Un exemple de contenu de dissertation sur le sujet « Gestion des forêts françaises et enjeux environnementaux », proposé par Marc Galochet dans le manuel de concours Ellipses.
Introduction
Le contexte environnemental et sociétal pousse les acteurs de la forêt à adopter de nvlles pratiques de gestion fondées sur la multifonctionnalité et la durabilité. Les gestionnaires forestiers doivent relever un défi difficile et nécessaire : transmettre une forêt biodiversifiée, résiliente et multifonctionnelle intégrée aux évolutions éco. et sociales du monde contemporain.
Forêt confrontée aux grands enjeux sociétaux actuels (transition éco., énergétique, conservation de la biodiversité, risques sanitaires, incendie). Ce nouveau contexte impose donc à la forêt et aux forestiers de mettre en œuvre une nouvelle gestion multifonctionnelle.
Les forestiers doivent par csq s’adapter en permanence aux évolutions nouvelles, mais comment concilier les nvx enjeux environnementaux et sociétaux à la gestion des forêts ?
I. Les forêts face aux nouveaux enjeux environnementaux et sociétaux
A. Le contexte du changement climatique
Les forêts subissent les effets directs du chgt climatique (augmenta° des températures, variabilité des précipitations, phénomènes météorologiques extrêmes). Rôle essentiel dans l’atténuation du chgt climatique grâce aux arbres qui stockent le dioxyde de carbone. Cette fonction de “puits de carbone ”est envisagée pour compenser les émissions de GES. Autres effets se traduisent en termes de risques et de vulnérabilités comme les sécheresses qui augmentent le risque incendie. Les arbres sont d’autant + vulnérables car la hausse des températures augmente un allongement de leur saison végétative ; ce qui entraîne le dépérissement des arbres.
B. La conservation de la biodiversité
Objectif implique nécessairement une bonne connaissance de la biodiversité forestière (espèces présentes, système d’organisation du monde vivant permettant de comprendre les formes et stratégies d’adaptation face aux chgts) pour une meilleure gestion, conservat° de la biodiversité.
La biodiversité est un sujet de préoccupation pour le gestionnaire forestier depuis la conférence d’Helsinki (1993) qui a précisé la notion de gestion durable impliquant parmi d’autres objectifs, la pérennité de la biodiversité et prolongeant les engagements pris par les Etats signataires lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro en juin 1992. Pour maintenir et améliorer la biodiversité dans l’aménagement forestier passe par la conservation du patrimoine biologique. Niveau optimal de biodiversité = mélange d’essences naturellement + stable (par régénération naturelle) vis-à-vis des agressions diverses. La gestion durable de la forêt doit intégrer la biodiversité en tant que fonction patrimoniale tout en assurant les autres fonctions (récréative, accueil du public, production du bois). Les gestionnaires forestiers doivent désormais maintenir un équilibre difficile entre biodiversité et productivité.
C. Le défi de la transition énergétique
Dans ce contexte de crise énergétique et de réchauffement climatique, le bois énergie = 1ère énergie renouvelable de France, alternative efficace et durable aux énergies fossiles. Forêts et bois = rôle croissant au cœur des politiques de la transition éco. et énergétique (décarboner le secteur de la construction, dvper des énergies renouvelables, préserver la biodiversité, ou encore relocaliser une industrie biosourcée et souveraine.
2017 selon le Commissariat général au dvpt durable, bois énergie = 40% des énergies renouvelables produites en France (davantage que les autres sources d’énergies renouvelables).
2019 la loi Energie Climat, la France s’est engagée à ce que les énergies renouvelables composent un tiers du mix-énergétique d’ici à 2030, dont le bois énergie représente une grande partie de la consommation de chaleur.
II. Les forêts aux multiples fonctions
A. La forêt : une ressource économique renouvelable
Potentiellement importante. Le bois exploité, transformé en produits industriels servant par la suite à la fabrication de nbx produits de consommation présents dans notre vie quotidienne. Et pourtant les sylviculteurs fcs ne produisent pas suffisamment de bois et en particulier de produits transformés.
Stock de bois sur pied relativement important estimé par l’inventaire forestier national (IFN) en 2023 à 2.8 milliards de m3 de bois a connu une forte progression entre 1985 et aujourd’hui. 6 espèces représentent 69 % du volume sur pied (chêne, hêtre, châtaignier, sapin, épicéa, pin maritime, pin sylvestre)
L’accroissement annuel des volumes de bois sur pied en France, présente de grandes disparités régionales. Les forêts de montagne (Alpes, Vosges, Massif central) ainsi que le massif des Landes de Gascogne possèdent les plus forts taux d accroissements annuels car composés essentiellement de résineux. Le massif des Landes de Gascogne est particulièrement productif, avec une forte croissance dominée par le pin maritime, représentant environ un quart du volume total de bois sur pied en France. Le sapin et l’épicéa dominent dans les massifs de montagnes comme les Vosges, le Jura et les Alpes, tandis que le chêne et le hêtre sont prédominants dans le Massif central et le Nord-Est. Au total, environ 900 000 hectares de forêts produisent près de 8 millions de m³ de bois chaque année, mais la France doit tout de même importer du bois en raison de la sous-exploitation des ressources disponibles.
B. La forêt : un manteau protecteur des sols
Rôle protecteur pour les milieux en régulant les niveaux d Ô ou en stabilisant les versants. Cette fonction a été valorisée dès la fin du XIXème siècle avec la politique de restauration des terrains de montagne (RTM) à la suite de fortes inondations de 1856. 1882 loi votée pour planter les forêts sur les versants fragilisés de montagne et pour engazonner les berges des cours d Ô (protection contre l’érosion torrentielle)
C. La forêt : un espace social fréquenté et approprié
Un espace social fréquenté et approprié par le public, au-delà de son aspect protecteur. La forêt est un lieu privilégié pour les activités de loisir, telles que la marche, la course d’orientation, le vélo, l’équitation, la chasse, et la cueillette, contribuant à une image positive de la nature. Les forêts périurbaines sont particulièrement fréquentées pour ces activités.
Selon une enquête de l’ONF en 2013, plus de 500 millions de visites sont enregistrées chaque année dans les forêts françaises, soulignant l’importance de cet espace pour les citoyens. Cette fréquentation impose à l’ONF de concilier les attentes des visiteurs avec la nécessité de préserver la forêt et d’assurer la production de bois.
Les gestionnaires forestiers doivent ainsi développer une gestion multifonctionnelle, adaptée à différents milieux, pour répondre à la fois aux enjeux environnementaux et aux besoins du public.
III. La gestion multifonctionnelle des forêts entre biodiversité et productivité
A. La gestion multifonctionnelle et durable des forêts
-conservation de la biodiversité en tant que fonction patrimoniale
-fonctions de récréation et accueil du public
-production de bois
Donc gestion multifonctionnelle pour atteindre un équilibre harmonieux entre biodiversité et productivité. Pour cela la gestion durable de la forêt doit garantir notamment :
1. **La diversité biologique** : L’adaptation des essences aux conditions écologiques locales est cruciale.
2. **La productivité** : Un rythme de récolte respectueux de la fertilité des sols et des méthodes d’exploitation qui minimisent les dommages est essentiel.
3. **La capacité de régénération** : Récolter les arbres avant qu’ils ne vieillissent trop permet de préserver la capacité de régénération et la diversité génétique de la forêt.
4. **La santé et la vitalité des arbres** : La gestion doit prendre en compte les menaces comme les insectes, les maladies et les événements climatiques extrêmes pour maintenir la résilience de la forêt.
5. **Les fonctions économiques, écologiques et sociales** : La forêt doit être une source d’activité économique, tout en garantissant la préservation de la biodiversité et en jouant un rôle social, notamment comme lieu de loisir.
= nécessité d’une gestion multifonctionnelle des forêts, qui doit intégrer les aspects économiques, écologiques et sociaux de manière cohérente. Cette approche suppose une gouvernance ouverte et impliquant tous les acteurs concernés.
B. la question de l’équilibre entre impératifs écologiques et besoins socio-économiques
= les difficultés à concilier ces aspects dans la gestion forestière.
De nombreuses forêts de plaine ont été transformées en futaie régulière au cours des XVIIIe et XIXe siècles, ce qui a conduit à une simplification de la structure forestière et de la composition floristique. Cette transformation a été motivée par une politique visant à maximiser la production de bois, qui a longtemps dominé la gestion forestière. Comment, dans ce contexte, diversifier les peuplements et les structures forestières pour favoriser le développement de la biodiversité ?
Ce paragraphe discute de la nécessité de rééquilibrer la gestion des forêts pour concilier la production de bois avec la préservation de la biodiversité et l’adaptation aux enjeux environnementaux et sociétaux actuels. Il souligne que les gestionnaires forestiers doivent adopter une approche multifonctionnelle, intégrant les dimensions sylvicoles, écologiques, et paysagères.
Donc l’importance d’éviter une juxtaposition entre les forêts de conservation de la biodiversité et les forêts de production, et plutôt d’adopter une gestion intégrée. Les forêts de conservation devraient être diversifiées et résilientes, tandis que les forêts de production, souvent perçues comme des « forêts industrielles », pourraient évoluer vers des systèmes plus durables et diversifiés car elles seraient exposées à de nbx aléas. En résumé, il faut une transformation des méthodes de gestion forestière pour mieux répondre aux défis écologiques actuels.
Pour conclure l’auteur souligne l’adaptabilité de la forêt en tant qu’écosystème face aux aléas et crises, y compris les effets du changement climatique. Il met en avant la responsabilité des propriétaires et gestionnaires forestiers de favoriser la productivité et la vitalité des forêts à travers une gestion sylvicole adaptée aux objectifs spécifiques.
Conclusion
La mission du forestier est de « co-piloter » avec la nature, en cherchant à fournir à la société des valeurs multiples, tout en garantissant une gestion équilibrée basée sur la viabilité écologique, l’équité sociale, et la durabilité économique. Cela nécessite une politique qui intègre ces dimensions, soutenue par une gouvernance locale efficace. Enfin, la conclusion rappelle les défis actuels, tels que le réchauffement climatique, la conservation de la biodiversité, le défi énergétique, et la transition socio-écologique, auxquels les forêts et les sociétés doivent faire face au XXIe siècle.