régence est accordée sans opposition à Marie de Médicis. Les lois « traditionnelles » du royaume sont respectées (primogéniture, loi salique, etc.)
• L’absence d’opposition à cette mise en place témoigne des bases désormais solides de la monarchie qui était acceptée dans la majorité de ses composantes. La mort d’Henri IV permit toutefois de réactiver une croyance renforçant le pouvoir monarchique : celle du double corps du roi.
• Selon Ernst Kantorowicz, cette fiction trouve ses racines au Xème siècle après J.C. Cette croyance installe l’idée que le roi ne meurt qu’une fois la période de l’exposition de sa dépouille terminée.
▪ Ex : 10 juin 1610, une effigie du roi défunt le représentait les yeux ouverts, en majesté, vêtu du manteau fleurdelisé, couronné et portant les attributs de la royauté ⇒ exposé dans la grande salle du rez-de-chaussée du Louvre.
• Le meurtre du roi souda une bonne partie des élites autour de la monarchie. Les temps de l’instabilité étaient passés mais leur souvenir faisait peur. Dans ce contexte, Henri IV fut conservé dans son image de roi guerrier (23 août 1614 : érection de la statue d’Henri IV sur le Pont Neuf).
• L’exécution de Ravaillac le 27 mai 1610 par écartèlement est violente (peine accordée aux régicides) et le fait que le peuple prenne ses principaux membres établit la violence à un niveau supplémentaire.

Toutefois, cet événement montre la réunion des institutions et du peuple en raison de cet événement traumatique.

Dès le début de la Régence, Marie de Médicis prit soin de maintenir l’Edit de Nantes pour éviter la résurgence des tensions à l’égard des protestants. Elle fit aussi rapidement couronner le roi à Reims le 17 octobre 1610. Cela permettait de :
• renouer avec la tradition royale des Valois qui faisaient sacrer les rois à Reims.
• Mettre en avant les pouvoirs spirituels du roi (pouvoirs thaumaturgiques notamment).

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