Le statut légal des minorités religieuses dans le monde euro-méditerranéen, John Tolan
Un des défis clé que l’Europe a eu à relever depuis la fin de la seconde guerre mondiale a été l’affirmation et la protection des droits des groupes religieux minoritaires: les juifs en particulier, mais aussi les catholiques, les protestants (dans les pays où l’un ou l’autre de ces groupes est une minorité) et les membres d’autres religions ayant immigré en Union Européenne : musulmans, bouddhistes, hindous, sikhs et autres. La liberté de pratiquer sa religion est un droit fondamental, inscrit dans les lois de l’Union Européenne et dans celles de ses pays membres.
Pourtant, en pratique, l’expression religieuse n’est pas perçue de la même manière dans les différents états membres et par les individus appartenant aux communautés religieuses variées cohabitant en leur sein.Le port d’un turban sikh, une procession catholique pendant une semaine sainte, ou l’appel d’un muezzin sortant d’un haut-parleur placé au sommet d’un minaret : chacune de ces manifestations publiques d’une religion pose une série de questions concernant la distinction entre sphère privée et publique, entre symboles religieux et culturels, entre identités des communautés religieuses et politiques publiques.
La situation est complexifiée par deux phénomènes opposés mais non mutuellement exclusifs : une sécularisation croissante des sociétés européennes et une réaffirmation des identités religieuses.Bien que les grands principes de la liberté religieuse soient universellement reconnus, les contours de cette liberté dans la vie quotidienne des européens de toutes confessions (ou sans confession) varient d’un état membre à l’autre et sont fréquemment le sujet de débats et de polémiques.
Les questions de la diversité religieuse et de la régulation de sociétés européennes plurielles ne sont pas neuves. Au contraire, la diversité religieuse en Europe est enracinée dans les traditions juridiques des états chrétiens et musulmans du Moyen-Age.
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