Chapitre 4 : L’écoumène touristique du Monde
Le tourisme a infusé la société de manière à devenir un « genre commun », selon Michel Lussault. L’ensemble des sociétés du monde accède au tourisme progressivement : avec le franchissement des frontières ou à l’intérieur de son propre pays. Le tourisme se développe depuis deux siècles, ne laissant presque aucun espace à l’écart du mouvement. Sous l’effet de ces pratiques, certains espaces se densifient.
I. La construction historique et les caractéristiques contemporaines
A. Diffusion et démocratisation par une double colonisation
À partir de 1850, deux éléments permettent l’extension de l’écoumène touristique : l’émigration de peuplement et la colonisation politique et militaire. Vers le Nouveau Monde, les Européens reproduisent les mêmes activités ludiques et touristiques que leurs ancêtres Européens. Aux portes de la mégalopole nord-est américaine « naissent » ainsi les chutes du Niagara, dans un espace frontalier, entre deux foyers de peuplement (NY et Chicago). Elles ont été découvertes par un Français, le Père Hennepin grâce à ses récits de voyage en 1683 mais deviennent pleinement touristiques dans la 2nde moitié du XIXè s. La conquête de l’Ouest permet la mise en valeur de nouveaux lieux comme les parcs de Yosemite et Yellowstone.
En Australie, on peut citer l’exemple de Green Island qui est reliée à la ville de Cairns dès 1880 et devient une « recreation reserve ». Contrairement aux E.U, les parcs australiens semblent s’établir àpd villes. A la même époque, certains pays d’Amérique latine accèdent au tourisme dont l’Argentine, nouvel Etat fondé en 1816. Les riches Argentins cherchent un air plus sain pour fuir l’épidémie de choléra. L’extension du réseau ferroviaire aide à ces pratiques; on passe de 732 km en 1870 à plus de 38.000 en 1930. Des stations littorales sont créées au sud de Buenos Aires comme Mar del Plata ou Miramar en 1890. Les terres et la montagne sont les lieux d’accueil de cures comme dans la Sierra de Cordoba.
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