Introduction : La double révolution politique et sociale facilita l’accouchement d’un monde moderne caractérisé par :
- Son régime parlementaire
- Son hostilité à l’arbitraire
- Son attachement à la propriété privée
- Ses profondes réticences face aux prélèvements étatiques
La révolution anglaise et son héritière, la révolution américaine, sont d’abord nées d’une exaspération fiscale. La révolution anglaise proclama les droits des Anglais. Puis, il appartient à des « Anglais nés libres d’étendre aux autres, à commencer par les Ecossais et les Irlandais, les bienfaits de la civilisation. La liberté importait plus à leurs yeux que la revendication, toujours utopique, de la liberté. L’expansion capitaliste et l’odyssée impériale furent longtemps les fruits les plus visibles de cette réussite. Cette avance britannique, et par contrecoup ce retard français et européen, ont été notés par les historiens de l’ère romantique, de Guizot à Marx. S’il y a bien eu, pour citer François Crouzet en 1985, une quelconque « supériorité de l’Angleterre sur la France », celle-ci tiendrait autant aux formes codifiées de la tradition qu’aux forces actives du changement.
Conquête intérieure des Anglais, dont le point d’orgue est la perte de l’indépendance de L’Irlande et de l’Ecosse pendant la révolution, ce qui marqua une étape décisive dans l’unification des îles britannique. Alors faut-il parler de révolution « anglaise » / de rébellion « britannique » ? La rébellion britannique entraîne un changement d’échelle, tant sur le plan géographique que chronologique : 1603-1660, et non de l’arrivée au pouvoir de Charles Ier en 1625 / de la convocation du Long Parliament en 1640 à la Restauration. Cette app britannique, et non plus seulement anglaise, gagne du terrain depuis 25 ans.
Chaque génération réécrit les grands événements du passé : la « Révolution d’Angleterre » a été engendrée par sa petite-fille, la révolution français de 1789 moins et non l’inverse, comme le voudrait le sens commun. Deux historiens français :
Paul de Rapin de Thoyras écrivit l’une des meilleures histoire de l’Angleterre = cet ouvrage marque l’émergence d’une histoire scq
François Guizot rendit accessible des pans entiers de l’histoire insulaires. « L’Angleterre est le boulevard de la dignité et de la liberté hum. Aucune nation, depuis que le monde existe, n’est devenue comme celle-là, gde et riche, sans s’énerver ni se corrompre. Elle doit cela à son christianisme protestant et à son gouvernement parlementaire ».
L’appellation de « rébellion britannique » s’applique à plusieurs séquences :
À partir de 1603 et de l’accession au pouvoir de Jacques Ier, les îles Brit furent partagées en 3 royaumes distincts (Angleterre / Ecosse / Irlande), tout en étant gouvernés par un seul roi. La couronne prit l’initiative de cette révolution institutionnelle, politique et religieuse, malgré les réticences du Parlement.
Puis, une série de soubresauts vit les 3 royaumes passer rapidement d’une crise parlementaire en 1640-1642, à la restauration de la monarchie en 1660 = 1ère révolution
Cet enchaînement, rythmé par le temps court de l’évènement, culmina en 1649 avec l’exécution du roi Charles Ier. Dans les mois qui suivirent, on assista à l’émergence d’une République britannique, incluant les 3 royaumes défunts. Le terme d’« union » fut utilisé pour cet ensemble en 1654. Cromwell devint lord-protecteur, cad dictateur au sens antique du terme : un gentleman ; il se savait provisoire et s’en remettait à la providence pour sa survie.
Une deuxième révolution, la « Glorieuse révolution », se produisit en 1688-1689. Une 3ème révolution en Am en 1776. Selon Guizot, la révolution américaine clôt le cycle révolutionnaire. « La révolution d’Angleterre a réussi. Elle a réussi deux fois. Ses auteurs ont fondé en Angleterre la monarchie constitutionnelle ; ses descendants ont fondé, en Amérique la république des Etats-Unis ». D’autres historiens ont proposé trois révolutions britanniques, incluant la révolution américaine. Quelles ont été les interactions entre centres et périphéries, entre Londres et les provinces, ou encore entre l’Angleterre, L’Écosse et l’Irlande ?
PREMIÈRE PARTIE : LE ROI EN SES ROYAUMES (1603-1637)
Histoires d’îles
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