Cette fiche de lecture porte sur le numéro de la Document Photographique à propos de l’ère de l’Anthropocène. Elle évoque des sujets qui parleront aux connaissances de la géographie, de l’histoire et de la sociologie de l’environnement: l’Anthropocène, les limites planétaires, les perturbations globales, la transition écologique et énergétique, ou encore les risques d’effondrement de la biodiversité (en particulier marine et sous-marine).
Avant-propos
11 juillet 2023 une équipe de chercheurs constatent l’avènement de l’anthropocène en étudiant les couches sédimentaires du lac Crawford au Canada, couches témoin des changements intervenus dans l’atmosphère ;
actuellement nous sommes censés être dans l’holocène qui a succédé au pléistocène (dernier épisode de froid glaciaire) ;
pas de consensus pour s’entendre sur la qualification d’une nouvelle ère géologique ; terme anthropocène formalisé en 1995 par Paul CRUTZEN, prix Nobel de chimie et
météorologue ; pour lui ère durant laquelle l’humanité s’impose comme une force géophysique ; la dualisme nature/culture se vide de sens puisque la nature est anthropisée dans son ensemble ; désormais établi que les crises environnementales sont d’origine anthropique ;
Le point sur
L’événement anthropocène
l’expression changement global correspond à l’effet domino du changement climatique ; les humains ont perdu le contrôle sur les écosystèmes qu’ils ont créés ; https://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/ecosysteme
se pose la question de la finitude humaine à travers la finitude des ressources planétaires ;
selon l’IPBES, groupe international d’experts sur la biodiversité, les ¾ de l’environnement terrestre et les 2/3 de l’environnement marin ont été significativement modifiés par l’espèce humaine ;
33% des stocks de poissons marins exploités de façon non durable ;
la biomasse bovine est 15x supérieure à la biomasse des mammifères sauvages ; la masse des constructions humaines est la deuxième masse terrestres après l’eau ;
il existe 9 frontières planétaires (planetary boudaries) définies par Johan ROCKSTÖM
- changement climatique
- érosion de la biodiversité
- perturbation des cycles géochimiques de l’azote et du phosphore
- occupation des sols (déforestation)
- introduction de nouvelles entités (métaux lourds, plastiques, éléments radioactifs)
- utilisation de l’eau douce
- aérosols
- ozone atmosphérique
- acidification des océans
si les sociétés humaines ne sont pas déterminées par leur milieu, il existe néanmoins des limites biophysiques au-delà desquelles l’adaptation devient si coûteuse, socialement,
financièrement, psychologiquement ou politiquement qu’elle en devient inaccessible pour une grande partie de l’humanité ;
la concentration de CO2 dépasse 420 parties par millions (ppm) contre 260ppm avant l’anthropocène correspondant à 59 milliards de tonnes par an;
dernière déglaciation : + 1° en 1000 ans / anthropocène : +1° en 150 ans, avec une accélération dans les années 1970′ (6è rapport du GIEC 2021-2023)
la montée actuelle du niveau marin menace plus d’un milliard de personnes ; si + 2° élévation du niveau de la mer de 2 à 6m ; si +3° : de 6 à 10 m ;
rythme d’extinction des espèces 10 à 100 x plus rapides que lors des dernières extinctions ;
l’homme moderne est désormais un moderne réflexif, car il a pris conscience de le finitude des ressources et de la vulnérabilité des choses = réflexivité environnementale
le progrès infini était une promesse de recul de la pauvreté pour tous ;
or cette ligne de conduite n’est plus efficiente et de plus les modes de production avec leurs conséquences environnementales sont en train de produire des effets socio-politiques encore difficilement mesurables ; les Etats sont de moins en moins capables de protéger les populations et de contenir leur mécontentement.
Les perturbations anthropocéniques globales
le réchauffement climatique est dû à un différentiel entre l’énergie radiative reçue par la Terre et l’énergie radiative émise par la Terre ;
l’effet de serre est fondamentale pour éviter que la planète soit à -20° à cause du rayonnement infrarouge émis par la Terre ; l’augmentation des GES , le CO2 et le méthane, ont accru cet effet de serre ce qui entraine automatiquement une élévation de la température à la surface de la Terre ; effet de serre en partie compensé par l’effet parasol produit par la diffusion d’aérosols (particules de pollution de courte durée de vie) ;
les émissions viennent majoritairement de la combustion des énergies fossiles , 80% de la demande d’énergie mondiale.
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